Lorenzo l'opportuniste

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Yannick SAGORIN , modifié à
Tout champion du monde qu'il est, Jorge Lorenzo a bénéficié d'un drôle de concours de circonstances, ce dimanche, pour s'imposer en toute sérénité à Jerez. Tenant du Grand Prix d'Espagne, le Majorquin a conservé sa couronne en constatant notamment la chute de Marco Simoncelli, alors que l'Italien menait la danse, mais aussi l'accrochage entre Valentino Rossi et Casey Stoner, fatal à ce dernier. Dani Pedrosa et Colin Edwards complètent le podium.

Tout champion du monde qu'il est, Jorge Lorenzo a bénéficié d'un drôle de concours de circonstances, ce dimanche, pour s'imposer en toute sérénité à Jerez. Tenant du Grand Prix d'Espagne, le Majorquin a conservé sa couronne en constatant notamment la chute de Marco Simoncelli, alors que l'Italien menait la danse, mais aussi l'accrochage entre Valentino Rossi et Casey Stoner, fatal à ce dernier. Dani Pedrosa et Colin Edwards complètent le podium. Une fois n'est pas coutume, Jorge Lorenzo n'avait manifestement rien préparé en cas de victoire ce dimanche à Jerez. Tout juste a-t-il gratifié ses supporters d'un plongeon dans un bassin de rétention d'eau pour célébrer son deuxième triomphe consécutif en terre andalouse. Un succès pour le moins inattendu il est vrai. Alors que les Honda semblaient promises à la gagne - en particulier celle d'un Casey Stoner insaisissable ce week-end, en essais comme en qualifications et au warm up - le champion du monde sortant a su imposer sa Yamaha. Non sans un brin d'opportunisme. Parti en troisième position sur la grille de départ, le Majorquin a d'entrée profité du retard à l'allumage de Dani Pedrosa - passé de la deuxième à la neuvième place en l'espace d'une boucle - pour se caler dans la roue de Casey Stoner. Un frais lauréat du Grand Prix du Qatar qui dut s'incliner quelques tours plus tard devant le surprenant Marco Simoncelli, avant d'être emporté dans un virage par la Ducati d'un Valentino Rossi 12e au départ et revenu du diable vauvert, dans la 7e boucle. Ce premier coup de théâtre, naturellement, profite à Jorge Lorenzo. Stoner éliminé et Rossi contraint de repartir en 15e position, l'Espagnol s'attèle à assurer ses arrières de dauphin, tandis que Simoncelli s'envole, comptant jusqu'à 2"7 d'avance en tête du Grand Prix. Seulement le 11e tour marque la fin de l'état de grâce du pilote Honda Gresini, qui part alors à la faute sur la piste humide de Jerez. Lorenzo hérite des commandes et malgré le retour de Pedrosa de 2"7 à 1"2 à mi-course, parvient à dessiner sereinement la 15e victoire de sa carrière en MotoGP. Derrière, c'est l'hécatombe. Randy de Puniet, qui avait complètement manqué son lancement, échangeant sa 7e place initiale pour un 15e rang désespérant, part à la faute à dix tours du but, imité dans la foulée par Karel Abraham et Cal Crutchlow tandis qu'Andrea Dovizioso se résigne à rentrer aux stands. Plus frustrant encore, Ben Spies et Colin Edwards se voient contraints de renoncer au podium dans les derniers hectomètres, laissant Dani Pedrosa et Nicky Hayden compléter le tableau d'honneurs. Et Jorge Lorenzo de savourer - outre sa prise de pouvoir au classement général du championnat MotoGP - son hymne au côté du roi Juan Carlos, lui qui ce dimanche a égalé le record de succès d'un Espagnol dans la catégorie reine: 15, pour 36 triomphes toutes cylindrées confondues. Seul Alex Criville a fait aussi bien.