Oosthuizen a tenu la distance

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LAURENT DUYCK , modifié à
GOLF - Le Sud-Africain remporte, à 28 ans, le British Open.

GOLF - Le Sud-Africain remporte, à 28 ans, le British Open. Non, Saint Andrews ne s'offre pas au premier venu. S'il n'a peut-être pas le pedigree de ses prédécesseurs, Tiger Woods (2000 et 2005), John Daly (1995), Nick Faldo (1990), Severiano Ballesteros (1984) ou encore Jack Nicklaus (1978 et 1970) pour ne dérouler que les 40 dernières années de 150 ans d'histoire, Louis Oosthuizen, vainqueur dimanche du British Open, est un vrai beau champion qui laissera, à coup sûr, une marque plus profonde dans les annales du golf que Todd Hamilton et ses coups de « pousse-mémé » qui avaient fait merveille en 2004 au Royal Troon ou que Ben Curtis, le joueur le plus mal classé à n'avoir jamais remporté un Majeur l'année précédente sur les fairways de Sandwich. A 28 ans, le Sud-Africain ne comptait jusqu'alors qu'une seule victoire de référence décrochée quatre mois plus tôt en Andalousie, sa première sur le circuit européen après avoir fait ses armes au pays. Huit ans après Ernie Els, le dernier de ses compatriotes à avoir inscrit son nom au palmarès du British Open et l'homme dont la fondation lui a permis d'éclore, Oosthuizen a rejoint dimanche, jour du 92e anniversaire de Nelson Mandela, la grande famille du golf sud-africaine, grande pourvoyeuse de champions (Arthur d'Arcy Locke, Gary Player, Retief Goosen, Ernie Els, Trevor Immelman). Une surprise pour certains. Moins pour tous ses proches, sûrs de la solidité du bonhomme. Encore un podium pour Westwood Lee Westwood, qui en avait douté à la veille du deuxième tour, et tous ceux lancés à ses trousses ont dû se rendre à l'évidence. S'il a profité de trous d'air dans les bourrasques de vent qui ont balayé le parcours jeudi et vendredi pour prendre le large, ce solide gaillard bien campé sur ses pieds a démontré ce week-end qu'il avait mieux à offrir qu'un brin de chance. Aussi solide sur ses mises en jeu, touchant plus de fairways en quatre jours que tous ses poursuivants, qu'au putting, Oosthuizen a maintenu une meute d'Européens frustrés à une distance plus que respectable en réussissant à rester zen, même avec huit coups d'avance sur son premier poursuivant à la sortie du trou n°12. Parti de trop loin, Westwood se contente de la deuxième place, comme à Augusta, lui qui tourne autour d'une première victoire en Grand Chelem depuis deux ans (3e de l'US Open en 2008, 3e du British Open et de l'USPGA en 2009). Son compatriote Paul Casey, dont les espoirs se sont envolés dans les buissons du 12, et le Suédois Henrik Stenson, déjà bien heureux d'avoir retrouvé un swing envolé ces dernières semaines, n'auront jamais fait illusion, pas plus que Martin Kaymer, tombé au septième rang derrière Retief Goosen après une série de trois bogeys pour finir sa journée. Le seul qui aura donné l'impression de pouvoir battre le Sud-Africain aura finalement été Rory McIlroy, revenu au troisième rang dimanche grâce à un dernier tour en 68 (-4). Mais pour s'être perdu vendredi dans la tempête avec un score rédhibitoire de 80 (+8), le Nord-Irlandais aura laissé passer l'occasion de gagner son premier Majeur et de devenir à 21 ans et 75 jours le plus jeune vainqueur du British Open depuis 1893. Oosthuizen restera lui pour toujours le vainqueur du 150e anniversaire du British. Point de départ d'une belle histoire ?