Mermoz se fait une place au centre

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LAURENT DUYCK , modifié à
Ce n'est pas une équipe idéale mais ça y ressemble. Marc Lièvremont a dévoilé mardi son XV de départ pour ouvrir le Tournoi des VI Nations face à l'Ecosse. Attendue, la ligne de trois-quarts est composée de gauche à droite de Médard, Mermoz, Rougerie et Huget, Jauzion rentrant à la maison. Diminué, Chabal cède sa place à Harinordoquy, et Traille glisse à l'arrière.

Ce n'est pas une équipe idéale mais ça y ressemble. Marc Lièvremont a dévoilé mardi son XV de départ pour ouvrir le Tournoi des VI Nations face à l'Ecosse. Attendue, la ligne de trois-quarts est composée de gauche à droite de Médard, Mermoz, Rougerie et Huget, Jauzion rentrant à la maison. Diminué, Chabal cède sa place à Harinordoquy, et Traille glisse à l'arrière. "J'ai dit que j'avais une équipe en tête depuis un moment, je me suis peut-être avancé. Je n'ai pas vraiment les moyens d'avoir des certitudes. On ne peut pas parler d'équipe-type, équipe de rêve, ni d'équipe idéale." C'est donc tout simplement une équipe, la meilleure aux yeux de Marc Lièvremont pour ouvrir comme il se doit le Tournoi des VI Nations 2011 samedi face à l'Ecosse, avec un Grand Chelem, rappelons-le, à défendre. Une équipe qui, le sélectionneur l'a répété, ne devrait guère évoluer d'un match à l'autre, du moins en vue du déplacement en Irlande lors de la deuxième journée. Les sept recalés, invités à regagner leur chaumière dès ce soir, ont donc peu à espérer, si ce n'est d'être du voyage en Nouvelle-Zélande en septembre. Charge à eux "d'assumer cette déception et de se comporter en bons partenaires". En revanche, les absents de novembre n'avaient, une fois n'est pas coutume, pas foncièrement tort. Six des 22 joueurs retenus, sept si l'on ajoute le 23e homme, Sylvain Marconnet, à qui le staff a préféré Luc Ducalcon pour s'asseoir sur le banc, n'étaient pas concernés par les matches face à l'Argentine (15-9) et l'Australie (16-59). Quatre d'entre eux s'invitent même dans le XV de départ face aux Ecossais. A défaut de révolution, Lièvremont a pris certaines résolutions. S'il ne fallait rien espérer concernant le cinq de devant, le retour de Lionel Nallet, forfait contre les Wallabies, au côté de Julien Pierre étant attendu derrière une première ligne Domingo-Servat-Mas, même la troisième ligne n'y échappe pas. Victime d'un coup de moins bien depuis le début de l'année après avoir été le moins condamnable des perdants pathétiques de novembre, Sébastien Chabal s'assoit sur le banc au profit d'Imanol Harinordoquy. Rien d'une surprise. L'absence de Fulgence Ouedraogo du groupe des 23 en est une, lui comme Alexandre Lapandry, autre joueur de rupture cher au sélectionneur, payant la constance de Julien Bonnaire depuis plusieurs mois. Traille, sans poste fixe Défaite en novembre autant en raison de la blessure du second que de la volonté du staff d'essayer Damien Traille en 10, la charnière Parra-Trinh-Duc est "réinstallée", pour reprendre le terme de Lièvremont. Lequel se justifie. Encore. "François propose un rugby en club qui me plait, il progresse de jour en jour au contact de son entraîneur", dit-il du Montpelliérain qui, il est vrai, a pris de l'épaisseur au contact de Fabien Galthié. "Morgan est revanchard, il a beaucoup appris de l'Australie", se défend-il. Le Clermontois disait la même chose après les déculottées reçues l'été dernier en Afrique du Sud et en Argentine. Avant de passer une nouvelle fois à côté contre les Wallabies. Qu'importe, "j'attends toujours beaucoup de lui", appuie Lièvremont qui loue sa "maturité". Pas sa lucidité sur les matches compliqués, devinez pourquoi. Lui aussi pointé du doigt pour sa « performance » contre l'Australie, Damien Traille n'a donc pas convaincu à l'ouverture. Qu'à cela ne tienne, le Biarrot, qui joue le plus souvent au centre avec son club malgré sa volonté de s'y installer en 10, trouve un strapontin à l'arrière ! Comment se priver de la "super-polyvalence" du plus capé des trois-quarts français en activité ? Pour ne pas avoir trouvé la réponse, le sélectionneur lui a trouvé une place à un poste où il s'est rarement trompé... sauf en demi-finale de la Coupe du monde 2007 face à l'Angleterre. Lièvremont s'en souvient. Mais la solidité du garçon a primé sur la fougue d'un Clément Poitrenaud qui s'installe sur le banc avec l'opportunité de rentrer à l'arrière comme au centre. Reste, l'oeuvre de Lièvremont, cette ligne de trois-quarts à laquelle il disait penser depuis un moment. On savait déjà que Mathieu Bastareaud, Florian Fritz ou encore Julien Malzieu ne faisaient pas partie des plans, on découvre que Yannick Jauzion n'est pas aussi indispensable qu'on le pensait. "Il n'a pas été irréprochable en novembre", a noté le sélectionneur. Et malgré la difficulté, "sportivement et humainement" de se passer d'un tel monument, le retour en forme de Maxime Mermoz rappelle ô combien le Toulousain n'est plus le meilleur centre du monde qu'il a été, comme Vincent Clerc, lui aussi renvoyé dans ses foyers au profit de Yoann Huget, l'une des satisfactions de novembre, n'est plus le match winner qu'il a été. "Max, je le trouve excellent en ce moment", ajoute Lièvremont comme un cri du coeur. Le Perpignanais sera associé à Aurélien Rougerie, "le meilleur deuxième centre français à l'heure actuelle, le Nallet des lignes arrières, un garçon qui en impose, respecté de ses coéquipiers et très sûr de lui". Enfin, s'il est encore "un peu inconstant" et affiche "un peu de déchet pour lui confier la responsabilité du poste d'arrière" aux yeux du sélectionneur, Maxime Médard, "décisif en club", regagne sa place à l'aile. Comme une évidence. "Une évidence de cette semaine", corrige Lièvremont. Qui peine décidément à présenter quelques certitudes à sept mois de la Coupe du monde. Le XV de départ face à l'Ecosse: Traille - Huget, Rougerie, Mermoz, Médard - Trinh-Duc, Parra - Dusautoir, Harinordoquy, Bonnaire - Pierre, Nallet - Mas, Servat, Domingo. Remplaçants: Ducalcon, Guirado, Thion, Chabal, Yachvili, Skrela, Poitrenaud.