Les Bleus et leur libre arbitre

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S.L., envoyé spécial , modifié à
Tout au long de cette VIIe Coupe du monde, notre site vous fait vivre au plus près de l'équipe de France. Tout ce qu'il faut savoir de l'actualité tricolore est à suivre au quotidien dans le Journal des Bleus. Si leur discipline est à l'honneur, les Tricolores le doivent en grande partie à l'expertise de Joël Jutge, ancien arbitre international aujourd'hui consultant auprès de l'équipe de France en Nouvelle-Zélande. Lièvremont se souvient de 1999, Palisson a une passion galloise et Yachvili a repris la course.

Tout au long de cette VIIe Coupe du monde, notre site vous fait vivre au plus près de l'équipe de France. Tout ce qu'il faut savoir de l'actualité tricolore est à suivre au quotidien dans le Journal des Bleus. Si leur discipline est à l'honneur, les Tricolores le doivent en grande partie à l'expertise de Joël Jutge, ancien arbitre international aujourd'hui consultant auprès de l'équipe de France en Nouvelle-Zélande. Lièvremont se souvient de 1999, Palisson a une passion galloise et Yachvili a repris la course. C'est l'un de ces hommes de l'ombre qui oeuvrent aussi à la réussite de la campagne des Bleus dans cette Coupe du monde en Nouvelle-Zélande. On a beaucoup évoqué la discipline de cette équipe de France, devenue presque un modèle pour son respect de la règle. Une image qui doit beaucoup à Joël Jutge qui, après sa carrière d'arbitre international de premier plan, a choisi de mettre son expertise au service de la sélection nationale. Intégré au staff tricolore, il offre aux joueurs de l'équipe de France cette connaissance accrue, non seulement de la règle, mais aussi des arbitres auxquels ils sont confrontés, montages vidéo à l'appui. "Ça nous donne une certaine prise de conscience par rapport à nos fautes, reconnaît volontiers Lionel Nallet. Sur le retour vidéo de chaque match, Joël nous interprète chacune de nos fautes ; de par son expérience, il a réussi à nous faire comprendre comment réfléchissait l'arbitre sur le terrain de par ses prises de décisions en quelques millièmes de seconde et ça permet de mieux comprendre." Jutge a de quoi être satisfait des Bleus depuis le coup d'envoi de cette Coupe du monde: "La discipline française est pour l'instant intéressante, juge-t-il. Ce sont des choses qui ne sont jamais acquises. Ce n'est pas quelque chose de naturel chez nous, donc il faut toujours y revenir. Ce qui est intéressant dans ce que l'on fait, si on regarde par exemple le match contre la Nouvelle-Zélande, on donne peu de points à l'adversaire au pied. Carter de toute la partie, il ne peut taper qu'une seule fois au pied, aucune pénalité dans notre camp, ça c'est très intéressant. Contre les Anglais, on se rend compte que la première pénalité dans notre camp arrive à la 42e, ça veut dire que durant toute une mi-temps, on est très disciplinés, que l'on joue dans le camp adverse. Ça veut dire également que l'on est capables de porter les ballons. On sait très bien dans cette Coupe du Monde que si l'on porte les ballons, on a une chance de récupérer la pénalité. Tous ces éléments nous permettent de donner peu de points au pied." Pour Jutge aussi, il est un point noir sur la copie. Presque évident: "Le seul match où l'on n'a pas été disciplinés, ça l'a été contre les Tonga." Fort de cette expertise, les Bleus avouent volontiers voir les arbitres sous un autre jour: "Quelque part, oui, ça a un peu humanisé l'arbitre auprès des joueurs, reconnaît Nallet sincère. Souvent, on se posait des questions sur l'intégrité... Le fait de connaître Joël, qu'il nous explique sur une situation donnée, où, nous, les joueurs, on se dit: « Il a tort. », que l'arbitre n'a même pas une seconde pour réfléchir, il a un flash et prend sa décision... Oui, ça permet de les humaniser." Mais aussi : Lièvremont se souvient de 1999... Si plusieurs de ses joueurs, pour avoir été les acteurs malheureux des campagnes 2003 et 2007, toutes deux conclues en demi-finales de la Coupe du monde, sont a priori aujourd'hui à même de prévenir tout excès d'euphorie à ce stade de la compétition, Marc Lièvremont, qui fut de l'équipe de France finaliste malheureuse en 1999 face à l'Australie (35-12) après l'exploit de Twickenham au tour précédent face aux All Blacks (43-31), ne manquera pas de pointer les pièges à éviter à la lumière de son expérience: "On a commencé dès la fin du match contre l'Angleterre à sensibiliser les joueurs sur les dangers de se disperser, reconnaît-il. Je me souviens très bien de notre après-match en 1999, d'une semaine compliquée, où on avait trop longtemps gardé la tête à la demi-finale et on n'avait jamais basculé sur la finale. Et en face de nous, une équipe australienne qui était programmée pour être championne du monde. Et qui nous l'avait fait payer en finale." S.L., à Auckland Palisson, passion galloise On le sait, Alexis Palisson nourrit une admiration certaine pour son homologue gallois, l'ailier vétéran Shane Williams avec lequel il partage un gabarit de poche, qui n'empêche ni l'un ni l'autre de briller au plus haut niveau. Le Pays de Galles reste aussi synonyme de bons souvenirs pour le néo Toulonnais puisqu'il s'est imposé à deux reprises lors de ses confrontations face aux Diables rouges, dont la première au Millennium de Cardiff, lors du Grand Chelem 2010, avec un essai personnel sur interception de 100 mètres (20-26). Palisson se souvient aussi du dernier succès tricolore dans le Tournoi: "C'était un contexte difficile (défaite de la France face à l'Italie le week-end précédent, ndlr). Une équipe du pays de Galles qui n'avait rien à perdre, qui jouait son meilleur rugby. On a gagné sur une grosse défense. On a souffert en fin de match et on se souvient qu'ils terminent très bien les matches. Il va falloir faire très attention." Quoi de neuf, Doc' ? C'est la bonne nouvelle du jour pour les Bleus qui, lors de leur entraînement ce mercredi matin, sur le terrain d'Onewa Domain, encore soumis à la pluie, ont vu le retour de Dimitri Yachvili (contusion cuisse). L'optimisme affiché par Marc Lièvremont la veille, lors de l'annonce du XV de départ pour la demi-finale face aux Gallois, où le Biarrot est titulaire, n'était pas que de façade puisque "le Yach'", après trois jours de soins, a pu effectuer un retour encourageant, notamment en travail d'appuis: "J'ai repris la course, appréciait-il, détendu, quelques minutes plus tard face à la presse. Ça suit son cours. Confiant, tout va bien !" Un groupe tricolore au complet qui enregistrait également les retours de Rougerie (épaule), Harinordoquy (dos), Ducalcon (mollet), et Barcella (cuisse). La séance aura permis au avants de réviser au joug les entrées en mêlée, sanctionnées face aux All Black>s par M. Rolland, qui samedi dirigera à nouveau les Bleus. MARDI: Lièvremont, le grand méchant look