Lobe: "Je ne fais aucun plan"

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Thomas Siniecki , modifié à
Ancien attaquant rôdé aux joutes de Ligue 2, Samuel Lobe est devenu depuis l'été dernier coordinateur sportif de Beauvais, qui se déplace samedi à Metz pour l'affiche du 7e tour de Coupe de France. Consultant TV pendant 10 ans, l'ancien Lillois et Troyen (notamment) ne fait pas de plan de carrière, à l'image de sa carrière de joueur. Dans l'immédiat, il veut en tout cas croire aux chances de qualification des Oisiens.

Ancien attaquant rôdé aux joutes de Ligue 2, Samuel Lobe est devenu depuis l'été dernier coordinateur sportif de Beauvais, qui se déplace samedi à Metz pour l'affiche du 7e tour de Coupe de France. Consultant TV pendant 10 ans, l'ancien Lillois et Troyen (notamment) ne fait pas de plan de carrière, à l'image de sa carrière de joueur. Dans l'immédiat, il veut en tout cas croire aux chances de qualification des Oisiens. Samuel, vous aviez déjà oeuvré dans l'ombre à Beauvais la saison passée. Qu'est-ce qui vous a permis de franchir le cap et de devenir coordinateur sportif ? Pendant un an, l'entraîneur et manager général Alexandre Clement a eu le temps de juger mon travail. Il vaut mieux évaluer le boulot de quelqu'un sur du long terme... Et ensuite, il a donc pris la décision de m'intégrer officiellement. Vous avez joué dans de nombreux clubs, mais pas à Beauvais. Alors, pourquoi l'ASBO ? C'est tout simple. Il y a eu un départ, j'ai aussi été mis en relation par Gaël Sanz, qui connaissait bien le coach. J'avais joué avec lui à Lille et on a toujours gardé de bons contacts. Il savait que je recherchais, et lui était au courant qu'il y avait un besoin de l'autre côté. En quoi consiste précisément votre rôle ? J'analyse les matches par rapport aux équipes qu'on va rencontrer, et j'essaie aussi de voir les joueurs qui peuvent intéresser le club, pour l'équipe première comme pour l'équipe réserve. Il y a ces deux volets. Concernant le recrutement, il a été collectif. Ce n'est pas le coach qui prend un joueur, moi qui prend un joueur, ou David Camara, l'autre adjoint, qui prend un joueur. On a travaillé sur pas mal de dossiers, on a discuté des éléments qu'on connaissait. Et après, il y a la contrainte financière, ce qu'on peut faire et ce qu'on ne peut pas faire. Si un joueur ne fonctionne pas, ce ne sera pas celui du coach ou le mien plus spécifiquement... On a une responsabilité commune. Au-delà de votre carrière de joueur, le grand public vous avait surtout laissé sur un rôle de consultant pour Ma Chaîne Sport. Reprendre des fonctions au sein d'un club, ça vous manquait ? C'est un peu comme tous les joueurs qui sont devenus consultants. Je vois l'article d'Elie Baup, entraîneur et consultant depuis deux ans. Je vois aussi quelqu'un qui est pourtant bien plus illustre que nous tous, c'est Zinedine Zidane, qui pourrait être tranquille et qui a pourtant envie d'entraîner. On a tous envie de s'investir dans un projet, dans un club, c'est notre vie. Consultant, c'est agréable, ça ramène de l'argent - pas tant qu'on le croit d'ailleurs - mais ça ne remplacera jamais le fait d'être au sein d'un club. Est-ce un pas vers un futur rôle d'entraîneur, que vous aviez occupé à Orly en 2004-2005, ou vous plaisez-vous dans cette tâche ? On n'a jamais de certitudes, on ne sait jamais comment ça se passe dans une carrière sportive. Je prends l'exemple d'Eric Roy, que j'ai connu quand j'étais à TPS. Il a été consultant, puis au marketing, puis recruteur, puis entraîneur... On a toujours envie d'être sur le terrain, mon rôle me convient mais on ne sait pas de quoi l'avenir sera fait. Pour le moment, je suis recruteur, j'analyse les matches, j'essaie de faire au mieux par rapport à ce qu'on me demande. Mais c'est vrai que c'est sur le terrain qu'on est le mieux. A Orly, c'était de la DH, une bonne expérience, mais pas le même niveau... Quand j'ai été engagé à Beauvais, j'étais très content. J'ai été très clair avec le coach en lui disant que ce que j'aimais, c'était le terrain. A l'heure actuelle, ma mission est là, mais je peux très bien entraîner ailleurs dans deux ans, ou ne plus être dans le foot. Surtout, je ne me projette pas. Même quand j'étais consultant, j'ai envoyé des CV pendant 10 ans, et ça n'a pas mordu. Donc je ne fais aucun plan, nulle part. J'essaie simplement d'être le meilleur possible sur la tâche qu'on me demande. "L'ambition de se qualifier" Vous avez eu la bougeotte en tant que joueur (voir encart), mais est-ce que vous comptez vous installer un peu à Beauvais ? Je suis pareil, je ne fais pas de projets. J'ai joué deux ans par-ci, par-là, et ma fierté c'est que dans n'importe quel club où je suis passé, vous pouvez demander si j'arrivais à l'heure, on vous dira oui. Vous pouvez demander si j'étais poli, si je donnais le maximum, on vous dira oui. Il n'y a que ça qui m'importe. Ça ne me gêne pas qu'un joueur ne reste que deux ans. Ce qui est important, c'est ce qu'il fait de ces deux ans dans mon club. Il n'y a que ça qui m'intéresse. C'est ce que m'ont appris mes parents: quand tu fais un métier, fais-le au mieux. Si je revois mes employeurs, je peux leur dire que j'ai toujours donné ce que j'avais. J'essaie de faire au mieux avec mes qualités et mes défauts, quelle que soit la tâche qu'on me donne. Parlons de l'ASBO, qui est donc désormais votre club. Comment jugez-vous le début de saison de l'équipe ? Vu notre classement, on ne peut pas dire que ce soit un début rêvé. Mais il y a un travail de qualité, et les poteaux qu'on tape sont sortants... On va rétablir tout ça, on le souhaite parce que le boulot est là, et bien fait. Il nous faut désormais ce soupçon de réussite, aux joueurs de le forcer. Certes avec un match de moins, Beauvais est relégable en National. Les ambitions du début de saison n'étaient-elles pas plus élevées ? N'est-ce pas un peu pour la montée en Ligue 2 que vous avez aussi rejoint l'Oise ? Par rapport à nos moyens financiers, l'objectif était de se mêler à la lutte pour les six, sept premières places. Et en deuxième partie de saison, tout peut arriver. On n'est pas où on aurait voulu être, mais les écarts sont très serrés. Il faut qu'on enchaîne des performances, tout simplement. Qu'espérez-vous de ce déplacement à Metz, qui constitue un peu l'affiche de ce 7e tour de Coupe ? De ce que vous savez de votre équipe, est-elle capable d'embêter les Lorrains ? Notre seule ambition, c'est d'être au prochain tour, donc d'éliminer Metz. Même s'ils évoluent dans un championnat plus fort, on se déplace avec l'ambition de se qualifier. Ce n'est pas manquer de respect aux Messins, le rapport de forces est ce qu'il est, mais il y aura un plan de jeu avec 11 Beauvaisiens sur le terrain. Et notre objectif, c'est la qualification. On sait que ce sera très difficile, on joue chez eux. Beauvais a-t-il intérêt à effectuer un bon parcours en Coupe ? Au vu de la situation du club, ça peut aussi déconcentrer les joueurs par rapport au championnat... On peut le voir de différentes manières. On peut aussi se dire que ça peut amener cette petite flamme, ce truc qui vous pousse vers le haut, selon les joueurs contre qui on tombe... Ça peut insuffler une dynamique positive, on est invaincu depuis un certain temps, entre le Red Star, la Coupe, Martigues chez nous... Faire un exploit, être médiatisé, ce serait très bien pour les joueurs et pour le club. On le prend plutôt comme ça que comme un élément déstabilisateur.