Lièvremont contre les "sales gosses"

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COUPE DU MONDE - Après ses coups de gueules, le sélectionneur et les joueurs ne s’entendent plus.

C’est un peu le feuilleton de cette Coupe du monde. Marc Lièvremont a du mal à maîtriser son groupe depuis leur arrivée en Nouvelle-Zélande. Après l’humiliation contre les Tonga (19-14), il avait demandé à ses joueurs de se "responsabiliser". La révolte a bien eu lieu contre les Anglais. Un semblant de révolte immédiatement retombé. Les joueurs en ont visiblement marre de ses nombreux coups de gueules et l’écoutent de moins en moins. Plutôt inquiétant à quatre jours du match le plus important depuis quatre ans, la finale contre les Blacks (dimanche à 10h). 

Coups de gueules et packs de bières

Dimanche, au lendemain de la victoire (9-8) contre le pays de Galles en demi-finale, Lièvremont a brocardé ses joueurs. Enervé par le comportement de certains qui auraient enfreint sa consigne de ne pas sortir samedi après la rencontre, le sélectionneur des Bleus s’est lâché. Il a comparé ses joueurs à une "bande de sales gosses individualistes, désobéissants, égoïstes parfois, toujours à se plaindre". 

Ce n’est pas la première fois que Marc Lièvremont tente de les piquer au vif. Après la défaite contre les Tonga (19-14), il n’avait pas hésité à pointer les erreurs individuelles de ses joueurs. Pour essayer de reprendre la main, l’homme à la moustache avait demandé à ses joueurs un petit rassemblement. Une discussion franche entre quatre yeux autour de quelques packs de bières pour essayer de recadrer le groupe. 

Bleus-2

Médard inquiété, Nallet s’énerve

Mais les joueurs sont usés. Exaspérés par sa dernière sortie, les "sales gosses" se seraient émancipés. D’après des révélations du journal L’Equipe, les joueurs l’auraient même clairement "zappé". Et le journaliste de poursuivre : "à l’évocation du nom de Lièvremont, beaucoup soupirent ou haussent les épaules". 

Et les problèmes s’accumulent pour le sélectionneur. A la mi-temps du match contre les Gallois, le sélectionneur s’en serait pris avec une certaine virulence à Maxime Médard. Aucune insulte ne serait sortie de sa bouche, mais des propos "assez forts pour choquer certains coéquipiers". Pour L’Equipe, cet incident est surtout révélateur du fossé qui se serait creusé entre le sélectionneur et ses joueurs au cours des dernières semaines.

Les petites piques du sélectionneur commencent à agacer certains joueurs. C’est le cas de Lionel Nallet qui n’a "pas du tout apprécié" d’être qualifié par son entraîneur de "sale gosse". "On savait que la semaine serait assez compliquée avec les critiques et on n'avait pas besoin de ça en plus", a déclaré Nallet mercredi en conférence de presse. Aurélien Rougerie, lui, semble indifférent aux diatribes de Lièvremont : "ça m'est passé un peu au-dessus de la tête. Oui, j'ai bu des bières. Bien ou mal, on est en finale de la Coupe du monde. Ça m'inquiète pas beaucoup". 

Rétropédalage du sélectionneur

Lièvremont

Conscient qu’il avait été trop loin, Marc Lièvremont a tenté un rétropédalage en bonne et due forme. "J’ai perdu une occasion de fermer ma grande gueule", a-t-il lâché mercredi. "C'était une forme de synthèse sur leur comportement depuis quatre ans, une manière de mettre un peu la pression aussi". 

Une nouvelle fois interrogé sur son entente avec ses joueurs, le coach des Bleus a répondu avec une certaine franchise : "quand on vit quatre mois avec trente joueurs, on ne peut pas faire l'unanimité. Je ne suis pas là pour être l'ami de mes joueurs mais pour les mener au bout". Si la France est championne du monde dimanche, toutes ces querelles seront certainement vite oubliées…