Monaco-PSG : Jardim, redevenu blanc comme neige

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CHANGEMENT - En un match, le technicien portugais, qui retrouve le PSG et Laurent Blanc dimanche soir, semble avoir validé ses choix tactiques.

Une qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions avec la première place de son groupe et un seul but encaissé n’avait pas réussi à lever le doute chez les sceptiques. L’AS Monaco de Leonardo Jardim était d’abord ennuyeux avant d’être efficace. La victoire acquise mercredi soir sur la pelouse de l’Emirates Stadium face à Arsenal (3-1), lors du huitième de finale aller, semble avoir définitivement retourné le regard que l’on pouvait avoir sur cette équipe de Monaco, qui reçoit le PSG, dimanche soir, en clôture de la 27e journée de Ligue 1. Ce succès prestigieux valide également les options tactiques de Jardim.

 

Ferreira Carrasco (1280x640)

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La défense mais pas seulement. Meilleure défense de la Ligue des champions (2 buts encaissés en 7 matches) mais aussi de Ligue 1 (19 buts concédés en 25 rencontres et 13 seulement sur les 23 dernières), l’AS Monaco brille d’abord, c’est une évidence, dans le domaine défensif.

Malgré les absences de Layvin Kurzawa et de Ricardo Carvalho mercredi, Jardim a réussi à responsabiliser ses joueurs, à l’image d’un Aymen Abdennour hors du coup en début de saison mais brillant mercredi, ou du Brésilien Wallace, aussi fourbe que redoutable sur l’homme. Et que dire du portier Danijel Subasic, mis en concurrence avec des internationaux argentin ou néerlandais et toujours dans le but, lui qui était déjà là quand Monaco était en Ligue 2 ?

 Mais l’ASM sait aussi porter des coups. Et c’est sans doute le manager d’Arsenal et ancien de la maison monégasque, Arsène Wenger, battu mercredi, qui en parle le mieux quand ils évoquent une équipe de "reptiles". "Elle va essayer de nous absorber pour mieux nous tuer", avait insisté le technicien alsacien avant le match aller. C’est exactement ce qui s’est passé. A chaque fois que l’ASM a eu l’occasion de s’appuyer sur son socle défensif pour se projeter, elle a réussi à le faire à merveille, comme le démontre l’action du deuxième but, débutée avec l’interception de l'excellent Fabinho aux abords de sa surface. La suite, avec le déboulé d’Anthony Martial pour Dimitar Berbatov, symbolise un autre mérite de Jardim : celui d’avoir réussi la synthèse entre les jeunes pousses et les vieux grognards après les départs des deux stars colombiennes, James Rodriguez et Radamel Falcao, ainsi que d’Emmanuel Rivière lors du dernier mercato estival.

Blanc avec Lucas (960x640)

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Dimanche, Jardim et ses hommes retrouvent le PSG de Laurent Blanc, contre lequel ils avaient arraché le match nul dans le temps supplémentaire, le 5 octobre dernier, lors du match aller (1-1). Comme Jardim, Blanc a été critiqué pour le manque de séduction de son équipe. Mais, comme Jardim, Blanc a profité du huitième de finale de Ligue des champions pour valider ses choix de jeux. Certes, le PSG a concédé le match nul face à Chelsea (1-1), mais le club de la capitale, volontaire, a dominé le leader de la Premier League, étouffé en deuxième période. Et Blanc a répondu sur le terrain au coach des Blues José Mourinho, avec notamment le choix tactique payant de faire monter d’un cran le Brésilien David Luiz. Cela lui a valu les louanges de son président, Nasser Al-Khelaïfi. Après la victoire sur Arsenal, Jardim a lui aussi reçu le soutien franc et massif du directeur sportif de l’ASM, Vadim Vasyliev, homme de communication du mécène russe Dmity Rybolovlev. Comme une double réhabilitation.

 Deux fois en quatre jours. Alors que le mois de mars est là, les deux coaches, parfois sévèrement critiqués, ont réussi à amener leur équipe en bonne position dans les trois principales compétitions : Ligue des champions, Ligue 1 et Coupe de France. Le hasard du calendrier a voulu que le PSG et Monaco, revigorés par leur huitième de finale aller de Ligue des champions, se retrouvent deux fois en quatre jours, avec le match de championnat dimanche et le quart de finale de Coupe de France, mercredi soir. L’opposition de style entre la reptilienne ASM, qui aime aspirer son adversaire et la tigresse parisienne, qui aime le harceler ballon au pied, promet beaucoup. Ne boudons pas ce plaisir-là, celui de voir s’affronter deux équipes de dimension européenne et deux coaches qui réussissent à imposer leur griffe malgré un milieu hostile...

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