Matijasevic: "Tout est possible"

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Propos recueillis par Martin ROY , modifié à
Après s'être offert le scalp de Saint-Quentin et de Tourcoing, Chaumont, pensionnaire de Ligue B, tentera de prolonger le plaisir face à Beauvais, samedi, à Coubertin, à l'occasion du Final Four de la Coupe de France. Un défi de taille pour Nikola Matijasevic, qui sait que la tâche s'annonce des plus ardues face à une écurie "difficilement abordable" qu'il a côtoyée durant cinq années. Dans le même temps, Rennes aura fort à faire face à Tours.

Après s'être offert le scalp de Saint-Quentin et de Tourcoing, Chaumont, pensionnaire de Ligue B, tentera de prolonger le plaisir face à Beauvais, samedi, à Coubertin, à l'occasion du Final Four de la Coupe de France. Un défi de taille pour Nikola Matijasevic, qui sait que la tâche s'annonce des plus ardues face à une écurie "difficilement abordable" qu'il a côtoyée durant cinq années. Dans le même temps, Rennes aura fort à faire face à Tours. Nikola, comment avez-vous vécu ce quart de finale de Coupe de France face à Tourcoing ? Je suis vraiment très heureux, c'est le premier constat. Ce n'est pas tous les jours qu'on va en Final Four, surtout avec une équipe qui évolue un niveau en-dessous, en Ligue B. C'est un plaisir énorme d'arriver à se qualifier. Après avoir battu Saint-Quentin, on a dominé Tourcoing qui joue également en Ligue A, pour nous c'est vraiment un exploit. Qu'avez-vous pensé de la prestation de vos protégés ? C'est surtout la victoire de tout un groupe. Tout le monde y a participé. Ce n'était pas évident parce qu'il y avait quelques pointures en face comme le central hollandais (Lars Lorsheijd, ndlr) qui est vraiment au-dessus du lot dans le championnat. Les joueurs n'ont jamais abandonné même en étant menés 1-0, 2-1 ou encore 18-21 dans le second set. Je les félicite d'être venus à bout de cette équipe de Tourcoing qui est certainement plus forte que nous sur plusieurs matches. Sur cette rencontre, mes joueurs se sont surpassés, je ne peux que les féliciter. Je leur ai dit de savourer hier soir (mardi, ndlr) et aujourd'hui (mercredi, ndlr) et de se remettre rapidement à préparer le Final Four et le championnat. Une qualification européenne, (le vainqueur de la Coupe de France valide son billet pour la Ligue des champions), plus qu'un rêve, est-ce devenu un objectif ? Non, pas du tout. Ce n'est même pas un rêve. C'est marqué dans le règlement mais on en est loin et je ne me pose aucune question là-dessus. Il y a peu de chances que ça arrive même si c'est vrai que si on est finaliste aux côtés de Tours et que si le TVB gagne le championnat, on sera qualifié. Il y a toujours une chance mais ça ne me dit pas grand-chose. Désolé de vous dire ça comme ça mais on n'a pas de moyens, pas de salle... Il y a tellement de si. Ce n'est pas pour faire la langue de bois mais je n'y pense pas. Mon rêve c'est de faire monter Chaumont en Ligue A. Après Saint-Quentin et Tourcoing, Beauvais semble néanmoins être un adversaire abordable si l'on se fie à son classement en Ligue A (dixième)... Oui et non. Oui car chaque équipe est abordable. C'est un peu la même histoire que face à Tourcoing, sur un match tout est possible. Il y a certains joueurs que je connais, d'autres que je ne connais pas. Ils sont au-dessus. Et le plus gros problème, c'est qu'ils ont de loin le meilleur attaquant du championnat. J'ai vu un match de Beauvais à la télévision cette année et je me demande comment on va résoudre le problème Pavel Bartik. C'est un joueur de classe. Je n'ai pas vu grand monde arriver à le contenir. Il est tellement riche en angle, en hauteur, en intelligence. Ça va être dur. Mais je n'ai pas envie de dire que c'est mission impossible ou qu'on n'a rien à perdre. Je préfère dire qu'on a beaucoup à gagner. Je pense que cette fois-ci, ça va être difficilement abordable mais on va tout faire pour se préparer au mieux. "Plus de chances de monter que d'aller en finale de la Coupe de France" Cette rencontre revêtira probablement d'ailleurs une saveur particulière pour vous ? Tout à fait. C'est un plaisir de retrouver Beauvais puisque j'ai passé cinq ans là-bas. On est monté de Nationale 1 jusqu'en Ligue A. Je retrouverai beaucoup de gens que j'apprécie. J'ai gardé pas mal de contacts avec le club. J'en garde un très bon souvenir. Il ne faudra pas avoir de complexes, ne pas faire un non-match ou passer complètement à côté. Ce serait dommage. On va aller chercher notre chance. Lors des matches précédents, on a joué dans notre salle, on s'est notamment qualifié grâce au soutien de nos supporters. A Coubertin, ce week-end, ça va tout changer, même si on aura certains de nos supporters à nos côtés. Quels étaient les objectifs prédéfinis par le club à l'aube de la saison, que ce soit en championnat ou en Coupe ? Notre objectif en Coupe était d'arriver à un certain stade de la compétition pour pouvoir recevoir un club de Ligue A et faire plaisir à nos supporters. On a certainement le meilleur public de France. Il y a aussi une grosse ambiance à Poitiers et à Tours avec beaucoup plus de gens, mais tous ceux qui sont passés par Chaumont le disent, c'est vraiment un chaudron avec un public très présent. On est très content de promouvoir notre ville. On dépend aussi beaucoup de nos partenaires institutionnels. En championnat, l'objectif officiel était d'être en play-offs, c'est-à-dire d'être dans les cinq. On a très envie de monter en Ligue A, la volonté est là. On va certainement jouer les play-offs et on compte bien jouer notre chance à fond. Il faut rappeler que le premier de la saison régulière monte directement et que les quatre suivants s'affronteront en barrages pour le gain de la deuxième place. On a plus de chances de monter que d'aller en finale de la Coupe de France, selon moi. On a déjà battu quelques une de ces équipes. C'est très ouvert. C'est un mini championnat qui va débuter. Ce sera l'équipe qui sera la mieux dans la tête, la moins stressée qui montera en Ligue A. Allez-vous ainsi faire tourner votre effectif face à Beauvais en vue du match de championnat face au Plessis-Robinson ? Pas du tout. On va défendre nos chances avec vaillance, avec tout ce qu'on a dans les muscles, dans le ventre, dans la tête. On a peu de chances de finir premier même si c'est encore possible mathématiquement. A partir de là, on est condamné à jouer les play-offs. Un bon match face à Beauvais pourrait amener plus de confiance chez les joueurs pour la suite de la saison. Et surtout, on n'a pas un gros effectif, donc on ne peut pas faire tourner autant qu'on le voudrait. On n'a pas dix joueurs qui ont la même classe. Notre budget est trois fois plus petit que celui de Beauvais. Pour moi, mon équipe est toujours la meilleure, j'ai choisi mes joueurs mais on n'a pas beaucoup de moyens. Ce n'est pourtant pas dans mes idées de laisser tomber une compétition pour se concentrer sur une autre.