Ogier soigne sa Mini avance...

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Guillaume BARDOU Br De Sports.fr , modifié à
Sébastien Ogier a pris les commandes du rallye d'Alsace à l'issue de la deuxième étape ce samedi. Le Gapençais, dont les soucis de puissance semblent avoir été résolus dans la nuit, fonce vers une très belle opération au championnat mais doit résister à un Dani Sordo impressionnant au volant de la toute nouvelle Mini. L'Espagnol, ancien de la maison Citroën, n'est qu'à neuf secondes du Français et promet de mettre la pression jusqu'au bout.

Sébastien Ogier a pris les commandes du rallye d'Alsace à l'issue de la deuxième étape ce samedi. Le Gapençais, dont les soucis de puissance semblent avoir été résolus dans la nuit, fonce vers une très belle opération au championnat mais doit résister à un Dani Sordo impressionnant au volant de la toute nouvelle Mini. L'Espagnol, ancien de la maison Citroën, n'est qu'à neuf secondes du Français et promet de mettre la pression jusqu'au bout. Sébastien Ogier doit maudire cet empêcheur de tourner en rond qui pourrait bien lui causer une légère insomnie cette nuit à la veille d'une dernière étape décisive sur les routes d'Alsace. Débarrassé de son coéquipier Sébastien Loeb dès la troisième spéciale vendredi (non sans récupérer une sacrée pression sur ses épaules, lui le dernier mohican des DS3 officielles) mais aussi de pilotes Ford trop loin au classement pour jouer la gagne, le Gapençais s'est trouvé un inattendu mais coriace adversaire. Il n'est pas question de sous-estimer le talent reconnu sur asphalte d'un Dani Sordo multiple dauphin de Loeb sur cette surface durant son bail chez Citroën. Mais il est clair que personne n'aurait pu deviner que la Mini, pour sa première saison officielle, afficherait un tel niveau de performance sur les routes alsaciennes. Ce samedi, Sordo a fait bien mieux que suivre, glanant la douzième spéciale lors du premier passage au Grand Ballon pour offrir un deuxième scratch à la firme anglaise après celui remporté vendredi dans l'ES 8. Son rythme n'a aucunement permis à Ogier de souffler, obligeant le Gapençais à maintenir constamment son attention pour conserver les commandes prises dès l'ES 11, la troisième spéciale du jour en profitant de la crevaison de Petter Solberg, éphémère leader matinal. L'ancien champion du monde espoir soulignait d'ailleurs lors du passage au parc d'assistance à mi-journée l'équation complexe se présentant devant lui. Ou comment rouler suffisamment vite pour garder la tête, une position synonyme de 25 gros points dimanche à l'arrivée et d'un rapproché à un point de Loeb au championnat (!) sans prendre trop de risques, conservant dà l'esprit la leçon mexicaine (abandon sur sortie de route à deux spéciales du terme alors qu'il menait devant Loeb). Hirvonen aussi dans le souffle de Loeb au championnat ? "C'est une bonne matinée, on a bien roulé dans la plupart des spéciales sauf peut-être dans la dernière", avouait Ogier, interrogé par son équipe alors que Sordo venait de lui subtiliser le leadership pour deux dixièmes de secondes ! "Mais c'est toujours pareil, quand il faut prendre des risques, aller à la corde, on est un peu hésitant, sécuritaire car on n'a pas les mêmes objectifs que Dani, lui est là pour faire un « one shot », un bon résultat. Mais quand c'est propre, avec de bonnes conditions, on essaye de rouler au mieux sans prendre tous les risques." L'après-midi réservait le même duel entre un Ogier gestionnaire mais sans grande marge et un Dani Sordo rêvant d'une première victoire en rallye, lui l'éternel dauphin renvoyé de chez Citroën en raison de l'émergence d'Ogier. C'est dire si la revanche serait belle... De nouveau en confiance, rassuré par ses techniciens sur l'état d'un moteur qui avait inspiré tant d'inquiétude la veille craignant une contagion après l'abandon de Loeb, Ogier accélère, réalisant deux scratchs successifs sur l'ES 14 et 15 pour porter son avance à 8 secondes. "Pour le moment, cet après-midi se passe bien et j'espère que l'on pourra accroître un peu plus notre avance d'ici ce soir", avouait le Français sur le site du WRC. Mais dans la foulée, Sordo réagit pour grappiller une petite seconde. Insuffisant toutefois pour revenir puisque Ogier se montre irrésistible à Muhouse, sur une spéciale urbaine de trois petits kilomètres aux allures de gymkhana et où il réalise l'exploit de prendre plus de deux secondes sur l'Espagnol. Le Gapençais boucle la journée avec un mini capital de 9 secondes et cinq dixièmes à gérer dimanche sur les 40 derniers kilomètres composant l'ultime étape. Car la victoire est devenue vitale pour la marque au Chevron puisque Malcolm Wilson, le patron des rivaux de Ford, a confirmé que des consignes seraient données à Latvala pour laisser passer Hirvonen dimanche. En cas de quatrième place à l'arrivée dimanche, Hirvonen reviendrait à trois points de Loeb, deux d'Ogier. Sans compter d'éventuels points (3 pour le 1er, 2 pour le 2e , 1 pour le 3e) pris lors d'une ultime spéciale dite power stage qui s'annonce bouillante. D'autant que les organisateurs avaient voulu qu'elle se déroule à Haguenau, ville natale d'un certain... Sébastien Loeb !