Lyon, comme d'habitude ?

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AXEL CAPRON , modifié à
Pour la quatrième fois en moins de six ans, Lyon croise la route du Real Madrid en Ligue des champions, à l'occasion des huitièmes de finale dont le match aller se dispute ce soir à Gerland. Invaincu face au géant espagnol, le club rhodanien, en nets progrès ces derniers temps, veut perpétuer cette bonne tradition, mais José Mourinho, l'entraîneur adverse, est persuadé de pouvoir faire mentir les statistiques...

Pour la quatrième fois en moins de six ans, Lyon croise la route du Real Madrid en Ligue des champions, à l'occasion des huitièmes de finale dont le match aller se dispute ce soir à Gerland. Invaincu face au géant espagnol, le club rhodanien, en nets progrès ces derniers temps, veut perpétuer cette bonne tradition, mais José Mourinho, l'entraîneur adverse, est persuadé de pouvoir faire mentir les statistiques... Le Real Madrid, jadis trop sûr de lui au moment d'affronter Lyon, aurait-il appris l'humilité ? C'est en tout cas le message que semble avoir voulu faire passer José Mourinho lundi soir lors de la conférence de presse de veille de match à l'attention des très nombreux représentants de la presse espagnole présents dans la grande tente installée devant le stade de Gerland: "On sait qu'on va avoir deux matches pleins, ne pensons pas que ce sera facile, sinon on sera en difficulté. Et si nous croyons que la décision tombera dès demain, on sera là aussi en difficulté, car c'est sûr et certain que ce ne sera pas le cas." Chat échaudé craint visiblement l'eau froide... Car si l'entraîneur portugais du Real estime que son équipe va jouer "sans complexe d'infériorité", il n'en oublie pas qu'elle se trouve face à un double défi au moment de retrouver Lyon pour la quatrième fois: "Le Real n'a jamais vaincu l'OL et nous voulons renouer avec les quarts", explique Mourinho. Un double défi qui passe donc par une première manche réussie à Gerland pour un club qui, en trois visites dans la capitale des Gaules, y a toujours perdu, 3-0 en septembre 2005 (phase de poules), 2-0 un an plus tard encore en poules, 1-0 il y a tout juste un an en huitième de finale aller. Pire, le Real qui, effectivement, n'a plus passé le cap des huitièmes de finale de la C1 depuis la saison 2003-04, n'a jamais battu l'OL, puisque le club rhodanien, en trois déplacements, est toujours revenu de la capitale espagnole avec un nul dans ses bagages. Faut-il en déduire que Lyon est le favori logique de cette quatrième confrontation en six ans avec un club que José Mourinho qualifie de "champion des champions", au regard de sa prestigieuse histoire européenne ? Cris: "Mourinho est la meilleure recrue du Real" Pas forcément, car même avec ce léger handicap psychologique, Lyon reste un «petit» par rapport à son rival espagnol, au regard de son budget (150 millions contre 450 millions) et des effectifs comparés des deux équipes. Surtout, ce qui a changé depuis la dernière qualification de l'OL, c'est l'entraîneur du Real avec un Mourinho qui, fort de ses deux victoires en Ligue des champions (Porto en 2004, Inter Milan en 2010), inspire un respect mêlé de crainte à ses adversaires. "C'est un entraîneur qui a une grande expérience au niveau des coupes d'Europe, il connaît bien ce genre de match, pour moi, c'est le recrutement le plus important du Real cette saison, il va tout faire pour passer les huitièmes de finale", estime ainsi le capitaine lyonnais, Cris, qui n'a pas oublié que "The Special One" a offert la saison dernière à l'Inter Milan une C1 derrière laquelle le club lombard courait depuis... 1965. Si Claude Puel reconnaît lui aussi à demi-mot l'apport non négligeable du Portugais à la bonne marche actuelle du Real, deuxième en Liga à cinq points du Barça avec seulement deux défaites au compteur, il n'en oublie pas moins les joueurs, notamment les nouveaux (Özil, Khedira, Di Maria...) qui donnent, selon lui, un visage "plus équilibré" à ce Real 2010-11: "Il (Mourinho, ndlr) fait partie des bonnes recrues du Real, il est capable de sublimer son équipe, mais il ne faut pas oublier les joueurs de très grosse qualité ou de devoir qui, comme je le disais, donnent à l'équipe un meilleur équilibre entre attaque et défense et permettent aux stars de s'exprimer." Bref, même avec l'histoire de son côté, l'OL sait qu'il n'est pas forcément le favori face au Real de Cristiano Ronaldo, un rôle qui ne lui déplaît pas au moment d'accueillir le géant espagnol. Sauf que cette fois, l'effet de surprise ne jouera pas forcément, d'où la nécessité martelée lundi par Claude Puel "de hausser encore notre niveau de jeu". Un niveau de jeu encore assez flou bien qu'en nets progrès en ce mois de février avec deux succès à Saint-Etienne (4-1) et face à Nancy (4-0) qui laissent deviner une montée en puissance du club rhodanien, pourtant privé de l'un de ses meilleurs joueurs, Lisandro Lopez. Cela lui suffira-t-il pour, une nouvelle fois, terrasser un Real décidé, comme l'indique Mourinho, à "laisser derrière" les statistiques ? Cela ne peut en tout cas que rendre plus attrayant ce choc européen dont Gerland se régale à l'avance...