Les frères Marroux au crible

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Benoît Conta , modifié à
Arrivé cet été à Chambéry en provenance d'Ivry, Olivier Marroux, 25 ans, a eu la joie de retrouver son petit frère, Guillaume, 21 ans, tout juste sorti du centre de formation. Pour les deux hommes, c'est désormais l'opportunité de vivre à deux une aventure forcément spéciale. A l'heure d'aborder le déplacement à Zagreb, en Ligue des champions, rencontre avec les deux ailiers, Olivier le gaucher, et Guillaume le droitier.

Arrivé cet été à Chambéry en provenance d'Ivry, Olivier Marroux, 25 ans, a eu la joie de retrouver son petit frère, Guillaume, 21 ans, tout juste sorti du centre de formation. Pour les deux hommes, c'est désormais l'opportunité de vivre à deux une aventure forcément spéciale. A l'heure d'aborder le déplacement à Zagreb, en Ligue des champions, rencontre avec les deux ailiers, Olivier le gaucher, et Guillaume le droitier. Pour commencer, à quel âge et pourquoi avez-vous commencé le handball ? Olivier: J'avais 8 ans. J'ai commencé entre autres parce que ma tante a joué beaucoup au hand, pendant 35 ou 40 ans. Pas à un niveau super élevé mais le week-end j'allais souvent la voir jouer. Quand il a fallu choisir un sport à pratiquer, je me suis tourné vers le handball. Guillaume: J'ai commence à 10 ans. Quand on était à Valence, mon frère faisait déjà du hand, ma tante aussi, elle était gardienne. A chaque fois qu'on allait chercher mon frère à l'entraînement avec mon père, les mecs de Valence me demandaient : « et toi, tu t'y mets quand ? ». Ensuite on a déménagé sur Montélimar quand j'avais dix ans, et je m'y suis mis car ça me plaisait, mon frère en faisait. On faisait déjà du hand tous les deux dans le jardin, mon père nous avait fait un but. Quel a été votre parcours jusqu'à Chambéry ? O.: J'ai fait la section sportive au collège et au lycée à Montélimar. J'ai joué quatre ans en Nationale 1 à Montélimar, de 17 à 21 ans. Après je suis parti un an à Villefranche en D1, ensuite à Ivry, et désormais à Chambéry depuis le début de la saison. G.: J'ai fait toute ma formation jeune à Montélimar. J'ai été surclassé en -18ans quand j'avais 14 ans et on a été champions de France. Après, à 17 ans, j'ai joué avec la N1 à Montélimar. Après, Bertrand Pachoud (coach du centre de formation de Chambéry, ndlr), est un bon copain de Sylvain Frésu, mon coach à l'époque. On a donc fait un match amical face à la réserve de Chambéry, et je n'ai pas été bon, j'ai dû faire un truc comme 1 ou 2 sur 10 aux tirs. Et Sylvain m'a ensuite dit qu'il ne me l'avait pas dit avant pour ne pas me mettre la pression, mais Chambéry était intéressé par moi, mais qu'il ne savait pas s'ils l'étaient encore après (rires). Mais finalement, ils étaient toujours intéressés, et l'année d'après, je suis allé au centre de formation. Désormais, vous jouez avec votre frère, c'est un plus ? O.: C'est la cerise sur le gâteau. On en avait envie mais ce n'était pas prévu, on essaie de gérer nos carrières tous les deux, séparément. Si c'est mieux pour l'un ou pour l'autre de ne pas jouer ensemble, on le fera. Maintenant, jouer avec lui, c'est particulier. Moi je prends ça super bien car avec Guillaume on est quand même super proches. On ne vit pas ensemble, mais on est beaucoup ensemble donc c'est vraiment génial. G.: C'est carrément un plus ! Au niveau des sensations c'est sublime. Déjà jouer avec des amis à soi c'est assez magnifique, mais avec son frère c'est encore plus beau. Avec mon frère on s'entend vraiment bien. On a une relation fusionnelle. On s'était toujours dit que l'un de nos objectifs à court ou à moyen terme, c'était de jouer ensemble dans la même équipe. Donc là, c'est vraiment que du bonheur. Est-ce particulier à l'entraînement, sachant que vous êtes à des postes opposés, ou vous êtes souvent l'un face à l'autre ? O.: Quand il faut faire des groupes de deux on est ensemble, après ce qui change c'est que j'ai un regard différent sur ce qu'il fait. Ce n'est pas comme si c'était un coéquipier normal. Je regarde tout le temps ce qu'est en train de faire Guillaume, et je pense que pour lui c'est pareil. C'est vraiment différent, mais c'est surtout du bonheur. G.: Ça tombe vraiment bien parce que sinon, avec la concurrence, ça n'aurait pas été possible. Au quotidien, il a beaucoup plus d'expérience que moi donc il peut m'apporter énormément. D'abord au niveau du shoot, au niveau du rapport tireur-gardien, car c'est un domaine où il est vraiment performant, et il l'a prouvé depuis pas mal d'années. Il me donne beaucoup de conseils, et ça m'aide beaucoup. Après, je lui donne aussi quelques conseils, mais je pense qu'il n'en a pas vraiment besoin... Votre référence dans le handball ? O.: Quand j'ai commencé à mon poste, il y avait Grégory Anquetil. Quand j'étais plus jeune, c'est vraiment un joueur qui m'a marqué. Après en grandissant un peu, il y a eu l'ailier droit croate, Mirza Dzomba. J'aimais bien son style de jeu. Je le trouvais fort. Ce ne sont pas des modèles, mais ce sont des joueurs que je regardais attentivement. G.: Quand j'étais petit j'aimais beaucoup Lars Christiansen, l'ailier gauche danois. Je le regardais beaucoup jouer. Sinon quand j'étais jeune, je jouais demi-centre car j'étais plutôt grand pour mon âge. Mais après j'ai arrêté de grandir (rires). Je regardais beaucoup les demi-centres, et je trouvais Ivano Balic vraiment extraordinaire. Je me suis pas mal inspiré de lui. La qualité handballistique que vous aimeriez prendre à votre frère ? O.: Je pense que ça serait sa gamme de tirs. Je trouve qu'il a vraiment une belle gamme de tirs. Il sait faire quasiment tous les tirs qui existent au hand, et il sait bien les faire. G.: Son efficacité aux shoots. Votre geste technique préféré ? O.: La roucoulette inversée. G.: Le chabala. Votre meilleur souvenir dans le handball ? O.: Je vais pas être très original, c'est ma première sélection en équipe de France. C'est quelque chose qui marque forcément. Je ne m'y attendais vraiment pas quand elle est arrivée. G.: Les deux titres de champion de France que j'ai eu en -18 avec Montélimar, et la signature de mon premier contrat pro à Chambé. Votre pire souvenir ? O.: Hormis les dix derniers matches que l'on a perdu l'an passé avec Ivry, lors de ma première année là-bas, en Coupe de France, on était en demi-finale face à Chambéry, et on perd d'un but. On est venu mourir à un but alors qu'on était mené de 7 ou 8 buts à la mi-temps. Ça, ça a été difficile à avaler. G.: Une finale perdue avec Chambéry en Coupe de la Ligue contre Montpellier, où je rentre et je fais vraiment pas un bon match, je rate un penalty. On avait pris +10. Pour en revenir à votre frère, quelle est sa principale qualité hors du terrain ? O.: Moi j'aime bien son insouciance. Après on peut dire que c'est un défaut, mais moi j'aime bien. C'est quelqu'un qui ne se prend pas la tête. Alors parfois j'aimerai qu'il se la prenne un peu plus mais il est comme ça, il est posé, il ne se prend pas le crâne. Je trouve que c'est bien. Ça lui va bien. G.: Que ce soit dans la vie de tous les jours ou au niveau du handball, il a toujours envie de gagner. Il a la rage de vaincre. C'est quelque chose qui fait vraiment avancer. Son principal défaut ? O.: Justement, je vais dire la même chose ! C'est très bien de vivre comme ça, mais il faut se poser des questions parfois. Quand il y a un problème, il ne faut pas toujours dire « je le ferai demain ». En même temps, on a souvent les défauts de nos qualités. G.: Il est trop râleur ! (rires) Enormément, au quotidien, il est toujours en train de râler, de ne pas être content. Mais c'est pour ça qu'on l'aime aussi ! (rires) Pour finir, quel serait le rêve à vivre à deux dans le handball ? O.: Un rêve à vivre à deux, ça serait continuer à jouer ensemble pendant longtemps. Après ce qui serait génial, ça serait de gagner un titre ensemble. Ça serait vraiment quelque chose de bien. Pour l'équipe de France, c'est un truc qui arrivera si on est performant tous les deux. C'est un rêve aussi, mais je pense que c'est plus facile de gagner un titre. Si on doit un jour avoir le maillot de l'équipe de France sur les épaules, bien sûr que ça sera un extraordinaire, surtout pour nos parents, notre famille. Ça sera vraiment à travers eux qu'on le vivra. Mais là-dessus, on avance sans trop se prendre la tête pour le moment. G.: Pourquoi pas se retrouver tous les deux en équipe de France un jour. Sinon, réussir à rester dans le même club toute une carrière.