Laure Manaudou a annoncé vendredi qu'elle mettait un terme à sa carrière de nageuse. Une nouvelle qui n'a pas vraiment surpris son ex-mentor Philippe Lucas, qui s'est exprimé au micro d'Europe 1. Pour le célèbre entraîneur, il ne faut pas oublier "tout ce qu'elle a apporté à la natation et au sport français".Le duo est presque indissociable. Si Philippe Lucas n'est plus l'entraîneur de Laure Manaudou depuis 2007, il a continué à suivre de près le parcours de la championne. Invité à s'exprimer vendredi sur l'antenne d'Europe 1 à la suite de l'annonce faite par cette dernière de mettre un terme à sa carrière de sportive, à seulement 22 ans, l'ex-mentor n'est pas apparu surpris: "Ça fait partie de la vie d'une athlète. Quand vous quittez les bassins, c'est toujours difficile de revenir. Je n'ai donc pas été plus surpris que cela". Même s'il pensait que l'ancienne championne olympique avait les moyens de revenir à son meilleur niveau: "J'ai toujours pensé qu'elle n'était pas terminée, qu'elle avait les moyens de faire encore de belles choses, notamment sur 100 m dos". Philippe Lucas a surtout tenu à rendre hommage à son ancienne protégée qui a largement contribué à l'éclosion de son sport dans l'Hexagone: "Il faut respecter sa décision et se souvenir de tout ce qu'elle a apporté à la natation et au sport français (...) C'est une star pas une championne. Je ne me fais pas de soucis pour elle. Avec ce qu'elle a fait dans le sport, elle peut aborder la vie sereinement ". L'entraîneur le plus célèbre de la natation tricolore ne pense pas pour autant que son ancienne élève va complètement quitter le monde de la natation. Il évoque même des projets en commun: "On a toujours un projet de club ensemble qui est en cours. On va la laisser respirer avant d'aborder des choses plus concrètes".Francis Luyce (président du FFN): "Un sentiment de reconnaissance" La décision prise par Laure Manaudou a suscité bon nombre de réactions, et notamment celle du président de la Fédération française de natation, Francis Luyce, toujours au micro d'Europe 1: "J'ai d'abord un sentiment de reconnaissance pour l'excellente carrière qui a été la sienne. La FFN et la natation mondiale lui doivent beaucoup. Je pensais, que, par son talent, elle pouvait nous apporter encore beaucoup de succès d'ici Londres 2012. Son expérience aurait pu servir à l'équipe féminine notamment dans les relais. C'est vrai que je regrette que Laure ne puisse pas poursuivre sa carrière jusqu'en 2012, mais je respecte sa décision car elle est mûrement réfléchie. Aujourd'hui, elle prend un autre chemin que celui des bassins, je lui souhaite bonne chance, plein de succès et beaucoup de bonheur".Pour le président du Cercle des nageurs de Marseille, Paul Leccia, qui s'est confié à l'AFP, cette décision n'a rien d'étonnant: "Je ne suis pas du tout surpris. Depuis le début de l'année, on savait que Laure était saturée, qu'elle n'avait plus envie, qu'elle allait arrêter à un moment ou à un autre et ce moment est arrivé. Laure a commencé jeune, elle a forcé énormément et arrivée à 22 ans, après tous ses titres, on peut lui tirer notre chapeau."De son côté, son frère Nicolas, qui fut brièvement son entraîneur en 2007, estime, au micro d'Europe 1, qu'elle va enfin "savoir ce que c'est que de passer du temps avec les gens qu'elle aime". Pour ce dernier, sa soeur cadette n'avait "plus d'envie, plus de motivation", car "elle a tout gagné" et a été beaucoup "critiquée cette dernière année".