Mourinho-Guardiola: A chacun sa méthode

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MICHAEL BALCAEN , modifié à
Le Clasico qui va opposer, lundi au Camp Nou, dans le cadre de la 13e journée le FC Barcelone au Real Madrid promet d'être particulièrement brillant. Les deux géants d'Espagne ont prouvé depuis le début de la saison que leur mano a mano ferait figure de lutte pour le titre. La rédaction dresse une série de parallèles entre le Barça et le Real. Aujourd'hui : le duel Mourinho-Guardiola.

Le Clasico qui va opposer, lundi au Camp Nou, dans le cadre de la 13e journée le FC Barcelone au Real Madrid promet d'être particulièrement brillant. Les deux géants d'Espagne ont prouvé depuis le début de la saison que leur mano a mano ferait figure de lutte pour le titre. La rédaction dresse une série de parallèles entre le Barça et le Real. Aujourd'hui : le duel Mourinho-Guardiola. Depuis son arrivée au Real Madrid, José Mourinho a largement occupé le paysage médiatique. L'entraîneur portugais du Real adore jouer avec la presse, use et abuse de ses interlocuteurs pour faire passer ses messages et tant que le club madrilène gagne, tout le monde y trouve largement son compte, c'est une évidence. Arrivé avec un palmarès plus qu'impressionnant, le « Special one » ne laisse rien au hasard, et aime à montrer qu'il est bien le patron. Alors forcément, quand le Real n'a plus passé le cap des huitièmes de finale en Ligue des champions depuis 2004 mais se qualifie dès la 4e journée de la phase de poules avec lui, il jubile. De même, c'est avec le statut de leader du championnat qu'il va se déplacer au Camp Nou pour son premier Clasico en tant qu'entraîneur du Real Madrid. N'oublions pas qu'il a déjà vécu ces duels si particuliers lorsqu'il faisait partie du staff blaugrana... C'était il y a bien longtemps et il n'avait pas encore remporté de Ligue des champions avec Porto, de championnat d'Angleterre avec Chelsea, ni réalisé le triplé avec l'Inter Milan ! Il n'avait pas non plus encore éliminé le Barça avec Chelsea, puis en demi-finale la saison dernière avec l'Inter dans un double duel ultra tendu. "Le Camp Nou ne me pardonnera jamais de leur avoir ôté la possibilité de gagner la Ligue des champions au Bernabeu. Je suis persona non grata pour les Barcelonais, la réception sera négative", anticipe sur le site de la Fifa un Mourinho qui ne se mouille guère sur le coup. Cela ne l'empêche pas de faire l'éloge du Barça qui possède une philosophie de jeu définie, de ses joueurs, notamment Xavi avec qui il "maintient une excellente relation" ou Puyol avec lequel il conserve "un bon contact". Pour lui, Guardiola "est l'entraîneur idéal pour le Barça" ou encore "un grand entraîneur". Guardiola, pur catalan De fait, Pep, l'enfant de la maison du Barça, c'est un autre style. Fondamentalement différent même. Guardiola, c'est l'un des symboles des Blaugrana version Cruyff, c'était même son capitaine, le relais sur le terrain du maître à penser de la philosophie de jeu qui a encore cours au Camp Nou. A l'heure de remplacer Frank Rijkaard, Joan Laporta avait pourtant dû imposer un Guardiola que beaucoup imaginaient à tort encore un peu tendre. Deux matches de championnat pour se régler et la machine à gagner était lancée. Guardiola a su remettre de l'ordre dans un vestiaire délabré qui ne savait plus faire d'efforts, il a ré-inculqué les valeurs du club et remporté six titres dès sa première saison en faisant développer un jeu offensif de toute beauté à son équipe. Royal mais impossible à reproduire ! Depuis, le Barça a digéré ce premier acte gargantuesque et ajouté un deuxième titre de champion d'Espagne et une demi-finale de Ligue des champions perdue face à l'Inter Milan de Mourinho. Concernant les « Clasico », Guardiola peut se targuer de compter quatre victoires en quatre matches face au Real Madrid. Un symbole, certes, mais un symbole qui compte. Il est moins affable qu'un Mourinho mais il ne tire pas forcément moins de ses joueurs en s'appuyant sur un système de jeu connu et des principes ultra offensifs. Pour ce qui est de sa personnalité, Pep n'a pas perdu ses habitudes, son côté intellectuel catalan et encore moins ses idées. Au faste du recrutement du Real Madrid de ses deux dernières années, il a eu droit à un changement de président et des moyens bien plus limités qui auront au passage en grande partie été placés sur un Ibrahimovic reparti une saison plus tard... Tout cela ne représente qu'une étape dans la vie du club catalan. Guardiola a des principes de jeu, de vie et il s'y tient. L'entraîneur du Barça accepte par exemple de passer trois fois par semaine en conférence de presse mais il ne donnera jamais d'interview en tête à tête. Frustrant pour les journalistes mais d'une équité réelle. En ce point, s'il sait glisser quelques messages devant la presse, il est bien loin d'un Mourinho qui adore jouer avec celle-ci. Au fond, qu'importe la méthode et une vision du jeu parfois aux antipodes comme on avait pu le constater lors des deux Barça-Inter, ce sont deux grands entraîneurs. Et forcément, lundi, ils tenteront d'inculquer à leur groupe ce petit supplément de jeu et d'âme pour faire la différence.