Nadal a pris son temps

  • Copié
Thomas PISSELET , modifié à
Malmené dans la première manche, Rafael Nadal est finalement venu à bout d'Andy Roddick en trois sets (3-6, 7-6, 6-4), ce lundi soir à Londres, dans le groupe A du Masters. L'Espagnol, un peu à court de compétition, a mis du temps à entrer dans ce match. L'autre affiche du jour entre Novak Djokovic et Tomas Berdych a été remportée par le Serbe (6-3, 6-3).

Malmené dans la première manche, Rafael Nadal est finalement venu à bout d'Andy Roddick en trois sets (3-6, 7-6, 6-4), ce lundi soir à Londres, dans le groupe A du Masters. L'Espagnol, un peu à court de compétition, a mis du temps à entrer dans ce match. L'autre affiche du jour entre Novak Djokovic et Tomas Berdych a été remportée par le Serbe (6-3, 6-3). Londres a vu deux Rafael Nadal pour le prix d'un. L'un brouillon, sans force ni précision. L'autre combatif, sans tendresse ni compassion pour son adversaire. L'ordre d'apparition de ces deux visages de l'Espagnol sur le court bleuté de l'O2 Arena, lundi soir, a eu son importance puisque c'est grâce à sa deuxième face, nettement plus agressive, que le numéro un mondial s'en est sorti en trois sets contre Andy Roddick (3-6, 7-6, 6-4), dans le groupe A du Masters. Rafael Nadal, qui pensait ne pas pouvoir"faire pire que l'an passé", quand il n'avait pas su remporter le moindre match lors de la Masters Cup 2009, a pourtant failli ne pas commencer mieux cette édition 2010. Mais c'est lorsqu'il n'a plus eu le choix, au moment où Andy Roddick l'a breaké pour mener deux jeux à un dans le deuxième set, que la bête qui sommeille toujours en lui s'est réveillée. Petit à petit, au fil des points. Et inévitablement, l'Américain a eu le visage griffé. L'Espagnol n'était pourtant pas forcément favori avant cette rencontre en indoor. Car cette surface, sur laquelle il n'a plus remporté le moindre tournoi depuis celui de Madrid en 2005, il ne l'avait pas encore testée cette année, lui qui avait fait une croix sur le Masters 1000 de Paris-Bercy en raison d'une épaule douloureuse. Autant d'inconnues qui l'ont un peu limité en début de match. A vrai dire, rien n'a vraiment tourné rond pour lui dans le premier set. Pris à la gorge d'entrée par son adversaire, Rafael Nadal a commis beaucoup trop de fautes directes, en coup droit notamment, pour tenir la route. Un tie-break mal négocié par Roddick Andy Roddick en a alors profité pour faire le trou en confortant son break d'avance avec trois aces de suite... à plus de 225 km/h (3-0). Même lorsqu'il a été plus accrocheur sur le service de "A-Rod", ce dernier a su le déstabiliser avec ses montées au filet plutôt bien variées (6-3). Mais, fort de ses trois titres en Grand Chelem cette saison, Rafael Nadal s'est mieux battu dans une seconde manche nettement plus équilibrée que la précédente. Visiblement débarrassé de toute douleur à l'épaule gauche, il a limité ses maladresses et pris l'ascendant dans les longs échanges. Seul bémol: il a d'abord plus réagi qu'agi. Le Majorquin a ainsi été breaké sur sa deuxième mise en jeu (1-2) et rares sont ceux qui le voyaient renverser la vapeur. Mais sa réaction immédiate sur le service de son opposant, qui lui a permis d'égaliser à deux jeux partout, a suffi pour tout relancer. Au terme d'un tie-break accroché mais assez mal négocié par Andy Roddick (7-6 [5]), Rafael Nadal a pu prolonger le suspense. L'Américain s'est lui peu à peu crispé, manquant de réalisme sur quelques points importants. La perte de sa mise en jeu à deux jeux partout dans la troisième manche lui a été fatale, le meilleur joueur mondial enfonçant ensuite le clou en le baladant (6-4). Un beau retournement de situation. Mais rien ne dit que cela suffira contre Novak Djokovic.