Loeb repousse les limites

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RALLYE - Sébastien Loeb a décroché dimanche un sixième titre mondial. Un exploit historique !

Mikko Hirvonen n'a rien pu faire. Sébastien Loeb a décroché dimanche, à l'issue du dernier rallye de la saison disputé au Pays de Galles, un sixième titre mondial. Une performance exceptionnelle pour le Tricolore, dont le palmarès n'a pas d'égal. "On s'y attache..." Quand Sébastien Loeb évoque ses 54 victoires en rallye, ses nombreux records (*) et ses six titres mondiaux, on y lit le reflet de la perception du grand public pour l'intéressé. On s'y attache à Sébastien Loeb... Sa personnalité, sa disponibilité, sa belle gueule, son franc-parler, son fair-play ou encore son humilité en ont fait un personnage facilement identifiable pour des Français qui l'avaient désigné comme leur sportif préféré en juin dernier lors d'un sondage TNS Sofres/Logica réalisé pour L'Equipe Mag(**). Un amour, ou tout au moins un respect, que l'Alsacien se plaît à renforcer année après année en excellant dans ce qu'il fait de mieux : piloter en rallye. Dimanche, le sportif préféré des Français a ajouté une ligne à sa légende. Déjà quintuple champion du monde, le voilà, fort d'une sixième couronne mondiale décrochée de haute lutte avec Mikko Hirvonen, épinglé pour l'éternité dans les annales du rallye, reléguant les Finlandais Juha Kankkunen et Tommi Mäkinen, et leurs quatre titres mondiaux, dans l'ombre. Ses semblables dans les sports mécaniques ont désormais pour nom Michael Schumacher, septuple champion du monde de Formule 1 (1994, 1995, 2000, 2001, 2002, 2003 et 2004), Valentino Rossi, septuple champion du monde de MotoGP (2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2008 et 2009), ou encore Giacomo Agostini et ses huit titres en 500cc (de 1966 à 1972 et en 1975). Daniel Elena, le copilote modèle Plus rien ne semble pouvoir le priver de cette reconnaissance. Ni ce manque de concurrence que l'on stigmatisait à chacune de ses victoires les années précédentes ni la supposée supériorité de sa voiture. Il aura en effet fallu l'émergence d'un nouveau Finlandais, Mikko Hirvonen, pour rappeler combien Loeb était un immense pilote, capable de résister à une pression énorme pour décrocher ce sixième titre. "Il a fallu aller le chercher parce que Mikko a été redoutable cette année, particulièrement ici sur ce dernier rallye", met en avant l'Alsacien. "Hirvonen devient de plus en plus difficile à battre. J'ai vraiment attaqué comme un sauvage dans ces deux spéciales (les 8e et 9e du RAC qui ont permis à Loeb de faire la différence, ndlr). Il fut un grand rival. Il n'a jamais fait une erreur et est toujours resté sur la route. Nous savions que l'un de nous allait être heureux et qu'un autre allait être déçu. Je lui avais dit qu'aucun d'entre-nous ne méritait d'être déçu."De cette bataille de haute lutte est née la plus belle récompense: "J'ai toujours dit que le plus beau, c'était le premier car c'était l'aboutissement d'un rêve et d'une carrière. Mais sportivement, c'est celui-ci, le sixième, le plus beau." Et l'intéressé de rappeler le contexte de cet ultime rendez-vous d'une saison éprouvante: "On est arrivé tous les deux quasiment ex æquo, il fallait être devant l'autre pour gagner le championnat donc il y avait un enjeu et une pression énorme. Il fallait attaquer au maximum car on savait tous les deux qu'il n'y avait que ça à faire, il fallait être devant l'autre. Et personne ne voulait lâcher donc ça s'est vraiment fait à la régulière. C'est un gros soulagement quand ça se termine." Un soulagement partagé par Daniel Elena, le copilote de toujours, le partenaire de toutes les conquêtes: "C'est le plus difficile. On peut le mettre en deuxième position au niveau émotionnel après le premier en Corse en 2004. C'était une guerre, le championnat s'est joué sur une course, c'était un duel." Un mano a mano et une issue. Implacable. "C'est le meilleur qui a gagné", souligne Olivier Quesnel, le directeur de Citroën Racing qui se dit "désolé" pour Hirvonen. "Au début du rallye, il y avait deux hommes sur une même planète, Seb et Mikko. Dans les spéciales 8 et 9, il y avait un extra-terrestre, Seb." Un pilote qui a le don d'entraîner toute une équipe dans son sillage: "Grâce à lui, on ne doute pas. J'étais sûr qu'il y arriverait. Avec lui, on peut presque mettre le rallye en équation. C'est un personnage hallucinant." Hors-norme et simple à la fois. La recette du succès. (*) Nombre de victoires consécutives (6 en 2005 puis sur 2008-2009), nombre de podiums consécutifs (12 en 2005 et 2006), nombre de victoires dans la même saison (11 en 2008), nombre de rallyes différents remportés (20). (**) Avec 33,7% des suffrages, Loeb devançait Thierry Henry (31,4%) et Franck Ribéry (31,2%).