Nasri: "Pas une fin en soi"

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Propos recueillis par Michael BALCAEN , modifié à
C'est avec le sourire aux lèvres que Samir Nasri est venu répondre à la presse, mardi au Stade de France, après le match nul acquis face à la Bosnie (1-1), qui envoie directement les Bleus à l'Euro 2012. Le Citizen, "soulagé et heureux", est conscient qu'il reste encore beaucoup de travail aux Tricolores avant de rejoindre le niveau des nations majeures.

C'est avec le sourire aux lèvres que Samir Nasri est venu répondre à la presse, mardi au Stade de France, après le match nul acquis face à la Bosnie (1-1), qui envoie directement les Bleus à l'Euro 2012. Le Citizen, "soulagé et heureux", est conscient qu'il reste encore beaucoup de travail aux Tricolores avant de rejoindre le niveau des nations majeures. Samir, vous sentez-vous soulagé après cette qualification ? Oui, soulagé et heureux car l'essentiel est acquis avec la qualification qui était l'objectif de départ. En première période, on n'a pas attaqué le match comme il fallait, ça a été très difficile, la Bosnie s'est procurée pas mal d'occasions. Ensuite, on s'est fait un petit peu secouer à la mi-temps par Jean-Louis (Gasset, entraîneur-adjoint) et on est revenus avec de meilleures intentions, en jouant plus haut, en essayant de les presser et on les a mis en difficultés. Vous avez été plus secoués par Jean-Louis Gasset que par Laurent Blanc ? Le coach nous a parlé mais ensuite, Jean-Louis c'est quelqu'un du sud qui a su trouver les mots pour nous remettre les idées en place... (Il rigole) En deuxième période, j'avais un bon feeling, on est entrés avec d'autres intentions et du coup je n'ai pas eu de doute. Comment expliquer ces difficultés initiales ? On est tombés sur une bonne équipe, il ne faut pas sous-estimer cette équipe de Bosnie, il y a des joueurs très techniques, ils ont fait tourner le ballon. Je pense aussi que nous avons une équipe un peu jeune. Dès l'entame du match, on s'est mis trop de pression, on a joué le match avant dans nos têtes et lorsqu'on est rentrés, on a eu du mal à se trouver. A un moment donné, on se faisait des passes pour se rassurer et pour garder le contrôle du ballon. En deuxième période, on a joué avec nos principes et plus en équipe. Qu'avez-vous ressenti au moment de frapper le penalty ? Il y avait une grosse pression mais à un moment donné, il faut savoir prendre ses responsabilités et je m'étais désigné avant le match pour tirer les penalties donc j'ai pris la balle sans me poser de questions. C'est vrai que ça faisait un petit moment que je n'avais plus marqué mais je préfère marquer moins souvent et le faire dans des matches comme ça. Est-ce le but le plus important de votre carrière ? Oui, puisqu'il nous envoie directement à l'Euro. Passer par les barrages, cela aurait été difficile. Avoir fait la course en tête et se retrouver en novembre à jouer les barrages, ça aurait été dur. "Il nous manque l'expérience du haut niveau" La qualification acquise, c'est une nouvelle étape qui commence ? Oui, on a six mois pour bien préparer l'Euro, avec des matches sans pression, ça va nous faire du bien de travailler en équipe et de jouer uniquement des matches amicaux en essayant de préserver notre série d'invincibilité. Qu'est-ce qui manque à cette équipe pour exister dans une phase finale de l'Euro ? On verra à l'Euro ! On va déjà récupérer nos joueurs blessés, nos cadres et le fait de travailler sans pression va nous faire progresser en équipe, il nous manque l'expérience du haut niveau, si on compare avec les Espagnols ou les Allemands, ils sont habitués à disputer des demi-finales ou des finales d'Euro ou de Coupe du monde. Considérez-vous que cette équipe a grandi en un an avec Laurent Blanc ? Oui, on est partis de très bas. On s'est qualifiés directement pour une phase finale, c'est bien. Elle a grandi aussi car nous avons acquis de l'expérience mais il reste encore du chemin à faire. Après l'Albanie, vous confirmez contre la Bosnie, trouvez-vous que vous revenez de loin avec les Bleus ? Oui, mais ce n'est pas une fin en soi. Je me suis trompé, je l'ai dit le mois dernier, j'ai pris du recule, j'ai analysé les choses et j'ai fait preuve d'intelligence sur ce coup-là. Je suis revenu avec un autre état d'esprit et on voit la différence, je suis plus en osmose avec le sélectionneur et ça se ressent sur le terrain. Vidéo: Samir Nasri raconte son penalty