Missoup jugé et suspendu

  • Copié
AXEL CAPRON , modifié à
Placé en garde à vue mercredi à Montpellier, Olivier Missoup, cible d'une plainte pour violences volontaires déposée à son encontre par Rémy Martin, victime de coups de la part du Toulonnais à l'issue du match entre Montpellier et le RCT le 30 septembre, sera jugé dès lundi devant le tribunal correctionnel. Il a par ailleurs été suspendu par la LNR "à titre conservatoire" en attendant son audition le 26 octobre.

Placé en garde à vue mercredi à Montpellier, Olivier Missoup, cible d'une plainte pour violences volontaires déposée à son encontre par Rémy Martin, victime de coups de la part du Toulonnais à l'issue du match entre Montpellier et le RCT le 30 septembre, sera jugé dès lundi devant le tribunal correctionnel. Il a par ailleurs été suspendu par la LNR "à titre conservatoire" en attendant son audition le 26 octobre. La machine s'emballe ! Ce qui semblait être au départ une banale histoire de bagarre d'après-match entre deux joueurs s'étant visiblement cherchés sur le terrain lors de la rencontre entre Montpellier et Toulon le 30 septembre dernier (19-6) a pris une tournure judiciaire. Olivier Missoup, visé par une plainte déposée par Rémy Martin pour "violences volontaires", a en effet été convoqué et gardé à vue mercredi au siège de la brigade criminelle de la sûreté départementale de Montpellier pour y exposer sa version des faits, évidemment contraire à celle du troisième ligne héraultais, dans l'histoire de l'altercation ayant opposé les deux hommes lors de la réception d'après-match. En gros, Missoup accuse Martin d'avoir porté le premier coup, entraînant une réplique visiblement d'une rare violence (l'ancien Bayonnais en a été quitte pour plusieurs points de suture à la bouche), tandis que Martin estime que le troisième ligne du RCT s'en est pris physiquement à lui sans préambule alors qu'il était en train de discuter avec Mathieu Bastareaud (qui a été entendu comme témoin). L'affaire semble en tout cas avoir été prise très au sérieux au niveau judiciaire, puisque non seulement Missoup a été mis en garde à vue mercredi, mais en outre aussitôt convoqué pour une comparution lundi prochain devant le tribunal correctionnel de Montpellier. Interrogé par nos confrères de Midi Libre, le procureur de Montpellier, Brice Robin, déclare ainsi, pour justifier une telle célérité: "Quand il s'agit de violences, qui plus est à l'intérieur d'un stade, je traite les rugbymen comme les footballeurs. Et je ne veux régler aucun compte, je ne suis pas pro-Montpellier, je ne suis jamais allé voir un match au stade. Il (Olivier Missoup) est déjà connu pour des violences après un match, voilà aussi pourquoi on réagit un peu plus fermement." Boudjellal accuse Altrad de chantage... Du côté de Toulon, ces accusations ont fait bondir le président Mourad Boudjellal, lui aussi entendu comme témoin, le club ayant dans l'après-midi de mercredi publié un communiqué pour s'étonner des proportions prises par cette affaire: "Le Rugby Club Toulonnais est stupéfait que cette simple altercation soit traitée par cet organisme de police, chargé habituellement des homicides, des enlèvements avec demande de rançons, des attentats, etc... et avec un tel acharnement. Le Rugby Club Toulonnais est aux côtés de son joueur Olivier Missoup, qui a toujours été exemplaire sur le terrain comme dans la vie depuis son arrivée au club." Plus tard, sur le site de Var-Matin, Mourad Boudjellal a ajouté: "Cette histoire n'a rien à faire à la brigade criminelle, même eux (les policiers, ndlr) étaient gênés. Olivier Missoup a été mis en garde sous le chef d'agression avec préméditation alors que c'était juste une bagarre à la fin d'un match (...) Il y a eu 200 témoins et seulement Mathieu Bastareaud et moi avons été convoqués... J'espère que le procureur mettra autant d'entrain à enquêter du côté de Rémy Martin." C'en était pas fini de la colère «présidentielle», puisque, toujours sur le site de Var-Matin, Mourad Boudjellal en remettait une couche en fin de journée pour accuser son vis-à-vis Mohed Altrad de l'avoir fait chanter en lui proposant de retirer la plainte de Rémy Martin en échange du règlement amiable du litige (devant se régler devant les prud'hommes) opposant les deux clubs à propos du transfert avorté au RCT l'été dernier du troisième ligné géorgien Mamuka Gorgodze. "C'était du débauchage actif, on n'achète pas l'innocence d'un homme", accuse le «boss» toulonnais. Une accusation démentie dans les colonnes de L'Equipe datée de jeudi par Mohed Altrad. Bref, l'affaire prend des proportions inattendues, la Ligue nationale de rugby s'en est d'ailleurs émue, puisqu'elle a diligenté sa propre enquête, qui a eu lieu les 10 et 11 octobre, au terme de laquelle elle a convoqué Olivier Missoup pour y être entendu (et sans doute lourdement sanctionné) devant sa commission de discipline le 26 octobre, Rémy Martin et les présidents des deux clubs étant également convoqués "en tant que témoins". En attendant, Olivier Missoup ne pourra pas jouer, puisque la LNR l'a suspendu "à titre conservatoire" jusqu'à la date de cette séance. Bref, l'affaire n'a pas fini de faire couler de l'encre...