Nisima a repris goût

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A. S. , modifié à
Absente des JO de Pékin il y a deux ans et perturbée en 2009 par une blessure au poignet, Maureen Nisima revient sous la lumière des projecteurs à l'occasion des Mondiaux d'escrime de Paris. Devant son public, la Francilienne vise un podium elle qui affirme avoir retrouvé le goût de la gagne. L'épéiste confie également les difficultés qu'elle rencontre pour s'épanouir professionnellement.

Absente des JO de Pékin il y a deux ans et perturbée en 2009 par une blessure au poignet, Maureen Nisima revient sous la lumière des projecteurs à l'occasion des Mondiaux d'escrime de Paris. Devant son public, la Francilienne vise un podium elle qui affirme avoir retrouvé le goût de la gagne. L'épéiste confie également les difficultés qu'elle rencontre pour s'épanouir professionnellement. Le sport de haut niveau n'est pas toujours aussi rose que l'on peut l'imaginer. Surtout quand comme Maureen Nisima, on pratique l'escrime. Si manier l'épée ou le sabre entretient un rapport étroit avec une certaine philosophie artistique, officialisé par Louis XIV qui en en avait fait un des trois Arts académiques avec la danse et l'équitation, l'escrime ne permet pas de vivre pour autant. "Depuis presqu'un an, je suis diplômée comme agent d'escale commerciale et je galère pour trouver un poste dans le cadre d'une d'insertion professionnelle dans une compagnie aérienne", témoigne la licenciée de Levallois, 29 ans. L'épéiste admet toutefois bien volontiers que tout n'est pas simple pour des éventuels employeurs, contraints d'embaucher des personnes dont l'emploi du temps doit être adapté avec celui d'un sportif. "Justement, nous avons cette faculté d'adaptation, de relever les challenges. On n'a pas peur de travailler, et en équipes. Cette expérience, je l'ai et je suis un peu frustrée de ne pas pouvoir la mettre à profit. Si les employeurs étaient un peu moins frileux", regrette-t-elle. "Partante pour travailler dans un fast-food" Maureen Nisima a travaillé pendant presque quatre ans, jusqu'en juin dernier, avec le Ministère de la défense. Son contrat non renouvelé, elle doit sérieusement penser à son avenir: "Aujourd'hui, je suis partante pour travailler dans un fast-food s'il le faut. La vie de sportive de haut niveau est formidable mais des fois je me demande si ce n'est pas finalement un handicap.". La triple championne du monde par équipes (2005, 2007 et 2008) reconnaît que cette situation est perturbante pour son escrime, "Il faut que je puisse m'épanouir à côté, j'en ai vraiment besoin" Un titre à Paris lors des Championnats du monde pourrait-il l'aider dans sa recherche d'emploi ? "J'ai eu des médailles olympiques (deux en bronze en 2004 à Athènes, individuelle et par équipes), et ça n'a pas changé ma vie. Ni à mes camarades championnes du monde", répond-elle, Ce sera peut-être différent à Paris... Ce serait une belle surprise si c'était le cas" Une chose est sûre, l'envie de se "vendre" ne sera pas sa principale source de motivation au moment où elle entrera sur la piste du Grand Palais, elle qui se définit comme "créative et explosive". Bénéficiant du forfait de la Canadienne Sherraine Schalm, lui évitant ainsi les qualifications, Maureen Nisima espère assurer le show sous la majestueuse verrière du Grand Palais. "Cette saison m'a permis de croire à nouveau que je pouvais gagner une compétition, que je pouvais être régulière et « taper » des filles à leur meilleur niveau. J'ai déjà expérimenté des troisièmes places et une deuxième (Mondiaux 2003), donc je veux bien essayer la première !".