Mahut: "Content de le rejouer"

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Propos recueillis par Krystel ROCHE , modifié à
Même si son remake face à John Isner s'est encore mal terminé, cette fois-ci en trois sets (7-6, 6-2, 7-6), Nicolas Mahut était heureux de pouvoir affronter de nouveau un Américain devenu son ami après leur combat de plus de onze heures, l'an dernier à Wimbledon. "Maintenant, ça reste une défaite au premier tour...", regrette-t-il.

Même si son remake face à John Isner s'est encore mal terminé, cette fois-ci en trois sets (7-6, 6-2, 7-6), Nicolas Mahut était heureux de pouvoir affronter de nouveau un Américain devenu son ami après leur combat de plus de onze heures, l'an dernier à Wimbledon. "Maintenant, ça reste une défaite au premier tour...", regrette-t-il. Nicolas, vous vous inclinez de nouveau face à John Isner. Même contexte, même lieu, et malheureusement, même résultat que l'an passé, même si ça n'a pas duré aussi longtemps... Voilà ! Tout est résumé ! (sourire)... Deuxième question ? A l'arrivée, quel sentiment prédomine ? Evidemment, une grosse frustration par rapport à la manière dont j'ai joué ce match. Je n'ai pas été à la hauteur, je n'ai pas joué au niveau suffisant pour pouvoir l'emporter... Vous étiez diminué ? Oui. Mais ça, vous le savez depuis trois semaines... J'ai pris six semaines pour essayer de me soigner avant Roland-Garros, je pensais que ça allait mieux, mais j'ai rechuté au Queen's. Après, ça a été un peu une course contre la montre... Je suis venu avec un kiné, j'ai fait le maximum pour être prêt. Même en essayant de faire avec, de jouer un peu différemment, à un moment donné, j'ai été un peu rattrapé par ce problème. J'ai fait moins de services-volées, mes appuis étaient moins bons, j'étais un peu moins réactif... Bref, je faisais tout moins bien ! Un contexte très particulier entourait ce match. Votre préparation a été différente de d'habitude ? Oui, forcément. Ça a été trois jours assez intenses. Emotionnellement compliqués... Avec John, on en a parlé, et on a essayé de faire du mieux possible. Forcément que le match de l'an dernier a joué. Ce que l'on a fait, on ne l'oubliera jamais. Donc forcément, se rejouer un an après... Oui, on y a pensé. Cela vous-a-t-il gêné ? Non. J'ai essayé de me nourrir de ce que j'avais bien fait l'an dernier. Maintenant, je pense franchement que je n'ai pas perdu ce match par rapport à ce qui s'est passé l'an dernier, mais simplement parce que je n'étais pas bien et que je n'ai pas réussi à trouver des solutions. "C'est bien, ça vous aura fait parler pendant trois jours..." Quelques mots sur l'atmosphère, sur ce court n°3 flambant neuf ? Il restait des sièges vides... On est rentrés à 19 heures sur le court. Forcément, ce n'était pas l'atmosphère qu'on attendait, et il y avait du vent, il faisait froid. Mais je ne me suis pas focalisé là-dessus. J'étais vraiment concentré sur mon match, sur "comment faire pour le gagner". Mais effectivement, c'était un peu glacial... Isner reste-t-il votre pote, même s'il vous a mené la vie dure à deux reprises ? Bien sûr ! On est devenus amis, vraiment. La défaite de l'an dernier était plus douloureuse que celle-ci. Le match d'aujourd'hui, à aucun moment je n'étais capable de le gagner ! J'en ressors donc plus frustré et déçu qu'effondré. Je suis déçu de ne pas avoir été présent, de ne pas avoir été au niveau des attentes, mais pour moi, pas par rapport à l'extérieur. Maintenant, je sais pourquoi j'ai été moins bon. Si l'on pouvait redistribuer les cartes... Quand on a vu le tirage, j'étais au début assez déçu, car je voulais éviter les quatre premiers mondiaux... et lui. Durant trois jours, j'ai changé ma vision des choses: j'étais très content de le jouer, car je me suis dit que je n'aurais peut-être plus l'opportunité dans ma carrière de le rejouer, de reprendre ma revanche. Maintenant, ça reste une défaite au premier tour... J'ai beau avoir essayé de le cacher, je crois tout simplement que je n'étais pas prêt cette année pour faire un grand Wimbledon. Le hasard a voulu que l'on se retrouve cette année dès le premier tour: c'est bien, ça vous aura fait parler pendant trois jours (sourire)... Maintenant, le tournoi va continuer. Je crois que pour le 125e de Wimbledon, ils étaient contents d'avoir une telle affiche... Mais avec un match très, très moyen à la clé.