Lyon accuse le coup

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LAURENT DUYCK , modifié à
Cette fois-ci, le titre s'est peut-être éloigné pour de bon. En encaissant deux buts dans le temps additionnel dimanche à Nice pour concéder le nul (2-2), les Lyonnais se sont tirés une balle dans le pied. Et ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes, comme l'ont laissé entendre Hugo Lloris, très remonté envers ses coéquipiers, ou encore Jean-Michel Aulas, le président de l'OL, apparu résigné.

Cette fois-ci, le titre s'est peut-être éloigné pour de bon. En encaissant deux buts dans le temps additionnel dimanche à Nice pour concéder le nul (2-2), les Lyonnais se sont tirés une balle dans le pied. Et ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes, comme l'ont laissé entendre Hugo Lloris, très remonté envers ses coéquipiers, ou encore Jean-Michel Aulas, le président de l'OL, apparu résigné. "Vous ne respectez pas le maillot, on se chie dessus, j'en ai ras le cul, ras le cul !" Le coup de gueule d'Hugo Lloris, capté par les caméras de Canal+, résonne encore dans le vestiaire visiteurs du stade du Ray. Il est passé 19 heures dimanche et l'Olympique Lyonnais vient de concéder le nul sur la pelouse de l'OGN Nice alors que le club rhodanien menait de deux buts à l'entame du temps additionnel. Une nouvelle fois impeccable sur sa ligne, stoppant un pénalty de Ljuboja (50e) puis deux têtes à bout portant de Civelli à l'heure de jeu, le gardien de l'équipe de France, après avoir déjà secoué Aly Cissokho à sa sortie du terrain, ne peut contenir sa colère et sa frustration. Comme face à Rennes lors de la précédente journée, l'OL vient d'abandonner deux points dans les dernières minutes du match. Et peut-être dit adieu par la même occasion au titre de champion de France, les Gones accusant désormais à la sortie de cette 29e journée huit points de retard sur Lille et quatre sur l'Olympique de Marseille. "Il faut arrêter de parler du titre. Il faut se qualifier pour la Coupe d'Europe", a lâché, fataliste, Bernard Lacombe, le conseiller sportif de Jean-Michel Aulas, dans le bus de l'OLTV. Après laissé échapper sa colère à sa façon, lors d'une prise de becs avec Frédéric Gioria, l'adjoint de l'entraîneur niçois Eric Roy, filmée dans le couloir du stade du Ray, le président de l'Olympique Lyonnais ne dit pas autre chose. "Il faut ajuster les objectifs, et il est plus raisonnable de fixer la Ligue des champions que le titre. Lille est sur la voie royale, ce soir on a perdu de nos illusions de revenir sur eux", a-t-il glissé, une fois calmé, dans les couloirs, rapporte L'Equipe dans son édition de lundi. Où est Gourcuff ? Un constat qui tombe sur le coup de la déception certes mais que ne peut que confirmer la prestation des Gones dimanche à Nice. "On a déjoué. On a eu l'impression que les joueurs avaient perdu confiance en eux. Il y a eu un certains nombre de joueurs qui n'étaient pas au niveau. On a permis à cette équipe de Nice de revenir au score", a regretté JMA sur OLTV, ne cherchant aucune excuse à ses joueurs, ni le traditionnel complot anti-OL mené par les médias, ni même cette égalisation du bras de Civelli. "Avec l'expérience que l'on a dans cette équipe, on ne doit jamais se mettre en difficulté de la sorte." Et le président lyonnais de lâcher cet aveu, terrible, relayé par Le Progrès: "Quand je vois ça, j'ai envie de pleurer..." Un sentiment relevé par son conseiller, jamais très loin quand il s'agit de mettre le doigt là où ça fait mal : "C'était un miracle que l'on mène deux buts à zéro. On a eu des largesses pendant tout le match. Les Niçois ont été maladroits au début mais par la suite ça a payé. On s'est fragilisé tout seul. Notre équipe manque de leaders." Un tacle adressé aux joueurs dont la première cible se veut pourtant... Claude Puel. Ce n'est un secret pour personne, les deux hommes n'entretiennent pas de franches relations. Sous la pression du premier, l'entraîneur lyonnais n'était d'ailleurs pas passé loin de la sortie à l'automne, au plus fort de la crise lyonnaise qui avait mis en lumière son caractère de battant. Si l'OL ne joue pas bien, une responsabilité qui lui incombe en partie, comment dédouaner Papé Diakhaté, qui a réussit la performance d'offrir deux penaltys à l'adversaire et de se faire expulser dans le même match ? Et comment ne pas s'interroger sur le rendement de Yoann Gourcuff, recruté cet été pour quelque 26 millions d'euros et annoncé comme l'homme providentiel de Lyon par Jean-Michel Aulas ? Un joueur qui n'était que remplaçant dimanche sur la Côte d'Azur, sans qu'on ne puisse donner tort à son entraîneur devant l'indigence de ses prestations depuis le début de la saison, seulement éclairées par deux buts et quatre passes décisives en championnat. Trop peu pour faire de ce leader médiatique un leader sur le terrain comme peut l'être Lloris, Cris ou encore Lisandro, auteur dimanche de son 13e but en 17 titularisations. Et sans colonne vertébrale forte, l'Olympique Lyonnais ne peut prétendre au titre.