Les Bleus tutoient les sommets

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Olivier CHAUVET , modifié à
ATHLETISME - L'équipe de France a décroché 18 médailles aux championnats d'Europe, un record !

ATHLETISME - L'équipe de France a décroché 18 médailles aux championnats d'Europe, un record ! Les championnats d'Europe de Barcelone se sont achevés dimanche sur un air de fête pour l'équipe de France qui, avec 18 médailles (huit en or, six en argent et quatre en bronze), a battu son précédent record établi à Bruxelles en 1950 avec 15 breloques. Elle se classe ainsi à la deuxième place du tableau des médailles, derrière la Russie (24 médailles). Surtout, les Bleus mettent fin à une longue période de disette. Depuis les derniers championnats d'Europe, à Göteborg en 2006, à l'issue desquels les Tricolores n'avaient décroché que huit médailles, le clan français avait en effet déçu sur la scène internationale : une médaille d'argent aux Mondiaux d'Osaka (Yohann Diniz sur 50 k marche), une seule autre à Pékin (l'argent de Mahiedine Mekhissi-Benabad sur 3 000 m steeple) et trois médailles aux Mondiaux de Berlin en 2009 (une d'argent, deux de bronze). Diniz : "ça fait un bien fou" L'émergence d'une nouvelle génération d'athlètes, sûrs de leur force et capables de jouer la gagne, incarnée par Christophe Lemaître, qui a décroché trois titres à Barcelone (100 m, 200 m, 4x100 m), Renaud Lavillenie (sacré au saut à la perche) ou Myriam Soumaré (argent sur 100 m, or sur 200 et argent sur le relais 4x100 m), voire Teddy Tamgho (seule grande déception avec une médaille de bronze au triple saut alors que l'or semblait lui être promis) a permis à toute l'équipe de France de se relancer et d'envisager les prochaines échéances avec beaucoup plus de confiance. "Pendant ces quatre dernières années, on comptait sur Mesnil, Baala et moi. Parfois, la pression sur nos épaules était bien lourde. Désormais, comme les médailles peuvent venir de partout, la pression diminue : ça fait un bien fou", confie ainsi Yohann Diniz, qui a retrouvé les sommets sur 50 km marche, après deux années décevantes : un abandon aux JO de Pékin et une 12e place aux Mondiaux de Berlin. D'autres comme le décathlonien Romain Barras, 5e à Pékin et 12e à Berlin, ont su profiter de ce nouvel élan pour franchir un cap. Yalouz (DTN) : "pas de triomphalisme" Nommé en mars 2009 directeur technique national (DTN) de l'athlétisme français, l'ancien lutteur Ghani Yalouz, médaillé d'argent aux JO d'Atlanta en 1996, n'est pas étranger à cette réussite. Proche des athlètes, il a su leur insuffler un nouvel état d'esprit, peut-être plus combatif. Reste désormais à savoir si les promesses entrevues à Barcelone pourront être confirmées lors des Mondiaux 2011 à Daegu en Corée du Sud ou des Jeux Olympiques 2012 à Londres, où la concurrence sera beaucoup plus relevée. Heureux du travail accompli, le DTN sait cependant le chemin qu'il reste encore à parcourir pour espérer briller aux JO de 2012. "Nous sommes particulièrement fiers des huit en or, parce que nous sommes dans l'excellence. Toutes les autres sont très belles aussi, car ils se sont tous arrachés, mais l'objectif, c'est de préparer Londres, a-t-il ainsi confié au micro d'Europe 1. On est heureux de ce que l'on a mis en place, mais il y a encore des choses à faire. Pas de triomphalisme, restons sereins. Les Jeux, c'est autre chose. Il ne faut pas sous-estimer nos adversaires, parce que la roue tourne. Il y a encore beaucoup de travail. Restons zen et gardons la tête sur les épaules".