Oslo fête le Nordique

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Guillaume BARDOU , modifié à
Garmisch est fini, vive Oslo ! Moins d'une semaine après la fin des championnats du monde de ski alpin, c'est au tour du nordique de distribuer ses médailles. Sur le site mythique d'Oslo-Holmenkollen, le ski de fond, le combiné nordique et le saut à ski se retrouvent. Mené par Jason Lamy-Chappuis, le clan français n'y arrive pas sans ambitions, dénué de complexes face à une armada norvégienne sous pression...

Garmisch est fini, vive Oslo ! Moins d'une semaine après la fin des championnats du monde de ski alpin, c'est au tour du nordique de distribuer ses médailles. Sur le site mythique d'Oslo-Holmenkollen, le ski de fond, le combiné nordique et le saut à skis se retrouvent. Mené par Jason Lamy-Chappuis, le clan français n'y arrive pas sans ambitions, dénué de complexes face à une armada norvégienne sous pression... Bienvenue au paradis du nordique ! Oslo-Holmenkollen, un nom mythique symbolisé par son tremplin ayant accueilli des compétitions dès 1892, son musée du ski datant de 1923, son peuple de passionnés sortant skis de fond aux mains du métro de la capitale. Pour la première fois depuis 29 ans, l'arène norvégienne accueille les Championnats du monde. Un véritable événement à Oslo, recalé en 2009 sur l'autel de l'ouverture à de nouveaux pays, Liberec en République Tchèque lui ayant été préféré. Dans ce cadre prestigieux, fondeurs, combinards et sauteurs s'apprêtent à vivre une compétition historique. Arrivé à Oslo cette semaine, le Directeur Technique National du ski de fond, Christophe Deloche, ne cache d'ailleurs pas la ferveur régnant dans le pays: "La pression monte. On sent qu'on arrive sur un événement énorme. C'est la Mecque du fond", nous a-t-il confié. "Des rues ont été barrées(pour le sprint, ndlr), des milliers de spectateurs sont attendus tous les jours. Ce n'est pas forcément habituel dans notre discipline. On va vivre quelque chose d'immense durant les prochains jours !" Pas question toutefois d'oublier certains objectifs. Si l'équipe de France arrive sans grandes certitudes, en difficulté lors de la dernière manche de Coupe du monde à Drammen, le DTN ne baisse pas les bras: "On est à la fois confiant et humble car on n'a pas une grande marge de manoeuvre. Mais on vient pour jouer. On est entre l'excitation et la prudence." Vittoz, l'atout expérience des Bleus Prudence légitime tant deux personnes seront attendues par tout un peuple. Petter Northug et Marit Bjoergen sont les stars de la discipline. Triple championne olympique, Marit Bjoergen s'avance comme la grande favorite, rassurée aussi par une nouvelle victoire à Drammen, symbole d'un pic de forme arrivant au bon moment. Interrogé par Eurosport, lors de sa préparation aux Saisies, Vincent Vittoz se refuse pourtant à tout complexe face à cette armée en ordre de marche: "C'est sûr, ils ont d'avantage de moyens mais aussi plus de pression", souligne le vétéran du clan français (35 ans). "Leur quotidien est plus compliqué à gérer. Northug ne peut pas se balader où il veut. Je n'ai rien à envier à ces pays en termes de palmarès", avoue-t-il ensuite. "Je suis d'avantage un outsider, plus vraiment un favori. Mais sur un grand rendez-vous, tout est possible !". Un statut confirmé par Christophe Deloche, toutefois prudent sur l'état de forme du champion du monde de poursuite 2005: "Sa préparation a été très contrariée entre sa blessure et les maladies", concède celui qui entraînait Roddy Darragon en 2006 au moment de sa médaille olympique en sprint, la première de l'histoire du fond français. "Vincent n'arrive pas en pleine confiance mais a une énorme expérience des grands événements. Il ne s'est jamais trop loupé, a souvent fait 4e, 5e, 6e, sans compter son titre de champion du monde. On peut plus l'attendre sur le relais et le 50 kilomètres". Un format où le Haut-Savoyard avait étonné l'an passé, faisant exploser le peloton en début de course pour conclure son échappée au long cours par une troisième place. Prémonitoire ? "Ce sont des pistes dures, qui ne nous conviennent pas trop mal. Il faudra arriver en pleine forme physique. A ce niveau, c'est surtout ça qui détermine le résultat final. Mais 30, 40 athlètes peuvent faire un top 10." Dont Jean-Marc Gaillard, le nouveau chef de file (voir son interview)... Première pour Mattel ? Une homogénéité que l'on retrouvera également sur le saut à ski où le vainqueur de la Coupe du monde et de la Tournée des 4 Tremplins, Thomas Morgenstern, fera notamment face à son compatriote Gregor Schlierenzauer et au quadruple champion olympique, le Suisse Simon Ammann. Et puisque la fête est complète, les femmes seront aussi à l'honneur sur le nouveau tremplin d'Holmenkollen. Avant un premier circuit Coupe du monde l'an prochain, un titre mondial sera en effet décerné. Récente championne du monde junior à Otepää, deuxième du circuit continental senior, Coline Mattel y visera une première médaille mondiale... à même pas 16 ans ! Cette médaille mondiale, ou plutôt le titre, Jason Lamy-Chappuis en rêve. Champion olympique, vainqueur de la Coupe du monde 2010 et quasi assuré du globe 2011, le Jurassien arrive en pleine confiance à Oslo, un mois après sa victoire à domicile à Chaux-Neuve. Vainqueur de la manche de Coupe du monde sur le nouveau tremplin d'Holmenkollen l'an passé, Jason peut gravir une nouvelle marche vers l'histoire. Quoi de mieux pour cela que s'imposer dans la Mecque de son sport, plus d'un an après son sprint épique et victorieux sur la piste olympique de Whistler ?