Li s'éveille sur terre

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Régis AUMONT , modifié à
Quatre mois après sa finale perdue en Australie, Na Li aura, à Roland-Garros, une deuxième chance de remporter le premier titre de sa carrière en Grand Chelem. La Chinoise, autrefois en délicatesse avec la terre battue, a trouvé la bonne alchimie et confirme à Paris ses progrès entrevus cette saison. Maria Sharapova, battue ce jeudi en demi-finales (6-4, 7-5), peut en témoigner.

Quatre mois après sa finale perdue en Australie, Na Li aura, à Roland-Garros, une deuxième chance de remporter le premier titre de sa carrière en Grand Chelem. La Chinoise, autrefois en délicatesse avec la terre battue, a trouvé la bonne alchimie et confirme à Paris ses progrès entrevus cette saison. Maria Sharapova, battue ce jeudi en demi-finales (6-4, 7-5), peut en témoigner. Première Chinoise à disputer, ce jeudi, une demi-finale à Roland-Garros, Na Li est devenue dans la foulée la première joueuse asiatique à se hisser en finale de la levée française du Grand Chelem. Après Kvitova et Azarenka, Li a court-circuité le jeu d'une autre grosse frappeuse du circuit, Maria Sharapova, pour devenir la première finaliste des Internationaux de France 2011. Tout sauf une surprise tant la 7e joueuse mondiale, désormais assurée de rejoindre le Top 5 à l'issue du tournoi, fait preuve de solidité depuis le début de la quinzaine parisienne. Son accession en finale, qui n'a aujourd'hui rien d'un vol, aurait pu surprendre il y a encore quelques années quand Li, en constante progression, peinait à développer son jeu sur terre battue. "Je n'avais jamais imaginé pouvoir aller aussi loin à Roland-Garros, avait-elle confié après sa victoire sur Azarenka en quarts de finale. Sur les trois autres tournois du Grand Chelem oui, mais pas ici. Parce que sur terre battue, il faut savoir glisser et imprimer beaucoup d'effet à sa balle. Et même si, en Asie, on joue beaucoup comme ça, les meilleures surfaces pour nous restent les surfaces dures." Mais depuis le début de saison, avec deux demi-finales à Madrid et à Rome marquant son retour au premier plan après une période délicate faisant suite à sa finale perdue à Melbourne, la Chinoise avait montré ses aptitudes sur la surface lente. Sharapova trahie par son service Face à elle cet après-midi sur un court Philippe-Chatrier baigné de soleil, Maria Sharapova tentait de se hisser en finale d'un Majeur pour la première fois depuis janvier 2008. Mais la Russe, si impressionnante devant Petkovic au tour précédant, est quelque peu passée à côté de son rendez-vous, trahie notamment par son service, l'une de ses armes principales. Une panne de première balle dont a su tirer profit Li qui, à cinq reprises, s'est emparée de la mise en jeu adverse. D'abord pour mener 3-0 d'entrée de match mais encore deux autres fois dans la première manche qu'elle concluait sur la 16e faute directe, provoquée par la bande du filet, de sa rivale (6-4). Moins précise dans le second set, la Chinoise a été menée 4-2 avant de serrer le jeu à nouveau et profiter, une nouvelle fois, des trop nombreuses erreurs de l'ancienne numéro 1 mondiale. Et c'est sur une double faute, sa dixième du match, que Sharapova a offert sur un plateau la qualification à Li qui, quatre mois après, disputera samedi sa deuxième finale dans une levée du Grand Chelem. "C'était un match très difficile qu'elle aurait pu gagner également, constatait la première finaliste devant les caméras de France Télévisions. Maria se bat jusqu'au bout et sur chaque point. Je savais que tout pouvait arriver dans cette demi-finale." Très suivie au pays, où son parcours devrait faire naître des vocations, Li a une nouvelle marche à franchir pour entrer un peu plus dans l'histoire du tennis chinois. Battue par Kim Clijsters en trois sets lors de la finale de l'Open d'Australie en début d'année, elle fera tout dans deux jours pour ne pas revivre pareille désillusion.