Loeb-Ogier, déjà des étincelles

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Yannick SAGORIN , modifié à
Après le triplé fordiste en Suède, Citroën entendait répliquer ce week-end au Mexique, théâtre du deuxième acte du Championnat du monde des rallyes 2011. Une mission partiellement accomplie, Sébastien Loeb ayant certes triomphé mais en poussant à la faute son coéquipier Sébastien Ogier, leader à l'entame de la dernière étape. Un duel fratricide annoncé qui profite directement à l'ovale bleu.

Après le triplé fordiste en Suède, Citroën entendait répliquer ce week-end au Mexique, théâtre du deuxième acte du Championnat du monde des rallyes 2011. Une mission partiellement accomplie, Sébastien Loeb ayant certes triomphé mais en poussant à la faute son coéquipier Sébastien Ogier, leader à l'entame de la dernière étape. Un duel fratricide annoncé qui profite directement à l'ovale bleu. Jusqu'alors Citroën avait bien pris soin d'éluder la question. Gérer l'égo d'un septuple champion du monde et celui de son successeur annoncé, cela ne faisait pas peur à Olivier Quesnel: "Il n'y a aucune rivalité́ à gérer pour l'instant. Ce que je peux vous dire, c'est que nous appartenons tous à la même famille. Nos deux pilotes sont des garçons intelligents et conscients des enjeux pour Citroën", soufflait le directeur de Citroën Racing il y a quelques semaines, lors de la présentation de la DS3 à Satory. Au sortir du rallye du Mexique, la belle unité proclamée s'est lézardée, fendue par l'esprit de compétition de deux pilotes d'exception. Tout ce qu'il y a de plus logique. Dans l'antépénultième chrono du week-end, Sébastien Ogier a craqué, parti à la faute dans un virage a priori anodin alors qu'il menait la danse mais devait composer avec un Sébastien Loeb lancé à ses trousses. 10"5, c'est la marge infime dont bénéficiait alors le Gapençais, handicapé par sa position de balayeur et donc contraint de piloter pied au plancher. "J'attaquais vraiment fort pour rester devant, expliquait-il après coup. Vous dire que je ne prenais pas de risques ne serait pas honnête. J'ai joué et j'ai perdu, mais je me sens terriblement désolé pour l'équipe. Nous avions fait un super travail depuis le début du week-end et je ne concrétise pas." Ainsi promu leader, Sébastien Loeb, lui, n'a pas tremblé ensuite pour décrocher son cinquième succès consécutif en pays aztèque - le 63e de sa carrière. "Ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable de devoir lutter entre coéquipiers mais la défense de mon titre exige que je le fasse, avouait-il une fois la victoire acquise. Mon travail est de me battre et de gagner. J'étais déçu de le voir arrêté car il ne le méritait pas. Je n'étais heureux ni pour lui, ni pour l'équipe.""Il n'y a pas de numéro 1 ou 2", dixit Olivier Quesnel Alors qu'il se murmure que Loeb aurait refusé de céder la gagne à Ogier - une consigne avancée par Olivier Quesnel au soir de la deuxième étape afin d'assurer le doublé de Citroën - l'équipe a effectivement perdu de gros et précieux points au Mexique. D'autant que Ford, dans la lignée de sa froide démonstration suédoise, a une nouvelle fois placé ses deux pilotes officiels, Mikko Hirvonen et Jari-Matti Latvala, sur le podium. Pour autant, Olivier Quesnel veut voir dans ce premier rallye terre de la saison les belles promesses de la DS3. "Pour cette première épreuve sur terre, nous avons démontré les performances et la fiabilité de la DS3, même si nous n'avons pas été épargnés par quelques petits soucis. Je suis confiant pour la suite de la saison, car je suis persuadé que nous disposons de la meilleure voiture et des meilleurs équipages. A nous d'être intelligents pour nous battre pour les deux titres mondiaux." Pour ce qui est de la rivalité entre ses deux pilotes, le patron de Citroën Racing n'a manifestement pas l'intention de changer son fusil d'épaule. "Il n'y a pas de numéro 1 ou 2, martèle-t-il. Les consignes étaient claires dimanche: ne pas sortir. La sortie de route d'Ogier, c'est malheureux et le premier puni c'est lui. Il s'y est mis tout seul, on va mettre ça sur le compte d'un péché de jeunesse. Loeb est plus imperméable à la pression qu'Ogier, mais on n'est pas sept fois champion du monde par hasard." Dindon de la farce, Sébastien Ogier choisit pour l'heure d'accueillir la leçon avec philosophie: "Désormais, il va falloir être plus prudent lors des prochains rallyes pour marquer des points. Au moins, j'aurai une bonne position de départ au Portugal." Un rallye dont le Gapençais est tenant du titre...