Où va Bordeaux ?

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Régis AUMONT , modifié à
Prétendant aux places européennes en début de saison, Bordeaux, douzième de Ligue 1, est plus proche de la zone de relégation que du haut du tableau à l'aube de recevoir Auxerre samedi pour le compte de la 25e journée. Résultats en berne, entraîneur fragilisé, état d'esprit en déliquescence et supporters en colère, les Girondins traversent une très mauvaise passe. Un mauvais résultat devant l'AJA pourrait la transformer en crise profonde.

Prétendant aux places européennes en début de saison, Bordeaux, douzième de Ligue 1, est plus proche de la zone de relégation que du haut du tableau à l'aube de recevoir Auxerre samedi pour le compte de la 25e journée. Résultats en berne, entraîneur fragilisé, état d'esprit en déliquescence et supporters en colère, les Girondins traversent une très mauvaise passe. Un mauvais résultat devant l'AJA pourrait la transformer en crise profonde. Qu'il semble loin le temps où Bordeaux était la meilleure de Ligue 1. Pourtant, les champions de France 2009 siégeaient encore au sommet du football hexagonale il y a treize mois, avant d'entamer une glissade incontrôlée toujours d'actualité plus d'un an plus tard. En début de saison, la première de l'ère Tigana, l'idée était de tirer un trait sur les six premiers mois de l'année 2010 qui ont fini par éjecter les Girondins de toute représentation européenne. L'objectif étant de reconstruire avec une nouvelle ossature et de retrouver la Coupe d'Europe. Six mois plus tard, le constat est un terrible échec, voire même de gâchis. Même si les Bordelais n'ont plus de Gourcuff ni de Chamakh dans leurs rangs, le potentiel semble supérieur à la décevante douzième place qu'ils occupent aujourd'hui. Pire, les deux dernières défaites, face à Caen (1-2) et à Lorient (1-5), ont plongé le club au bord du gouffre. Et cette fois-ci, le calme ne règne plus sur le Haillan. Jean-Louis Triaud a dû prendre la parole dans la semaine pour conforter Jean Tigana dans ses fonctions. "La question de son départ ne se pose pas", a clamé le boss des Girondins. Michel Pavon, l'adjoint de l'ancien milieu de terrain de l'équipe de France, a lui décidé de "pendre du recul". Il en faudra plus pour apaiser des supporters en colère et qui n'hésitent plus à faire savoir leur ras-le-bol. "Une bande d'enfants gâtés et capricieux qui salissent l'image d'un club" Dans les colonnes de Sud-Ouest, certains fidèles expriment leur mécontentement. "Nous ne pouvons continuer à supporter une bande d'enfants gâtés et capricieux qui salissent l'image d'un club." Un représentant des Ultramarines, qui ont demandé aux gens d'arriver avec un quart d'heure de retard au stade samedi soir, va même plus loin en lançant une espèce de chasse aux sorcières. "On veut cibler les quelques joueurs qui ont foutu la merde dans le groupe. Ceux-là n'ont qu'à dégager. Le groupe est miné par des clans, on veut savoir sur qui taper." Le club au scapulaire en est là, miné par des guerres intestines sans pour autant que le groupe, que certains ont soupçonné d'avoir lâché leur entraîneur en Bretagne, n'est montré de vrais signes de malaise hors du terrain. Il y a bien eu des réactions virulentes le week-end dernier, à l'image de celle de Jussié qui visait sans doute à alerter une équipe sans réaction. "Ça me fait vraiment chier d'être dans cette situation. Pourtant, on a de la qualité et on pourrait jouer le haut de tableau. C'est horrible. Jusqu'à quand va-t-on galérer cette saison ?" La réponse viendra du terrain. S'ils semblent quand même à l'abri de devoir se retrousser les manches pour jouer le maintien, les Bordelais ne savent plus trop où ils en sont. Et la réception d'une équipe auxerroise concernée par la zone de relégation, et donc à la recherche du moindre point, n'est pas forcément le match le plus facile pour tenter une relance.