Nato dans les cordes

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O.Co. , modifié à
L'échec de la délégation tricolore aux Championnats du monde de boxe amateur a été celui de trop pour le directeur technique national Dominique Nato, qui a donné sa démission au président de la FFB Humbert Furgoni, mercredi. Pour la première fois depuis vingt ans, les pugilistes français sont rentrés de Bakou sans médaille et sans sésame pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012.

L'échec de la délégation tricolore aux Championnats du monde de boxe amateur a été celui de trop pour le directeur technique national Dominique Nato, qui a donné sa démission au président de la FFB Humbert Furgoni, mercredi. Pour la première fois depuis vingt ans, les pugilistes français sont rentrés de Bakou sans médaille et sans sésame pour les Jeux Olympiques de Londres en 2012. Espérons que Rachid Azzedine possède un certain sens de l'ouverture et une liste d'amis sportifs suffisamment étoffée. Car le natif de Torcy, qualifié pour les prochains Jeux Olympiques par le biais de son parcours avec le Paris United dans les World Series of Boxing, pourrait bien passer par de sérieux moments de solitude à Londres l'été prochain. Aucun de ses confrères tricolores n'a en effet profité des Championnats du monde de boxe amateur, organisés à Bakou (Azerbaïdjan), pour composter son billet pour la capitale anglaise et réserver une chambre commune avec le protégé de Brahim Asloum. Un échec considérable qui a amené le directeur technique national, Dominique Nato, à présenter sa démission au président de la FFB Humbert Furgoni, mercredi midi. Une demande acceptée sans trop d'hésitation et qui sera rendu officielle jeudi à son retour en France. Nato, comme il avait annoncé dans les colonnes de l'Equipe, a donc " assumé ses responsabilités devant la catastrophe", et ne pourrait d'ailleurs pas être le seul à payer ce lourd tribut. En poste depuis 2001, l'ancien champion poids lourd n'avait jamais connu une telle disette sportive. C'est en effet la première fois depuis vingt ans que les Bleus n'ont ramené aucune médaille d'un Mondial dans leur paquetage. Ils en étaient d'ailleurs loin, puisque leurs meilleurs représentants, Jérémy Beccu (49 kg), Nordine Oubaali (52 kg), Alexis Vastine (69 kg) et Tony Yoka (+91 kg) ont tous échoué dès les huitièmes de finale de la compétition. Un désastre plus ou moins attendu tant les carences tricolores durent depuis plusieurs années sans qu'aucun remède n'ait été administré par une fédération de plus en plus contestée. Si certains des pugilistes sont tout simplement tombés sur plus fort qu'eux, on attendait en revanche beaucoup mieux de garçons comme Vastine, médaillé de bronze aux JO de Pékin, ou de Yoka, présenté comme le Teddy Riner du noble art. "On avait mis en place une préparation qui semblait tenir debout. Et les bons boxeurs ne deviennent pas mauvais du jour au lendemain", regrette un Nato amer mais qui conserve l'espoir de voir plusieurs de ses protégés poinçonner leur précieux sésame pour Londres. "Rien n'est perdu, il reste un tournoi de qualification (à Istanbul en avril). Nous aurons des qualifiés, et pas seulement le léger Rachid Azzedine." A verser dans l'optimisme béat, on pourrait même pousser le bouchon jusqu'à espérer que les bourreaux de Beccu, Oubaali et Vastine aillent jusqu'en finale samedi. Ce scénario assez improbable permettrait aux acteurs de ce mardi noir de les repêcher et de les envoyer directement de l'autre côté de la Manche en juillet prochain. Mais pas de sauver leur honneur, ni le soldat Nato.