Monfils asphyxié

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Régis AUMONT , modifié à
Gaël Monfils n'a jamais été en mesure, dimanche, d'apporter le troisième point décisif à l'équipe de France de Coupe Davis. Face à un Novak Djokovic imperméable à la pression, le Français a traversé le match comme un fantôme, incapable de faire dérailler la mécanique du n°3 mondial vainqueur en trois sets (6-2, 6-2, 6-4).

Gaël Monfils n'a jamais été en mesure, dimanche, d'apporter le troisième point décisif à l'équipe de France de Coupe Davis. Face à un Novak Djokovic imperméable à la pression, le Français a traversé le match comme un fantôme, incapable de faire dérailler la mécanique du n°3 mondial vainqueur en trois sets (6-2, 6-2, 6-4). Gaël Monfils n'a pas réussi l'exploit. Bien que placé dans les meilleures conditions pour réussir un éventuel exploit face à Novak Djokovic, qu'il n'a jamais battu (cinq défaites avant d'entrer sur le court ce dimanche, ndlr), le Français n'a pas pu profiter du fait d'entrer sur le court avec l'avantage de jouer pour faire gagner son pays quand son adversaire jouait lui pour ne pas le faire perdre. Cette pression, le n°3 mondial ne l'a visiblement jamais ressentie, au point de la transformer en force avant tout positive. A fond dès le premier point du match, il n'a laissé quasiment aucun répit au n°1 français, si ce n'est un peu dans le troisième set. Simplement plus fort, le chef de file du tennis serbe a remis son équipe sur les rails, à 2-2 à l'issue du quatrième match. Tâche désormais à Michaël Llodra et Viktor Troicki, choisis par leurs capitaines respectifs, d'enfiler le costume de super héros. "J'ai tout donné, mais je suis déçu" A Bercy, il y a quelques jours, la "Monf" nous avait confié qu'il avait déjà battu Djokovic, plusieurs fois même, mais seulement dans ses rêves. Sur le court ce dimanche, l'histoire était bien différente que dans les songes du douzième joueur mondial. Dominé dans tous les secteurs du jeu, pris à la gorge d'entrée par son adversaire, il a vu défiler pendant les deux premières manches les jeux sans pouvoir réagir, ni même changer de tactique quand son jeu trop axé sur la défense semblait pourtant le condamner. "Avec Guy, on a essayé plusieurs fois de changer de tactique", avançait-il pourtant avant de sortir du court, meurtri de ne pas avoir pu faire plus. De son côté, Djokovic transformait en or toutes les balles qu'il attaquait. Injouable sur ses mises en jeu dans la première manche, le Serbe n'attendait pas plus de quatre jeux pour se détacher (1-3). Monfils se procurait bien une balle de debreak à 2-4, mais une fois manquée, il perdait complètement le fil (2-6). Bien que remué par Guy Forget, qui sentait bien que son joueur ne sortait pas la tête de l'eau, le Tricolore restait sans réponse. Djokovic profitait de nombreuses balles trop molles de son adversaire pour dicter le jeu à sa guise et lui faire visiter les quatre coins du court. Le deuxième set était presque un copié-collé du premier, à la différence que la "Monf" avait tenu cette fois-ci quatre jeux avant de flancher (2-6). Il parviendra bien par la suite à agacer un poil plus le toujours très irritable "Djoko", mais ses breaks réussis pour mener 2-1, puis 4-3 étaient à chaque fois suivi de la perte de son engagement. Et, quelques minutes après avoir fracassé sa raquette de rage, Djokovic faisait chavirer de bonheur la Beogradska Arena, vraiment fidèle à sa réputation ce week-end, en terminant le travail (6-4) avant de s'emparer du micro et d'exhorter le public à faire plus de bruit encore. "Novak a bien joué, mais je suis très déçu. J'ai tout donné mais je suis déçu, avouait pour sa part Monfils, cependant déjà prêt à changer de rôle, celui du supporter de Michaël Llodra. Mika était bien physiquement, je sais qu'il va donner plus que 100%. On est tous derrière lui et on espère qu'il va nous apporter cette victoire. Mika joue le meilleur tennis de sa carrière, mais le match va se jouer au mental." Il faudra en effet être très fort mentalement pour le serveur-volleyeur de service. Après avoir gagné la veille le double de sa vie, le voilà prêt à disputer, vingt-quatre heures plus tard, un match encore plus important.