Nantes-Monaco, monuments en péril

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Par Martin Roy , modifié à
Nantes et Monaco ont insufflé une bonne dose de fraîcheur dans leur effectif à l'intersaison, avec l'intronisation de pépites issues du centre de formation. Un pari sur l'avenir plus qu'un gage immédiat de satisfaction, notamment du côté du club de la principauté, qui arpente les profondeurs de la Ligue 2. Côté Canaris, si le bilan est plus reluisant, il reste en-deçà des espérances de début de saison à l'aube de la 15e journée.

Nantes et Monaco ont insufflé une bonne dose de fraîcheur dans leur effectif à l'intersaison, avec l'intronisation de pépites issues du centre de formation. Un pari sur l'avenir plus qu'un gage immédiat de satisfaction, notamment du côté du club de la principauté, qui arpente les profondeurs de la Ligue 2. Côté Canaris, si le bilan est plus reluisant, il reste en-deçà des espérances de début de saison à l'aube de la 15e journée. Nantes-Monaco, ou quand deux anciennes gloires du football français empêtrés dans l'antichambre de l'élite tentent désespérément de retrouver de la crédibilité sur la scène hexagonale. Eux qui avaient l'habitude, dans un passé plus ou moins proche, de se disputer le titre de champion de France n'aspirent aujourd'hui qu'à sauvegarder leur rang à l'échelon inférieur. Il est loin le temps où la Ligue des champions venait entrecouper les journées de championnat de ces deux écuries d'infortune. Deux anciens cadors de l'élite au palmarès élogieux qui ne semblent plus faire peur à personne, si ce n'est à eux-mêmes, à l'instar de quelques autres écuries de renom comme le Racing club de Lens, tout aussi incapable de tenir tête à certains pensionnaires de Ligue 2 jugés très abordables sur le papier. Engluée depuis deux ans en deuxième division, la Maison Jaune, si elle ne parvient pas à conserver son rang parmi le peloton de tête, semble pourtant avoir retenu les erreurs de la saison passée, saison durant laquelle elle aura évité de peu la relégation en National. Plus convaincant dans le fond de jeu, malgré de trop nombreux errements défensifs et/ou offensifs récurrents, le FC Nantes s'est offert une cure de jeunesse à l'intersaison avec l'émergence de purs produits nantais, comme Adrien Trebel et Jordan Veretout, symboles d'une nouvelle génération dorée affamée de ballons et prête à tout pour redorer un blason jaune terni par la longue descente aux enfers de ses prédécesseurs. Wenger: "La culture formatrice reste une condition nécessaire et impérative de survie pour un club""Quand vous arrivez dans un club, vous faites avec ce que vous avez. Aujourd'hui, personne ne m'oblige à les faire jouer. S'ils sont sur le terrain, c'est qu'ils sont les plus performants", confesse Landry Chauvin au moment d'évoquer sa jeune garde nantaise. "Inconsciemment, mon passé de formateur me rattrape peut-être", surenchérit le technicien nantais, qui dispose cette année du deuxième club le plus jeune de Ligue 2, après Le Havre, avec une moyenne d'âge de 24,09 ans. Un bain de jouvence auquel l'AS Monaco n'a pas échappé au sortir de sa saison parmi l'élite et qui, s'il a de quoi donner quelques motifs de satisfaction à Landry Chauvin, n'a pas porté ses fruits du côté du club de la Principauté qui reste enlisé dans les profondeurs du classement, malgré l'émergence de quelques talentueux espoirs comme Nampalys Mendy, Valentin Eysseric, Valère Germain ou Tristan Dingome. "S'ils gardent cette équipe-là, ils ont de belles années devant eux", relativise le coach ligérien, pas décidé à sous-estimer son adversaire du soir. Responsabilités trop importantes, trop plein de pression, limites physiques et techniques, manque d'expérience, de repères, de complicité avec de nouveaux partenaires... Si les jeunes pousses issues des écoles de football apportent généralement une bonne dose de fraîcheur et d'insouciance au collectif en place, elles peuvent vite perdre pied dans le grand bain. Arsène Wenger, lui, sait l'importance du centre de formation pour arriver à reconstruire un monument en péril. "La culture formatrice reste une condition nécessaire et impérative de survie pour un club. Historiquement, l'ASM s'est toujours appuyée sur ses jeunes et c'est très judicieux de ne pas renier cette identité à l'heure ou le club connaît des difficultés. Quand cela ne va pas, il faut s'appuyer sur les fondamentaux, et la formation c'est la base de l'ASM. Toute autre option que celle de mettre en valeur ce savoir-faire serait une erreur grossière dans le contexte actuel". Tout vient à point à qui sait attendre... Oui mais à quel prix ?