Ménez, pas encore prince du Parc

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PAUL ROUGET , modifié à
Conspué par le nouveau public du Parc des Princes malgré un début de saison relativement convaincant - au moins au niveau statistique, Jérémy Ménez va avoir une autre occasion de convaincre les spectateurs parisiens jeudi soir lors du barrage retour de Ligue Europa face aux Luxembourgeois de Differdange. Mais le problème ne vient peut-être pas de l'ancien Romain...

Conspué par le nouveau public du Parc des Princes malgré un début de saison relativement convaincant - au moins au niveau statistique, Jérémy Ménez va avoir une autre occasion de convaincre les spectateurs parisiens jeudi soir lors du barrage retour de Ligue Europa face aux Luxembourgeois de Differdange. Mais le problème ne vient peut-être pas de l'ancien Romain... Alors oui, le Parc des Princes fait de nouveau le plein. Plus de 40 000 spectateurs s'étaient ainsi pressés dans l'enceinte de la Porte de Saint-Cloud lors de la première journée pour assister aux grands débuts de ce PSG version Qatar face à Lorient (0-1), puis près de 36 000 dimanche dernier contre Valenciennes (2-1). Mais ce public extrêmement exigeant et impatient a rapidement pris en grippe certains joueurs, à commencer par Jérémy Ménez. Déjà sifflé - comme Guillaume Hoarau - en ouverture de la saison, l'ancien Romain a également été conspué face aux Nordistes. Comment expliquer un tel traitement ? La première explication qui vient à l'esprit, si on écarte la thèse d'une protestation par rapport à sa sortie puisqu'il l'a également subi sur le terrain, est celle de l'attitude du nouveau numéro 7 parisien. En déficit de préparation, comme il le reconnaissait bien volontiers lui-même à l'issue de la défaite face aux Merlus ("Je ne suis pas encore au top physiquement, et ça s'est bien vu ce soir"), il marche parfois sur le terrain et se tient régulièrement les hanches. Intolérable pour un public qui a aussi sifflé... la pause fraîcheur des 22 acteurs au milieu de la première période ! Malgré ses limites physiques du moment et des séquences quelque peu brouillonnes, Jérémy Ménez a pourtant su se montrer décisif sous ses nouvelles couleurs depuis le début de saison, délivrant deux passes décisives pour Kévin Gameiro, à Rennes et contre VA, alors qu'il a ouvert son compteur buts en Ligue Europa face à Differdange (4-0). Des Luxembourgeois face à qui il devrait à nouveau occuper le couloir droit jeudi en tour de barrages retour et une nouvelle occasion de développer sa complicité avec Javier Pastore (accueilli lui comme le messie), puisque les deux hommes ont déjà laissé entrevoir une belle complémentarité. "La pression est énorme" Visiblement touché par les sifflets dimanche lors de son remplacement par Christophe Jallet à vingt minutes de la fin, le joueur formé à Sochaux va tenter de conquérir un Parc des Princes qui n'a plus rien à voir avec celui qu'il fréquentait étant plus jeune et où il venait "voir jouer Ronaldinho, confiait-il lors de son arrivée. Maintenant, c'est à mon tour de jouer dans ce stade. J'espère procurer le même plaisir aux supporters." Des supporters qui sont désormais plus spectateurs qu'autre chose depuis la mise en place, en début de saison dernière, du plan de sécurité ou "plan Leproux", du nom de l'ancien président, qui a entraîné la suppression des abonnements fixes dans les virages et quarts de virages et le départ d'ultras dont les groupes avaient été dissous quelques semaines plus tôt. Résultat: les tensions ont disparu, mais l'ambiance également. Prompt à embrasser le blason à la Tour Eiffel après sa chevauchée ponctuée par une offrande pour Gameiro face à Valenciennes, Ménez, élevé à Vitry-sur-Seine et fier porteur du numéro 94 (département du Val-de-Marne, ndlr) lors de sa période romaine, ne semble pas surjouer l'attachement pour son "club de coeur". Mais il va devoir s'accrocher pour se faire adopter par un public versatile qui n'est désormais pas sans rappeler celui du Stade de France, les insultes en plus. Attaqué par des fans de l'AS Roma la saison dernière après une défaite face à l'Inter, le jeune homme de 24 ans en a de toutes façons vu d'autres. "La pression est énorme, mais on est habitués", estime-t-il ainsi. A lui de prouver qu'il peut la gérer.