Marseille stagne

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Matthieu ABADIE , modifié à
Marseille, opposé à Saint-Etienne dimanche soir au Vélodrome en clôture de la 3e journée de Ligue 1, n'a pu faire mieux que match nul (0-0). Grandement contrariés par le schéma défensif mis en place par l'ASSE, les hommes de Deschamps ont enregistré leur troisième match nul en autant de rencontres. Bien loin des ambitions initiales.

Marseille, opposé à Saint-Etienne dimanche soir au Vélodrome en clôture de la 3e journée de Ligue 1, n'a pu faire mieux que match nul (0-0). Grandement contrariés par le schéma défensif mis en place par l'ASSE, les hommes de Deschamps ont enregistré leur troisième match nul en autant de rencontres. Bien loin des ambitions initiales. Il y aura certainement deux façons d'analyser le match des siens pour Dider Deschamps. La positive, d'abord : Marseille, pour la première fois de la saison, n'a pas pris de but, après en avoir encaissé la bagatelle de huit en trois matches, Trophée des champions inclus. Et Marseille est toujours invaincu après trois journées disputées en Ligue 1. Mais la déception devrait prendre le dessus, in fine. Car la réalité des faits est implacable : en ce mois d'août, l'OM ne semble pas capable de gagner. Pour un prétendant déclaré au titre de champion de France, cela fait tâche. Jamais, excepté peut-être sur coups de pied arrêtés, tous très bien tirés par Mathieu Valbuena, les Olympiens n'auront su trouver la faille dans l'arrière-garde forézienne mise en place par Christophe Galtier. Mais à l'image de cet ultime corner, repris de la tête hors-cadre par Rod Fanni (90e +4), la réussite aura manqué. Pourtant, on ne peut pas dire qu'ils n'étaient pas prévenus du scénario de cette rencontre. "Si on prend un point à Marseille, ce sera un bon résultat pour nous." Lors de sa conférence de presse d'avant-match, Christophe Galtier n'avait en effet pas caché ses intentions à l'heure d'aller défier l'OM sur ses terres. Dès lors, voir une ASSE aussi timide au cours de la première période n'est pas réellement une surprise. La voir aussi peu sortir, sans inquiéter Mandanda une seule fois, peut-être davantage. 60 % de possession de balle en faveur de Marseille, 10 tirs à zéro avant la pause... Le constat est implacable, l'OM domine. Oui, mais l'OM n'est pas vraiment dangereux. Seuls un tir à ras-de-terre de Lucho (13e), capté par Ruffier, mais surtout une frappe en pivot de Rémy sur le poteau (17e), sont à classer dans la catégorie occasions de but. M. Kalt, aussi, a le tort d'oublier de siffler un penalty a priori évident, pour une faute de main de Mignot dans la surface sur un duel aérien (21e). C'est peu, trop peu pour une équipe qui espère décrocher sa première victoire de la saison et s'affirmer enfin à domicile, trop souvent maudit dans un passé récent. Morel: "On est mal embarqués" Dès lors, on pense que les Phocéens, galvanisés par le discours fédérateur de Didier Deschamps dans le vestiaire, vont enflammer le second acte du match... Peine perdue. Au contraire, les Verts semblent avoir pris confiance et conscience qu'il y avait peut-être un coup à jouer sur la pelouse du Vélodrome, et se portent davantage vers l'avant. A la 56e minute, Aubameyang dépose Azpilicueta en vitesse côté gauche et centre en retrait vers Sako, la volée du gaucher vient s'écraser sur la barre transversale de Mandanda, tout heureux de capter le ballon, qui a bien rebondi devant la ligne de but sur cette action. Saint-Etienne, sur son premier tir de la partie, a failli faire mouche. Cinq minutes plus tard, c'est au tour de Laurent Batlles de faire passer un gros frisson dans les travées du Vélodrome, mais l'ancien Marseillais envoie sa tête au-dessus du but de Mandanda, pourtant seul face à celui-ci (61e). Un OM averti en vaut deux, se dit-on, c'est pourtant encore Saint-Etienne qui se montre le plus dangereux. 72e minute, Bakary Sako devance la sortie de Mandanda sur un long ballon et redresse du pied gauche, heureusement pour les joueurs locaux Nicolas Nkoulou a suivi et sauve sur sa ligne. La chance stéphanoise est passée, ce n'est pas pour autant que l'OM va prendre la sienne. Désordonnés, brouillons, les pensionnaires de la Commanderie ne trouvent pas de décalages, ou si peu. L'entrée en jeu de Gignac, pour le dernier quart d'heure, ne change rien. Pourtant, l'ex-Toulousain se crée la meilleure opportunité, d'une tête puissante sous la barre, mais Stéphane Ruffier, qui n'a rien eu à faire jusqu'alors, bondit et claque ce ballon en corner (84e). Le carton rouge reçu par Jean-Pascal Mignot à cinq minutes du terme, pour une vilaine semelle sur Alou Diarra, n'a aucune incidence sur l'issue de la rencontre, très décevante. Ce que Jérémy Morel, lucide au micro de Canal +, résumait avec ses mots au coup de sifflet final : "On a péché offensivement, en ne réussissant pas à concrétiser les occasions. Avec une équipe de Saint-Etienne bien en place, on n'a pas su créer assez de mouvement et il faudra vite régler tout ça. En attendant, pour une équipe qui joue le titre, on est mal embarqués." Difficile de le contredire.