Martin à l'école des stars

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LAURENT DUYCK , modifié à
Invité à "prendre la température du groupe France" en l'absence notamment de Yoann Gourcuff, Marvin Martin est le grand vainqueur de la tournée de l'équipe de France. Double buteur lundi contre l'Ukraine (4-1), le Sochalien a confirmé son sens du jeu et de la passe jeudi contre la Pologne (1-0). Prometteur si le jeune homme, 23 ans, continue sur cette lancée. A Sochaux ou ailleurs...

Invité à "prendre la température du groupe France" en l'absence notamment de Yoann Gourcuff, Marvin Martin est le grand vainqueur de la tournée de l'équipe de France. Double buteur lundi contre l'Ukraine (4-1), le Sochalien a confirmé son sens du jeu et de la passe jeudi contre la Pologne (1-0). Prometteur si le jeune homme, 23 ans, continue sur cette lancée. A Sochaux ou ailleurs... "Le plus dur commence." Et en plus, il a la tête sur les épaules. Ou alors, dans le moins heureux des cas, la langue de bois d'un vieux briscard... Invité surprise de la tournée de l'équipe de France dans les pays de l'est, de la Biélorussie à la Pologne en passant par l'Ukraine, Marvin Martin a fait mieux que "prendre la température du groupe France" comme l'invitait Laurent Blanc, privé de Yoann Gourcuff à ce poste, pour justifier sa première convocation chez les grands. Auteur d'un doublé lundi à Donetsk pour ses premières minutes en Bleu, dont un premier but exceptionnel de 25 mètres, le Sochalien ne s'est pas laissé griser par ces débuts fracassants qui lui ont valu une première titularisation jeudi à Varsovie. Un match au cours duquel l'ancien Espoir (10 sélections) a confirmé son sens du jeu et de la passe. "C'est une très agréable surprise. Au niveau technique, c'est un des joueurs qui a le plus de qualités, il n'y a qu'à voir ses contrôles, ses passes, il est toujours dans le sens du jeu, c'est un joueur intéressant", louait à la sortie de ce triptyque le sélectionneur qui ne s'attendait peut-être pas lui-même à autant de culot de la part d'un gamin qui s'est révélé en club lors de la seconde moitié de la saison. "Je souhaite que tout le monde rentre dans cette philosophie, il a osé, il a pris des risques, c'est ce que je veux que les joueurs fassent, surtout quand ils sont inexpérimentés au niveau international, c'est un bon chemin à suivre", disait-il déjà à la veille de ce dernier match de la saison contre la Pologne. Un avenir à Sochaux ? Débarqué dans la grande famille bleue sans se poser de questions, Martin a marqué des points, pour se présenter comme une possible alternative à Gourcuff et Nasri en qualité de meneur de jeu. Si tant est qu'il arrive à digérer cette mise sur orbite ultrarapide. Et les comparaisons hâtives avec Zinedine Zidane ou encore Andres Iniesta. "C'est à vous de faire attention, enjoignait Laurent Blanc à l'adresse des journalistes français mercredi à Varsovie. Nous, on lui a dit ce qu'on a à lui dire, mais vous, vous avez déjà écrit beaucoup, vous allez en remettre une sauce s'il joue demain. Moi, j'ai dit ce que je pensais, c'était très bien, de là à faire des comparaisons, c'est votre jeu, mais allez-y doucement." La tête sur les épaules, l'intéressé semblait accueillir ce nouveau statut avec réserve : "De cette semaine, je vais retenir beaucoup de choses, c'est du plus pour moi, avec de très bons joueurs, un très bon groupe, mais j'ai encore tout à prouver." Reste à savoir où ? Pour son agent, Jean-Marie Cantona, ça sera loin de Sochaux où Mecha Bazdarevic vient d'être nommé entraîneur. "Il veut partir", répète ce dernier. Lille et Lyon seraient intéressés. Mais Alexandre Lacombe, le président sochalien, ne veut pas l'entendre. "J'ai reçu Jean-Marie en janvier dernier et lui ai donné ma réponse. Celle-ci n'a pas changé depuis. L'employeur de Marvin, ce n'est pas Cantona, c'est le FCSM", rappelle-t-il à l'Est Républicain sans craindre un éventuel clash avec son joueur qui pourrait tout autant désirer de quitter son club formateur après trois saisons pleines et 100 matches de Ligue 1 joués que depuis le départ de Francis Gillot, celui qui l'a lancé dans l'élite. "C'est un gamin bien élevé, à qui j'ai du mal à trouver des défauts. Il est pétillant. Je ne l'ai jamais vu faire la gueule. Pour un employeur, ce type de joueur, ce n'est que du bonheur", notait-il dans les colonnes de L'Equipe. Très attentif au parcours de ses joueurs, Laurent Blanc ne fait pas de cette question une clé de son retour ou non en équipe de France. "C'est une question discriminatoire, répond le sélectionneur désormais très prudent sur le sujet. Pourquoi il faudrait être dans certains clubs ? S'il fait une grande saison où qu'il soit, ce n'est pas le nom du club qui fera en sorte qu'il doit ou pas être à l'Euro." La balle est dans les pieds de Martin. VIDEO Laurent Blanc juge Marvin Martin.