OL et OM face au grand huit

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Thomas SINIECKI , modifié à
De Barcelone au Shakhtar Donetsk, Lyon et Marseille pourront potentiellement affronter huit équipes en huitièmes de finale de la Ligue des champions, en février et mars prochains. Seules restrictions: deux formations qui se sont déjà affrontées lors de la phase de groupes ne pourront se retrouver. Lyon ne jouera donc pas Schalke et Marseille n'affrontera pas Chelsea. Présentation des huit premiers de groupe, dans l'ordre de leurs poules respectives.

De Barcelone au Shakhtar Donetsk, Lyon et Marseille pourront potentiellement affronter huit équipes en huitièmes de finale de la Ligue des champions, en février et mars prochains. Seules restrictions: deux formations qui se sont déjà affrontées lors de la phase de groupes ne pourront se retrouver. Lyon ne jouera donc pas Schalke et Marseille n'affrontera pas Chelsea. Présentation des huit premiers de groupe, dans l'ordre de leurs poules respectives. TOTTENHAM Parcours: Tottenham a connu son seul revers de la phase de poules en déplacement face à l'Inter Milan. Mené 4-0 à la mi-temps, les Spurs étaient passés tout près d'un exploit retentissant en s'inclinant d'un seul but, suite à un triplé de Bale. Au retour, les Anglais ont frappé un grand coup en l'emportant (3-1), tout en se montrant impériaux à domicile face à Twente (4-1) puis au Werder (3-0). Palmarès: Tottenham avait pris l'habitude de remporter un trophée européen une fois par décennie des années 60 aux années 80, sacré en Coupe des Coupes en 1972 puis en 1984, après avoir décroché la Coupe de l'UEFA en 1963. Mais depuis, les Spurs ont bien du mal à refaire parler d'eux sur la scène continentale, seulement quart-finalistes de la C3 en 2007 face à Séville. Le plus: Son attaque Les Spurs ont tout simplement la meilleure attaque de la C1 après six matches, avec 18 buts inscrits, à égalité avec... Arsenal. Peter Crouch pointe à la deuxième place du classement des buteurs avec six buts, Bale et Pavlyuchenko ont chacun inscrit quatre buts et Defoe a marqué trois fois. Le moins: Son inexpérience Absent de la C1 depuis 1962 et une demi-finale, Tottenham a les défauts de ses qualités, à savoir un manque total de vécu qui pourrait compenser la fougue du débutant. Seuls Gomes, Gallas, Van der Vaart, Crouch et à un degré moindre Pavlyuchenko ont l'expérience de la Ligue des champions. SCHALKE 04 (seulement pour Marseille) Parcours: Défait d'entrée à Lyon, au coeur d'un début de saison catastrophique, Schalke s'est parfaitement rattrapé par la suite en enchaînant quatre victoires et un nul. Les deux succès face à Benfica (2-0 en Allemagne, 2-1 au Portugal) témoignent du potentiel du club de Gelsenkirchen, qui a étrillé l'OL au retour pour le gain de la première place (3-0). Palmarès: Vainqueur aux tirs au but de la Coupe de l'UEFA en 1997 face à l'Inter Milan de Djorkaeff, alors que la finale de C3 se disputait encore en deux manches, Schalke n'a remporté aucun autre trophée européen dans son histoire. Lors de son retour en C1 en 2007-2008, les Allemands n'étaient toutefois tombés qu'en quarts de finale, face à Barcelone. Le plus: Raul Avec Raul, Schalke n'a pas le plus laid des atouts dans sa botte. Le symbole historique du Real Madrid est en effet le meilleur buteur de l'histoire de la Ligue des champions, avec 68 buts inscrits en 138 matches. Dont deux, déjà, pour son nouveau club, inscrits face à l'Hapoël Tel-Aviv (3-1). Le moins: La thèse de la rechute Même si Schalke va mieux, ses très mauvais premiers mois de compétition laissent forcément place à une éventuelle rechute. Solide en C1, les hommes de Magath pointent encore à quatre longueurs de la zone rouge en Bundesliga, malgré un vrai redressement en ce moment. MANCHESTER UNITED Parcours: Jamais flamboyant hormis lors de sa large victoire à Bursaspor (3-0), MU est toutefois passé très près d'une performance historique, manquant le clean sheet (aucun but encaissé en six matches) seulement à cause du but de Hernandez pour Valence, à Old Trafford lors de la 6e et dernière journée (1-1). Grâce à sa défense, Manchester a donc fait un solide premier du groupe C. Palmarès: Ses trois Ligues des champions (1968, 1999, 2008) pèsent finalement bien peu, au vu de la régularité monumentale des Mancuniens en C1. Depuis la saison 93-94, les hommes de Ferguson n'ont manqué qu'une seule édition, en 95-96. Ces treize dernières années, MU a également disputé une finale (2009), trois demi-finales (1997, 2002, 2007) et cinq quarts de finale (1998, 2000, 2001, 2003, 2010). Le plus: Son vécu Même si l'effectif a été largement renouvelé au fil des années, quelques dinosaures demeurent à Old Trafford, jamais aussi utiles que lors des grandes soirées européennes. Giggs (37 ans), Scholes (36 ans), Van der Sar (40 ans), Ferdinand (32 ans) mais aussi Rooney ne craignent plus rien. Le moins: Son fonds de jeu Premier en championnat, premier de sa poule en C1, Manchester n'a paradoxalement toujours pas convaincu dans le jeu. Même face à Arsenal (1-0), lors du récent big game, MU a surtout bénéficié de la tendresse de son adversaire. Mais il faudra être sacrément au top face à un tel bloc. BARCELONE Parcours: Comme si le talent des Blaugranas ne suffisait pas, le Barça a hérité d'un groupe simplissime, avec Copenhague, le Rubin Kazan et le Panathinaïkos. Malgré tout, les Catalans ont lâché quatre points, à Kazan (1-1) et à Copenhague (1-1). Pas suffisant, évidemment, pour les empêcher de conquérir la première place du groupe, avec notamment un 5-1 face au Pana lors de la 1ère journée. Palmarès: Avant de connaître son âge d'or dans son histoire moderne, en remportant la Ligue des champions en 2006 puis en 2009, le Barça avait également fait son oeuvre avec Johan Cruyff sur le banc en 1992, battant la Sampdoria en finale (1-0 a.p). Hormis ces trois titres, Barcelone a également disputé trois finales (1961, 1986, 1994) et cinq demi-finales (1960, 1975, 2000, 2002, 2008). Le plus: Tout Depuis le carton face au Real Madrid lors du clasico (5-0), plus de doute : le Barça est bien redevenu le Barça, après un début de saison un peu hésitant. La fluidité dans les passes, les une-deux en mouvement et un Messi toujours stratosphérique font de Barcelone le favori naturel de la C1. Le moins: Rien, a priori Le Real aurait pu faire tanguer le bateau de Guardiola. Au lieu de quoi, il lui a permis d'adopter définitivement sa vitesse de croisière. Seul un très léger déficit de confiance aurait pu rendre le Barça humain. Ce n'est absolument plus le cas. BAYERN MUNICH Parcours: Un peu à l'image de Schalke, le Bayern s'est vengé d'un début de saison chaotique en Bundesliga, grâce à la Ligue des champions. Défait sur la pelouse de la Roma (2-3) après avoir mené 2-0 à la mi-temps, le champion d'Allemagne a gagné les cinq autres matches, en inscrivant au moins deux buts à chacune de ses rencontres (comme Tottenham). Palmarès: D'une régularité implacable, le Bayern enchaîne sa 14e participation d'affilée à la Ligue des champions, mais ne l'a gagnée qu'à une seule reprise au cours des dix dernières années, en 2001 face à Valence. Finalistes la saison passée (comme en 1982, 1987 et 1999), les Bavarois ont connu leur heure de gloire dans les années 70, avec trois sacres d'affilée de 1974 à 1976. Le plus: La fraîcheur des stars Décimé dans les grandes largeurs depuis le début de saison, le Bayern vient tout juste de récupérer Ribéry, Van Bommel et Klose, tandis que Robben ne reviendra lui qu'au début de l'année prochaine. Ce quadruple retour de joueurs stars, frais et revanchards, sera l'énorme atout des Bavarois. Le moins: La guerre des ego Entre Ribéry, Robben, Klose, Gomez et Van Bommel, pour ne citer qu'eux, Louis Van Gaal a du travail pour ménager les susceptibilités de ses vedettes. Et le technicien néerlandais ne s'y prend pas forcément au mieux, lui qui a notamment visé Ribéry à plusieurs reprises. L'effectif peut imploser. CHELSEA (seulement pour Lyon) Parcours: Parfaits lors des quatre premiers matches, les Blues ont ensuite été à l'image de leur déclin actuel, en s'imposant d'extrême justesse face à Zilina (2-1) grâce à un but de Malouda à quatre minutes de la fin, avant de s'incliner à Marseille (0-1) dans un match sans enjeu lors de la dernière journée. Le grand Chelsea avait fait la différence dans son début de parcours. Palmarès: Chelsea parmi les grands, c'est nouveau. En dépit de deux C2 remportées en 1971 et 1998, les Blues n'ont connu leur première participation en C1 qu'en 1999, atteignant les quarts de finale. Depuis 2004, pas une Ligue des champions ne s'est disputée sans eux, avec une finale à la clé en 2008 et quatre demi-finales (2004, 2005, 2007, 2009). Le plus: Didier Drogba Si tant est que l'Ivoirien retrouve le niveau qui a fait de lui l'idole de Stamford Bridge, sa puissance et son efficacité sont capables de ramener Chelsea dans son sillage. Et contrairement à l'OM, qu'il ne peut retrouver en huitièmes, Drogba n'aurait pas forcément envie de faire de cadeau à Lyon... Le moins: Le limogeage de Ray Wilkins Peut-être un élément parmi d'autres, mais un élément déclencheur. Depuis qu'Abramovitch a licencié l'entraîneur adjoint Ray Wilkins pour asseoir son contrôle, Chelsea est en crise, restant sur deux victoires et trois nuls en championnat. Reste à voir si cette spirale négative se poursuivra. REAL MADRID Parcours: Reversé dans le "groupe de la mort", le Real s'en est parfaitement sorti. Les hommes de Mourinho terminent en effet avec un total de 16 points, soit le meilleur bilan de la phase de groupes. Les Madrilènes ont simplement concédé deux points à Milan (2-2), remportant leurs cinq autres matches dans le groupe G, celui d'Auxerre. Palmarès: Personne ne fait mieux en Europe. Toutefois, le Real a construit les deux tiers de sa gloire de 1956 à 1966, glanant six C1 dans cet intervalle (de 1956 à 1960, puis en 1966), remportant ses trois autres "coupes aux grandes oreilles" en 1998, 2000 et 2002. Avec un total de neuf titres suprêmes continentaux, le Real devance Milan de deux trophées au palmarès. Le plus: Le duo Ronaldo-Mourinho Intenable sauf lors du clasico, Cristiano Ronaldo effectue un début de saison démentiel, défiant même la concurrence de Messi avec un total de 17 buts en 15 matches de Liga. Son compatriote José Mourinho est arrivé sur le banc cette saison, auréolé de son titre de champion d'Europe avec l'Inter. Le moins: Le complexe des huitièmes Derrière Barcelone, le Real paraît peut-être l'équipe la plus difficile à battre. Autant se retrancher derrière des statistiques rassurantes : depuis six ans, les Madrilènes échouent systématiquement en huitièmes de finale. Dont la saison passée face à Lyon (1-0 Gerland, 1-1 à Bernabeu). SHAKHTAR DONETSK Parcours: Mieux vaut perdre une fois 5-1 que cinq fois 1-0. Le Shakhtar Donetsk l'a bien compris, largement défait sur la pelouse d'Arsenal lors de la 3e journée, mais victorieux de tous ses autres matches, le retour face aux Gunners (2-1) comme les doubles confrontations face à Braga et au Partizan Belgrade. Avec un total de 15 points, les Ukrainiens présentent un des meilleurs bilans des poules. Palmarès: Pour la cinquième fois en sept ans, le Shakhtar est parvenu à disputer le premier tour de la Ligue des champions. Et pour la première fois de son histoire, le quintuple champion d'Ukraine (et champion en titre) atteint les huitièmes de finale. Une belle évolution, après avoir remporté en 2009 face au Werder Brême la dernière Coupe de l'UEFA, renommée depuis Ligue Europa. Le plus: Les Brésiliens La colonie brésilienne du Shakhtar a frappé fort lors du premier tour. Luiz Adriano a inscrit trois buts, tout comme l'ancien d'Arsenal Eduardo, natif de Sao Paulo mais naturalisé croate. Au milieu, Douglas Costa, Jadson et Willian font valoir leur vista, tandis que Fernandinho reviendra en février. Le moins: La préparation physique Le problème est récurrent pour les clubs russes ou ukrainiens. La reprise du championnat est programmée en mars et le Shakhtar jouera donc le match d'ouverture de sa saison en Ligue des champions. Un manque de rythme qui risque de peser lourd.