McCaw: "Montrer la voie"

  • Copié
Avec RWC 2011 , modifié à
Contraint de composer avec une blessure au pied, qui l'empêche de s'entraîner durant la semaine et privé de plusieurs leaders eux-mêmes poussés au forfait, Richie McCaw, capitaine des All Blacks et phare de toute une nation, se doit pourtant d'assumer son rôle ce dimanche, à l'Eden Park, en demi-finale de la Coupe du monde face à l'Australie. Une finale avant l'heure de tous les dangers pour le flanker et ses coéquipiers.

Contraint de composer avec une blessure au pied, qui l'empêche de s'entraîner durant la semaine et privé de plusieurs leaders eux-mêmes poussés au forfait, Richie McCaw, capitaine des All Blacks et phare de toute une nation, se doit pourtant d'assumer son rôle ce dimanche, à l'Eden Park, en demi-finale de la Coupe du monde face à l'Australie. Une finale avant l'heure de tous les dangers pour le flanker et ses coéquipiers. Richie, comment avez-vous préparé mentalement cette demi-finale qui est sans doute le match le plus important de l'histoire du rugby néo-zélandais ? Ce n'est pas juste un match de plus, mais il faut répéter un certain nombre de choses pour être sûr d'être performant. La façon dont vous vous entraînez, les choses que vous faîtes durant la semaine, il faut que vous soyez sûr de les reproduire à l'identique. Je pense que quand on sera à demain soir (dimanche), ce qui sera différent c'est l'enthousiasme et, évidemment, la façon dont ça finit. Le point essentiel, c'est de ne pas se faire dépasser par les évènements et être inhibé une fois sur le terrain, ce qui empêche de bien jouer. Je crois que ce qui a été crucial cette semaine, ça a été de bien se préparer pour bien jouer. C'est la façon de s'entraîner. Même si on est très enthousiastes à l'idée de jouer une demi-finale de Coupe du Monde. Malgré votre blessure, la perte aussi de joueurs aussi expérimentés et décisifs que Dan Carter ou Mils Muliaina, il vous faut assumer le leadership de cette équipe. N'est-ce pas trop lourd pour un seul homme ? Tout le monde devrait penser comme ça, mais c'est certain que des joueurs comme moi, étant donné que je suis capitaine, mais aussi les gars qui sont là depuis longtemps, les leaders, nous sommes ceux qui devront montrer l'exemple, bien jouer, et montrer la voie. Mais tout le monde doit faire ça. Pour gagner ces matches, il faut 15 types, plus les sept sur le banc, qui soient prêts à jouer leur meilleur rugby. C'est ce qu'on doit faire tous ensemble. "Ce sont plus les hommes qui mouillent le maillot" Les All Blacks n'ont plus perdu depuis 1994 à l'Eden Park, un stade où les Wallabies n'ont plus gagné depuis 1986. En quoi ce stade est-il si particulier pour vous ? Je n'en suis pas sûr. Ce sont plus les hommes qui mouillent le maillot. C'est juste à cause de l'histoire ou des choses comme ça (que l'on dit ça). Chaque fois qu'on y joue, c'est comme si on recommençait à zéro. Honnêtement, ça ne signifie rien. Jouer devant 60 000 personnes, dont la plus grande partie vous encourage, c'est vraiment magnifique. En tant que joueur, ça vous donne vraiment envie d'y aller et de bien jouer. S'il y a bien quelque chose pour rappeler aux gars qu'il faut bien jouer, c'est ça. Pensez-vous que la défaite en quarts de finale il y a 4 ans face à la France constitue aujourd'hui un garde-fou pour votre équipe, un rappel permanent ? Il ne faut pas croire que l'on y soit déjà (en finale). Je pense que notre équipe, avec tous les joueurs d'expérience qui la compose, a retenu la leçon de ce genre de matches. Mais, passé neuf heures du soir dimanche (l'heure de début du match), plus personne n'y pensera. C'est comme ça que ça doit se passer. Dans ce genre de matches, il faut saisir les occasions quand elles se présentent. Plus les matches gagnent en intensité, plus il y a d'enjeu et moins ces occasions deviennent nombreuses. C'est donc les équipes qui les saisissent qui gagnent. Je pense que tout ce que vous avez vu toutes ces années en Coupe du Monde s'est résumé à empêcher les autres équipes de marquer, à mettre la pression sur l'adversaire, des choses comme ça. Ce n'est pas très différent. C'est juste l'idée de mettre l'impact plus longtemps sur l'adversaire et les équipes qui font ça sont les équipes qui durent le plus longtemps. On dit de votre duel à venir dans les rucks avec votre homologue australien David Pocock qu'il pourrait décider de l'issue de cette demi-finale ? Il a beaucoup d'impact. Il en a eu beaucoup la semaine dernière (contre les Springboks). Je pense que ce n'est pas seulement une personne, c'est toute l'équipe, mais on doit être sûr que l'on ne lui laisse pas d'opportunités. C'est juste un joueur. Si vous vous focalisez sur un seul joueur, alors vous oubliez les autres. Il faut juste essayer de ne pas en faire trop. On vous fait suffisamment la critique en la matière : repousse-t-il lui-même trop loin les limites de la règle ? Les n°7 jouent toujours comme ça. Je me suis aussi retrouvé sous la critique, mais il faut être capable de faire avec et de pousser les limites de la règle. Il est plutôt bon pour ça. Il a beaucoup d'influence dans le jeu et nous devons être sûrs que nous pourrons limiter cet apport.