Montpellier comme un grand

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SYLVAIN LABBE , modifié à
En quête de sa première victoire en 2011, Montpellier a prouvé qu'il avait les moyens, même sans Fabien Galthié, de rivaliser avec les meilleurs en dominant samedi, sur sa pelouse de Yves-du-Manoir, le Champion de France clermontois (29-9), bonus offensif en prime. Dans les autres matches de cette 18e journée du Top 14, services a minima pour Toulon face à Brive (22-16) et du Racing face à Castres (20-13). Victoire bonifiée pour l'Usap face à Agen (26-13) et succès de Bayonne aux dépens du CSBJ (24-7).

En quête de sa première victoire en 2011, Montpellier a prouvé qu'il avait les moyens, même sans Fabien Galthié, de rivaliser avec les meilleurs en dominant samedi, sur sa pelouse de Yves-du-Manoir, le Champion de France clermontois (29-9), bonus offensif en prime. Dans les autres matches de cette 18e journée du Top 14, services a minima pour Toulon face à Brive (22-16) et du Racing face à Castres (20-13). Victoire bonifiée pour l'Usap face à Agen (26-13) et succès de Bayonne aux dépens du CSBJ (24-7). L'histoire ne dit pas si depuis son poste de commentateur à Twickenham, où ses obligations de consultant pour France Televisions l'empêchaient ce samedi, pour la première fois de sa carrière à la tête du MHR, d'être présent sur le banc de sa formation, Fabien Galthié aura gardé un oeil sur la performance de ses troupes face aux Champions de France. Que l'ancien capitaine du XV de France se rassure, ses joueurs s'assument parfaitement sans lui, pour preuve ce premier succès en 2011, qui relance totalement les Héraultais après trois matchs sans victoire et place Fulgence Ouedraogo et les siens de nouveau dans le trio de tête (3e). Sans l'ombre d'un doute, Montpellier a occis une ASM égale à elle-même en déplacement et que l'absence de ses internationaux ne suffit pas à excuser tant les Auvergnats ont de nouveau déçu pour concéder un septième revers en autant de déplacements. Le doublon a bon dos et Clermont ne peut se contenter du discours d'un Alexandre Audebert apparu presque serein au micro de Rugby+ à l'issue de ce nouveau non-match d'une équipe capable par ailleurs d'aller s'imposer chez les Saracens avec ces doublures (24-14): "On venait ici avec beaucoup d'humilité. Aujourd'hui, on est tombé sur une équipe bien en place. Il n'y a pas de doute, c'est un match où on reprend après dix jours de break. On ne se cherche pas d'excuses Toute de même un peu... Ça ne m'inquiète pas plus que ça." Il y aurait pourtant de quoi à voir les tenants du Brennus à ce point bousculés, Brock James en tête, qui souffre mal, c'est peu de le dire, la comparaison avec un Santiago Fernandez éblouissant. 4 essais à 0 ! Si le Champion de France a un objectif en tête ce samedi, il annonce d'emblée la couleur. Un pilonnage en règle des avants auvergnats, des ballons portés pour tester cette défense héraultaise, à l'image d'Elvis Vermeulen derrière lequel Brock James signe son deuxième drop de la saison (0-3, 4e). La réponse héraultaise ne tarde pas, une première échappée de Benjamin Thiéry pour chauffer les cannes, malgré le retour d'Alexandre Lapandry (5e), et Jamie Cudmore signe son retour aux affaires d'une position en-avant, qui profite à l'artificier maison, Martin Bustos Moyano (3-3, 7e). Un échec des buteurs de part et d'autre, et le MHR prend pour de bon son envol. Une attaque en première main derrière la mêlée et Santiago Fernandez profite de la défense lâche de James pour lancer sur l'aile, d'une passe limite en-avant, la bombe Timoci Nagusa. Sa cheville, touchée cette semaine, n'est qu'un lointain souvenir et son septième essai au bout de sa course imparable (10-3, 17e). Autant le dire tout de suite, l'efficacité est totale, ou presque, pour les locaux sevrés de ballons, mais redoutables en défense. L'interminable séquence qu'impose de suite l'ASM en venant balayer la ligne montpelliéraine en est l'illustration. Mais Fernandez excelle dans l'art du contre et d'une troisième valise, cette fois sur Pablo Ledesma, lance Thiéry dans le dos de la défense. Le capitaine Ouedraogo est exact au soutien, mais son grossier en-avant à l'heure d'aplatir cet essai tout fait désole Yves-du-Manoir (30e). Quel réalisme ! Encore étalé sur cette nouvelle, mais bien rare incursion dans les 22 mètres adverses, qui voit cette fois les « gros » en pick and go profiter des largesses clermontoises au plaquage et parvenir à leurs fins en force par le puissant Aliki Fakaté (15-3, 37e). Comme souvent cette saison, Clermont sonne la révolte au retour des vestiaires, mais l'essai qui chauffe à nouveau est refusé par l'arbitrage vidéo (47e). James doit se contenter d'une pénalité, qui ne risque pas de suffire à ramener le sourire à Vern Cotter (15-6, 48e). Pourtant, le pack visiteur, renforcé par les entrées de Paulo et Debaty, se déchaîne et coupe en deux son homologue pour faire renaître la pression côté héraultais (15-9, 50e). Des Montpelliérains qu'il faut pourtant continuer à surveiller comme le lait sur le feu lorsque Geoffrey Doumayrou s'envole à son tour dans une défense toujours aussi friable, sans toutefois concrétiser (52e). A l'instar de Bustos Moyano, qui face aux perches, trouve le poteau (54e). C'est à l'instant même où le MHR semble vaciller qu'il porte pourtant le coup de grâce d'un troisième essai, encore marqué d'un froid réalisme, grâce à la touche à cinq mètres trouvée par un Fernande, qui en viendrait presque à faire oublier Trinh-Duc, par Juan Figallo (22-9, 64e). Clermont sombre définitivement en abandonnant tout espoir de bonus défensif sur un dernier en-avant de Malzieu, pourtant idéalement servi par le futur Biarrot, Benoît Baby (76e), quand Montpellier exulte sur ce quatrième essai, dont se repaît Ouedraogo sur la passe au pied parfaite de Fernandez (29-9, 78e). Galthié ou pas, Montpellier garde le cap !