Lille n'avance plus

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Thomas SINIECKI , modifié à
Lille a certes pris un point sur la pelouse de Lorient (1-1), mais ce match nul ne fait pas vraiment les affaires du Losc. La 32e journée de Ligue 1 pourrait être celle de la passation de pouvoir, puisque Marseille, avec un match en moins, ne pointe qu'à deux longueurs des troupes de Rudi Garcia. Surtout, l'importante domination des Merlus - qui ont de quoi haïr Mickaël Landreau - prouve les limites actuelles des Dogues.

Lille a certes pris un point sur la pelouse de Lorient (1-1), mais ce match nul ne fait pas vraiment les affaires du Losc. La 32e journée de Ligue 1 pourrait être celle de la passation de pouvoir, puisque Marseille, avec un match en moins, ne pointe qu'à deux longueurs des troupes de Rudi Garcia. Surtout, l'importante domination des Merlus - qui ont de quoi haïr Mickaël Landreau - prouve les limites actuelles des Dogues. De Nice à Lorient, il y a un sacré voyage. Il y a aussi une sacrée différence de niveau, et Lille a pu le constater à ses dépens dimanche soir au Moustoir. Le Losc a encore peiné à dominer son sujet, n'a même pas dominé du tout. Dans cette optique, repartir de Bretagne avec le point du nul apparaît vraiment comme un moindre mal pour le leader de Ligue 1, qui pourrait ne plus le rester longtemps. En cas de victoire contre Nice mercredi au Vélodrome, l'OM reprendra la première place du championnat. En poussant le bouchon un peu plus loin, Marseille a donc son destin entre les pieds dans sa course vers le titre, grâce à ses propres performances mais aussi à l'aide du nouveau rythme de tortue du Losc. Hormis une occasion de Sow en tout début de match (5e), Lille ne s'est procuré que deux opportunités franches de tout le match: celle amenant au but de Debuchy, juste avant la pause, et un tir de Hazard sur le poteau en fin de match (85e). Landreau, en revanche, a eu un travail colossal en s'imposant sur pas moins de six frappes lorientaises. Gameiro s'est beaucoup battu et a finalement été récompensé en égalisant au coeur de la seconde période, mais les Merlus peuvent avoir quelques regrets, au vu du scénario d'un match qu'ils ont dominé de la tête et des épaules. Reparti du Ray avec un nouveau plein de confiance mardi soir, qualifiés pour la finale de la Coupe de France, les Lillois n'ont pas décroché un mauvais résultat en soi, face à une telle opposition. Simplement, ce n'est pas une bonne opération pour un potentiel champion. Les Dogues ne cessent de clamer qu'ils ne jouent pas la première place, on va bientôt être obligé de les croire. Landreau: "Ils nous ont vraiment trimballés en première période" Pendant dix minutes, le Losc a pourtant fait croire que l'enchaînement de la défaite à Monaco et du nul face à Bordeaux n'était qu'un accident. Mais dès la première tentative de Gameiro sur le poteau (11e), la lumière s'est rapidement éteinte. Pour les dix joueurs de champ en tout cas, puisque la lanterne de Mickaël Landreau était bien allumée en revanche. Devant Romao (12e), Mvuemba (16e), son coéquipier Béria - un peu maladroit sur le coup - (27e), Amalfitano (36e), Gameiro (41e), Amalfitano à nouveau (51e), puis encore Gameiro (60e), le portier lillois fut un véritable mur. "On a concédé pas mal d'occasions, ils nous ont vraiment trimballés en première période et repartir avec un avantage d'un but à la pause, c'était exceptionnel, estimait d'ailleurs l'ancien Parisien devant les caméras de Canal+. Je pense que c'est un bon point. La victoire n'aurait pas été spécialement méritée." Et si ce n'était pas Landreau, c'était Debuchy qui détournait devant Gameiro (23e), ou Chedjou sur sa ligne après une frappe d'Amalfitano (27e). L'ouverture du score de Debuchy, d'une étrange volée acrobatique en angle fermé suite à un centre côté gauche de Sow (0-1, 42e), ne s'apparentait à rien de moins qu'un hold-up. De toute beauté, l'égalisation de Gameiro est intervenue suite à un une-deux... de la tête avec Amalfitano, conclu d'une volée croisée du gauche (1-1, 69e). "Ç'aurait presque été dommage de l'arrêter, celle-là", avouait d'ailleurs Landreau à propos de cette action. Malgré tout, Lille aurait pu s'en sortir avec les trois points, si Hazard avait trouvé le petit filet plutôt que le poteau à cinq minutes de la fin. "Parfois, il faut savoir rester objectif, analysait tout de même lucidement Franck Béria. On a été mis à mal en première période. Ils ont posé beaucoup de problèmes. On connaît Lorient, on sait qu'ils ont des qualités. C'est vrai qu'à un moment donné, il y a eu un relâchement." Cette fois, difficile de reprocher au Losc un quelconque manque dans l'état d'esprit. Lorient était fort, parfois même très fort. Et Lille commence à fatiguer.