Morvan d'un souffle

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Gildas Morvan (Cercle Vert) a eu le dernier mot ! Il a en effet remporté la Tansat BPE, disputée entre Belle-Ile-en-Mer et Marie Galante, samedi matin après 19 jours de course, et au terme d'un final somptueux, en devançant de seulement 4 minutes et 40 secondes Erwan Tabarly (Athema). Le podium est complété par Gabart (Espoir Région Bretagne) qui a terminé devant Troussel (Financo) et Véniard (Macif).

Gildas Morvan (Cercle Vert) a eu le dernier mot ! Il a en effet remporté la Tansat BPE, disputée entre Belle-Ile-en-Mer et Marie Galante, samedi matin après 19 jours de course, et au terme d'un final somptueux, en devançant de seulement 4 minutes et 40 secondes Erwan Tabarly (Athema). Le podium est complété par Gabart (Espoir Région Bretagne) qui a terminé devant Troussel (Financo) et Véniard (Macif).Le suspense aura donc duré jusqu'au bout ! Pour moins de cinq minutes, Gildas Morvan remporte cette cinquième Transat BPE, lui qui en avait d'ailleurs inauguré le palmarès, puisqu'il avait gagné la première édition en 2001, lorsqu'elle s'appelait Trophée BPE, se disputait en double (avec Charles Caudrelier) et sur le parcours Saint-Nazaire-Dakar. Les prévisions des spécialistes, qui donnaient vendredi un très léger avantage au skipper de Cercle Vert, ont donc eu raison, mais il aura fallu attendre les tout derniers instants de cette passionnante transat pour que Gildas Morvan puisse laisser éclater sa joie et un grand ouf de soulagement, lui qui, jusqu'au bout, a senti dans son dos le souffle de son compère Erwan Tabarly (les deux hommes ont disputé ensemble la Transat AG2R en 2006 avec une 10e place à la clé).Ce dernier était même parvenu à passer en tête vendredi matin à la faveur d'un grain qui avait littéralement scotché Gildas Morvan, pourtant aux commandes de la flotte depuis une semaine, le skipper d'Athema avait ensuite réussi à conserver une avance d'un demi-mille au dernier classement de la journée (17h30), mais la combinaison d'un meilleur angle à son adversaire et d'un ultime grain mieux négocié lui a été fatal, offrant une première victoire sur une transatlantique au marin de Landeda, dans le Pays des Abers, lui qui comptait jusqu'ici un paquet de places d'honneur sur de telles traversées, en solitaire ou en double (2e de la Route du Rhum 2006, 2e de l'AG2R 2000, 3e du BPE en 2005, 4e de l'AG2R 2008 et de la Jacques-Vabre 2007)."Du match-race pur et dur""Tout s'est joué dans les derniers milles, confiera l'heureux vainqueur du jour après l'arrivée. Dans la nuit, je voyais le feu du bateau d'Erwan, tout près de moi, à moins d'un mille. Là, c'est devenu du match-race pur et dur, sauf que c'était la victoire finale d'une transat qui se jouait, pas une simple manche de l'après-midi ! J'ai d'abord réussi à prendre un grain un peu mieux qu'Erwan. Je me suis placé entre lui et la marque, la ligne d'arrivée, et là c'était contrôle, contrôle et encore contrôle ! Dès qu'il empannait, j'empannais à mon tour et ainsi de suite... ça n'arrêtait pas. Il ne fallait rien lâcher, ne se rater sur aucune prise de bascule du vent. Exactement comme en match-race... C'était chaud !"Forcément, dans le «camp adverse», celui d'un Erwan Tabarly qui a entrevu l'espace de quelques heures une victoire encore inattendue vendredi matin ("Je ne vois pas vraiment comment je pourrais passer devant Gildas, à mon avis, c'est bon pour lui", confiait-il à la vacation de 5h30), la déception était à la mesure des espoirs entretenus par sa prise de pouvoir. "Nous nous sommes croisés ce matin avec Gildas, racontera-t-il à l'arrivée. A ce moment-là, j'avais un peu d'avance sur lui. J'y croyais vraiment. On a navigué à vue toute la journée. Et puis il y a eu un grain. Nous sommes restés dans la pétole pendant près de deux heures et il est reparti juste devant moi. Sur le moment, j'ai trouvé ça franchement frustrant. Cela s'est joué à rien mais c'est le jeu de la course. Lui aussi avait eu droit à un gros grain la nuit précédente et, cette fois, c'était moi qui en avais profité..."