Moncoutié: "Mon dernier Tour"

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Propos recueillis par François QUIVORON , modifié à
Absent des routes du Tour de France au profit de la Vuelta ces dernières années, David Moncoutié fait son retour et courra sa dernière Grande Boucle. Le coureur de la Cofidis, qui ne sait pas encore s'il prendra sa retraite à la fin de la saison, veut profiter au maximum des trois semaines de course, avec l'idée derrière la tête de gagner une étape.

Absent des routes du Tour de France au profit de la Vuelta ces dernières années, David Moncoutié fait son retour et courra sa dernière Grande Boucle. Le coureur de la Cofidis, qui ne sait pas encore s'il prendra sa retraite à la fin de la saison, veut profiter au maximum des trois semaines de course, avec l'idée derrière la tête de gagner une étape. David, alors ça y est, c'est le dernier Tour ? Cette fois, c'est sûr. C'était un challenge pour cette année, après avoir fait l'impasse sur le Tour la saison dernière. J'y retourne, mais ce sera mon dernier Tour, ça je le sais déjà. Je vais essayer de me faire plaisir pendant trois semaines de course, me montrer offensif et essayer d'y briller. Et pourquoi pas ramener une victoire d'étape. Pourquoi ce choix de zapper le Tour les années précédentes ? Cela faisait plusieurs années que je ne marchais pas bien sur le Tour. Je n'arrive pas vraiment à comprendre pourquoi. On attendait beaucoup de moi, mais je passais à travers et je ne prenais plus de plaisir. Alors je me suis tourné vers la Vuelta, une course qui me convient bien. On arrive dans la montagne beaucoup plus vite, on quitte la plaine assez rapidement et moi, ça me va bien. Le fait de vouloir revenir sur le Tour cette année, c'est donc un challenge parce que je n'y ai pas eu de résultats depuis quelques années. Et puis c'est la course qui m'a fait venir au vélo, qui m'a fait rêver quand j'étais jeune. Vous n'avez pas l'impression de vivre un jubilé ? Oui, c'est un petit peu ça. C'est l'occasion de vivre trois belles semaines avec le public le long des routes. Même si c'est difficile de faire abstraction de toute la pression qu'il y a autour de la course. Je préfèrerais quelque chose de plutôt discret, mais si j'ai le maillot à pois, ce sera moins le cas forcément, et je ne vais pas m'en priver si je peux le porter. Ce maillot à pois, c'est donc un objectif ? Je ne me focalise pas là-dessus. Autant sur le Tour d'Espagne, c'est devenu un challenge parce que je l'ai remporté une fois, alors je me suis dit pourquoi pas deux et pourquoi pas trois. Sur le Tour, j'ai déjà essayé de l'emporter, mais ça n'a jamais marché. Donc d'abord une victoire d'étape et si je suis dans une échappée et qu'il y a des points à prendre, j'essaierai de les faire au début. Après le Massif Central et les Pyrénées, on comptera les points. Mais je ne vais pas me concentrer là-dessus parce que c'est trop aléatoire. "L'ambition, c'est d'abord la victoire d'étape" Certaines étapes vous intéressent plus que d'autres ? Oui, je pense évidemment à des étapes de moyenne montagne et de haute montagne. Celle qui arrive à Saint-Flour par exemple, je pense qu'elle me convient bien. En haute montagne, pourquoi pas. Il faudra partir dans une échappée, anticiper le mouvement, parce que ça devrait partir assez tôt. Après je sais qu'à la pédale, je n'ai aucune chance contre des coureurs comme Contador. L'ambition de l'équipe, c'est d'abord la victoire d'étape. Pour le classement général, on va miser sur Rein Taaramäe. On verra comme il se sent dans le premier massif, si on peut défendre une place. Comment prépare-t-on un dernier Tour de France ? C'était assez tranquille. J'ai fait un mois sans course, au mois de mai, puis un stage. La reprise s'est faite en douceur avec la Coupe de France fin mai, avant d'enchaîner avec le Critérium du Dauphiné. J'étais pas mal sur le Dauphiné, j'ai fait un bon chrono, en haute montagne j'étais là sans pouvoir jouer la victoire d'étape, mais dans l'allure quand même. Donc en bénéficiant de la coupure en mai, je pense que je serai encore mieux en juillet. Il me manquait peut-être quelques jours de course pour être bien. Par le passé, j'étais bien dans le Dauphiné et moins bien sur le Tour. J'espère que cette année, ce sera l'inverse. Et si ça se passe mal sur le Tour ? Des regrets sans doute ? Non, c'est le métier. J'aurais tenté et je n'aurais pas de regrets, voilà. A la sortie du Tour, je verrai si c'est ma dernière année ou pas dans le peloton. Pour le moment, la balance penche de quel côté ? Ça dépend de la motivation, de l'envie que je ressens durant ces trois semaines. Si je fais une année de plus, qu'est-ce que j'ai à y gagner ? Qu'est-ce qui va me faire courir encore l'année prochaine ? Pour l'instant, je n'y pense même pas. Je reste focaliser sur le Tour, la retraite, on verra plus tard.