Lille et Lyon, frères de Ligue 1

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LIGUE 1 - Le leader lillois accueille Lyon dimanche (à 21h). Deux équipes étrangement similaires.

Actuel leader du championnat de France, le LOSC reçoit le septuple champion de France, l'OL, dimanche au Stadium à Villeneuve d'Ascq. Depuis quelques années, Lille marche dans les pas des Lyonnais. Décryptage.

Présidents amis. C'est n'est plus un secret : Michel Seydoux et Jean-Michel Aulas s'apprécient. Les deux présidents sont les actionnaires majoritaires de leurs clubs. Seydoux accepte volontiers la ressemblance avec son homologue lyonnais. Avec une certaine habileté et certainement pour éviter la comparaison sportive, il confronte la situation des deux clubs par leur géographie : "notre bassin social est un peu le même avec deux villes bourgeoises, qui sont en lutte avec des clubs plus populaires, Saint-Étienne pour eux, Lens et Valenciennes pour nous".

Politique ambitieuse. JMA et Michel Seydoux rêvent d'un destin à la madrilène ou à la barcelonaise. Les deux présidents sont conscients du retard des clubs français par rapport aux grandes puissances espagnoles ou anglaises. Lille et Lyon veulent révolutionner le foot français et n'ont pas peur de la folie des grandeurs. Pour preuve, Aulas et Seydoux veulent tous les deux un grand stade. Les lillois l'auront en premier, en 2012. Lyon devrait suivre avec la construction d'une nouvelle enceinte un peu avant l'Euro 2016.

Un deuxième clasico. Vexés par l'éternelle rivalité entre le PSG et l'OM, Jean-Michel Aulas et Michel Seydoux se sont même entendus pour essayer de créer un deuxième clasico. "On essaie depuis quelques années d'en faire un événement du championnat", explique le président du LOSC avant de poursuivre : "on n'a pas encore trouvé de nom, genre clasico. C'est sans doute mieux, on risque de se faire engueuler par les maîtres de la sémantique". Les deux complices avaient même organisé le match au Stade de France. Un demi-succès qui s'est arrêté brutalement après la mort de deux supporters aux abords du stade en 2009.

Joueurs échangés. Lyon a souvent fait son marché à Lille. Les exemples sont légion : Jean II Makoun, Mathieu Bodmer, Michel Bastos pour ne citer qu'eux. Pierre-Alain Frau a, lui, fait le chemin inverse il y a deux saisons. Aujourd'hui, la donne a légèrement changé. Interrogé par Nord Eclair, Michel Seydoux est conscient qu'il devra, à l'avenir, garder ses bons éléments pour percer : "on voit que dans les plus grands clubs étrangers, le turn-over des joueurs est très léger chaque saison". JMA est prévenu : si le LOSC commence à gagner des titres, il ne pourra plus se servir aussi facilement dans le vivier lillois

Entraîneurs similaires. Aulas apprécie la qualité des joueurs lillois mais aussi celle de ses entraîneurs. En 2009, il décide d'embaucher Claude Puel, alors entraîneur des Dogues. Si l'actuel coach de l'OL a connu quelques turbulences en début de saison, JMA adore ce genre profil. Plutôt discret, ambitieux et capable de travailler énormément. Un profil qui ressemble étrangement à celui de Rudi Garcia, l'entraîneur du LOSC.

La régularité. Impossible d'oublier la suprématie lyonnaise sur le foot français entre 2002 et 2008. Le club rhodanien a enchaîné les titres de champion de France et les bonnes prestations en Ligue des champions. De nombreuses équipes rêvent d'imiter ce parcours impressionnant. Lille en fait partie et a certaines raisons d'y croire. Depuis plusieurs années, le LOSC termine régulièrement sur le podium de la Ligue 1. Avec un peu plus d'assurance et d'expérience, les Dogues pourraient bien assurer la succession de l'OL.