McCaw: "Rien n'est gagné..."

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Propos recueillis par Sylvain LABBE , modifié à
La Nouvelle-Zélande est à moins de vingt-quatre heures d'une finale de Coupe du monde à l'Eden Park qui, comme il y a 24 ans, en 1987, pourrait consacrer les All Blacks aux dépens d'une équipe de France. Le capitaine Richie McCaw expose une confiance mesurée à la veille du plus grand match de sa carrière, conscient plus que jamais que rien ne garantit la victoire des siens malgré un contexte si favorable.

La Nouvelle-Zélande est à moins de vingt-quatre heures d'une finale de Coupe du monde à l'Eden Park qui, comme il y a 24 ans, en 1987, pourrait consacrer les All Blacks aux dépens d'une équipe de France. Le capitaine Richie McCaw expose une confiance mesurée à la veille du plus grand match de sa carrière, conscient plus que jamais que rien ne garantit la victoire des siens malgré un contexte si favorable. Richie, prenez-vous conscience qu'il s'agit du match le plus important de votre carrière quoi qu'il arrive ? Je voudrais pouvoir penser que tout ce que j'ai fait ces dix dernières années a de la valeur, indépendamment de ce qui va se passer dimanche. Mais c'est vrai que dimanche sera le plus grand match de ma carrière, et je veux faire un beau match. Si je devais choisir un seul match que je voudrais disputer, ce serait une finale de Coupe du Monde, c'est sûr. Le capitaine que vous êtes à l'heure d'aborder cette finale est-il différent de celui qui s'est incliné il y a quatre ans à Cardiff face à cette même équipe de France ? J'ai pris un peu de bouteille je crois. En 2007, je n'avais pas beaucoup d'années d'expérience en tant que capitaine. Ce n'est pas parce qu'on vous donne la responsabilité du capitanat, ou parce que vous savez jouer au rugby, que vous serez forcément bon. Vous apprenez beaucoup au fil du temps. "Ce n'est pas une question de mérite, c'est sur le terrain que ça se décide " Que représenterait pour vous ce titre de champion du monde tant recherché ? C'est pour avoir la chance de disputer un match pareil, le plus grand des matches, que vous jouez au rugby, pour avoir la chance de représenter votre pays contre une équipe comme la France. Je n'ai pas pensé à ce que ça signifierait. Je veux juste aller sur le terrain et montrer ce dont cette équipe, et moi, sommes capables. Cette Coupe Webb Ellis l'avez-vous déjà touchée ? Non, il ne faut pas la toucher tant qu'on ne l'a pas méritée. Capitaine d'une telle équipe à l'heure d'aborder un tel rendez-vous, qu'est-ce que cela signifie ? C'est un grand honneur d'être le capitaine des All Blacks, mais ça engage aussi beaucoup de responsabilité. On attend de vous que vous soyez à la hauteur d'un niveau qui est le fruit d'années de travail. Tout comme les entraîneurs, je dois garantir qu'on soit à la hauteur et que je joue à mon meilleur niveau. C'est un énorme privilège, un grand honneur, et ce à chaque fois que je foule le terrain. Avoir les bons gars autour de soi aide aussi énormément à être un bon capitaine. Je ne vais pas continuer à jouer indéfiniment, mais j'espère que quand je partirai, les gens se diront que j'ai perpétué la tradition de notre niveau, que je l'ai peut-être même amélioré, et que je laisse un certain héritage. Quel genre de match percevez-vous à l'approche de cette finale ? Rien n'est gagné d'avance. Il faut qu'on se donne les moyens de saisir notre chance. Les deux équipes sur le terrain sont là pour la même chose. Indépendamment du résultat, tout le monde voudra pouvoir se dire qu'il a tout essayé. Il faudra donner tout ce qu'on a, c'est aussi simple que ça. Les gars sont très motivés, super impatients. Mais nos adversaires seront dans le même état d'esprit que nous, et on va essayer de tout donner sur 80 minutes. Quels paramètres vous permettent de croire que votre équipe serait aujourd'hui à l'abri d'une nouvelle déconvenue face à la France ? On a des gars qui ont une grande expérience, qui jouent depuis longtemps et on veut cette coupe. Cela dit, cela ne nous garantit rien du tout. Les gens disent qui mérite quoi, mais ce n'est pas une question de mérite, c'est sur le terrain que ça se décide. Le vainqueur sera celui qui montrera le meilleur rugby, et c'est ce qu'on va faire. On a plein de gars très capables, mais ça ne nous garantit rien. On va jouer contre la France, et ses joueurs pensent exactement de la même manière.