Limoges de retour sur terre

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Rémy DE SOUZA , modifié à
Après six ans d'absence, les retrouvailles entre Limoges et la Pro A se sont soldées par une défaite, le CSP subissant samedi la loi d'Orléans (79-71) à l'occasion de la 1ère journée. Après un hommage émouvant à Richard Dacoury et une entame de match idéale, les pensionnaires d'un Beaublanc surchauffé ont craqué dans un deuxième acte à oublier.

Après six ans d'absence, les retrouvailles entre Limoges et la Pro A se sont soldées par une défaite, le CSP subissant samedi la loi d'Orléans (79-71) à l'occasion de la 1ère journée. Après un hommage émouvant à Richard Dacoury et une entame de match idéale, les pensionnaires d'un Beaublanc surchauffé ont craqué dans un deuxième acte à oublier. Six ans que le Palais des Sports de Beaublanc attendait cela. L'attente a pris fin ce samedi avec le retour dans l'élite de Limoges, promu forcément particulier étant donné son statut de monstre sacré du basket français. Club phare de la fin du XXe siècle avec la conquête de neuf titres de champion de France entre 1983 et 2000 et de la Coupe d'Europe en 1993, le CSP retrouvait les joies de la Pro A avec la réception d'Orléans, gros client vainqueur de la Coupe de France la saison dernière. Le public de Beaublanc, surchauffé, quittera finalement son enceinte fétiche déçu, ses protégés s'inclinant (79-71) après une deuxième période délicate. Car le début de soirée relevait de la perfection pour Limoges. Cercliste de choix dix-huit saisons durant, Richard Dacoury recevait un hommage mérité de la part d'un club qu'il a mené à huit titres nationaux et au sommet du basket européen entre 1978 et 1996, le président Frédéric Forte redorant le blason d'un "Flying Dac" parti du Limousin par la petite porte. Mis en bouche par une cérémonie durant laquelle l'ancien symbole du basket français n'a pu retenir quelques larmes en présence de sa famille, les 5.500 spectateurs de Beaublanc sont gâtés par l'entame de match qui suit cette décharge d'émotions. Portés par leur public, les Limougeauds entament ce retour au plus haut niveau par le bon bout et font preuve d'une adresse au tir qui leur permet de clore le premier quart sur un score favorable de 19-16, non sans avoir fini ces dix premières minutes en passant un cinglant 10-1 à leurs adversaires. Le CSP poursuit sur sa lancée dans un deuxième quart durant lequel Cedrick Banks monte en puissance et les Cerclistes font preuve d'une étonnante adresse aux tirs primés, avec cinq paniers sur leurs huit premières tentatives derrière l'arc de cercle. Un scénario qui fait sortir de ses gonds Philippe Hervé, coach orléanais dont la colère sonnera le réveil de ses troupes. La colère de Hervé porte ses fruits Car après ce coup de gueule bénéfique, Orléans s'offre une série de 15-5 et regagne les vestiaires en restant au contact des promus (39-33). La réussite a alors changé de camp et Limoges ne s'en relèvera pas, l'Entente orléanaise parvenant à renverser la vapeur en faisant montre d'une défense beaucoup plus agressive qui pousse le CSP à la faute. Les pertes de balles se multiplient dans les rangs cerclistes et Orléans en profite, J.R. Reynolds signant un 3 points au buzzer du troisième quart qui offre à son équipe l'avantage (52-51). Marqué psychologiquement par cette rébellion orléanaise, Limoges craque complètement dans un quatrième quart à sens unique. Les hommes d'Eric Girard oublient les vertus collectives et s'entêtent à répéter des actions individuelles vouées à l'échec. En face, les tirs primés rencontrent de plus en plus du succès, à l'image d'un Maleye N'Doye qui en inscrit trois et s'offre le statut de MVP du match en compilant 18 points, tous inscrits en seconde période, comme un symbole de l'apport majeur du banc orléanais. Incapable de tenir la distance, le CSP s'incline logiquement (79-71) et aura mesuré à l'issue de cette première sortie le chemin lui restant à accomplir et ce qu'il faudra améliorer pour jouer les premiers rôles en Pro A. A commencer par plus de régularité et d'endurance, caractéristiques qui ont fait la grandeur de Richard Dacoury.