NBA : New York ne répond plus

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CHUTE - Les Knicks, figures de la NBA, sont actuellement derniers de la conférence Est.

Mardi soir, les Knicks ont concédé face aux Memphis Grizzlies (105-83) leur 12e défaite de suite, la 32e de la saison (en 37 matches), soit un ratio de victoires de 13,5%. En 1962-63, pire saison de la franchise, elle avait signé 26,3% de succès, soit près du double du pourcentage actuel. C'est dire l'état de l'équipe. Oui, New York ne répond plus. Et ce n'est pas du cinéma. Les esthètes vous répondront que ce n'est pas vraiment du basket non plus. Les Knicks sont aujourd'hui la pire équipe de la Ligue, avec une production famélique dans tous les secteurs de jeu (29e franchise sur 30 au niveau des points comme au niveau des rebonds). Lundi soir, ils étaient pourtant encore 16.888 spectateurs à garnir le Madison Square Garden (19.000 places en configuration basket), la mythique salle des Knicks sise en plein cœur de Manhattan. Dimanche, lors de la défaite face à Minnesota, le public avait chanté "Fire Fisher", pour "virez Fisher", l'entraîneur en place depuis le début de cette saison.

Dereck Fisher et Phil Jackson (960x640)

© Getty Images/AFP

L'ancien joueur des Los Angeles Lakers était censé représenter un nouveau départ après une saison 2013-14 conclue à une décevante 9e place dans la conférence Est, sans participation aux play-offs. Fisher reste surtout le choix d'un homme : Phil Jackson. Nommé en mars dernier président de la franchise, l'homme aux 11 bagues de champion NBA n'a pas réussi à redynamiser la franchise. Agent libre l'été dernier, le joueur vedette de l'équipe, Carmelo Anthony, 30 ans, a choisi de rester à New York, avec un contrat d'une durée de cinq ans. Mais la mayonnaise autour de lui ne prend pas. Arrivés cet été, José Calderon et Samuel Dalembert ne trouvent pas la bonne carburation. Le second serait même déjà sur le départ. Autre joueur important avec "Melo", Amar'e Stoudemire ne tourne qu'à 13 points de moyenne. Son salaire, lui, dépasse les 23 millions de dollars annuels (19,3 millions d'euros). Les Knicks présentent même la deuxième masse salariale de la Ligue, avec des joueurs comme le pivot italien Andrea Bargnani, qui émarge à 7 millions de dollars annuels malgré des statistiques décevantes. Qu'il est loin le temps où le mythique Patrick Ewing dominait les raquettes du haut de ses 2,13 m...

Comme les Lakers à l'Ouest. A bien des égards, la situation des Knicks rappelle celle d'une autre franchise historique située elle sur la côte Ouest, au bilan à peine plus flatteur (11 victoires, 24 défaites), les Los Angeles Lakers, qui, comme les Knicks, sont victimes de la montée en puissance d'un encombrant voisin. En effet, depuis deux-trois saisons, les Lakers voient les Clippers devenir la franchise la plus performante et la plus sexy de LA (avec le duo Paul-Griffin) tandis que les Knicks ont vu débarquer en 2012 les Brooklyn Nets de Jay-Z et compagnie. Aujourd'hui, les Nets sont la nouvelle force vive de la ville, sous l'impulsion de joueurs All-Star comme Deron Williams, Kevin Garnett et autre Joe Johnson.

Déjà tournés vers la saison suivante. Dans ces conditions, le coup à trois bandes effectué la saison dernière sur le marché des transferts n'est pas surprenant. Les Knicks se sont séparés de deux de leurs joueurs - Iman Shumpert et JR Smith -, partis vers Cleveland, que quitte Dion Waiters pour Oklahoma City. Les Knicks récupèrent trois joueurs de complément (Lou Amundson et Alex Kirk de Cleveland et Lance Thomas d'OKC). Déjà absent lundi soir, "Melo" Anthony, en délicatesse avec ses genoux, pourrait être régulièrement préservé au cours d'une saison sur lesquels les Knicks ont déjà fait une croix. De fait, la franchise pourrait être tentée - si ce n'est pas déjà fait - de céder au "tanking", à savoir tenter d'avoir le moins bon ratio de victoires possible afin de réaliser un "gros coup" lors de la prochaine draft. En effet, les moins bonnes équipes de l'année précédente sont celles qui ont le plus de chances de bénéficier des premiers choix pour enrôler les meilleurs joueurs universitaires. Ajoutez à cela la masse salariale libérée par tous les départs effectifs ou à venir et les Knicks du duo Jackson-Fisher pourraient être de retour aux affaires dès la saison prochaine : mais il faudra pour cela faire les bons choix en matière de recrutement...

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