Leloup: "Continuer à bosser"

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Propos recueillis par Thomas PISSELET , modifié à
BASKET - Jérémy Leloup espère bien mener Vichy à la victoire face à Roanne ce samedi.

BASKET - Jérémy Leloup espère bien mener Vichy à la victoire face à Roanne ce samedi. Jérémy, vous vous êtes révélé lors de la Semaine des As avec Vichy. Que gardez-vous de ce tournoi à Villeurbanne ? Beaucoup de bons souvenirs après deux gros matches comme ça. Je me suis très bien senti. Avec la blessure de Dounia Issa, il a fallu qu'on ajuste les positionnements de certains joueurs. J'ai alors dû me décaler au poste 4 pour le remplacer un peu et c'est vrai que les défenses adverses n'étaient pas prêtes à ça. J'ai réussi à en profiter parce que j'ai souvent été seul. Avoir un joueur qui peut s'écarter et shooter, ça étire les défenses. Ça nous a servi contre Le Mans (97-93, a.p.). Un peu moins contre Orléans (62-67) parce qu'on a manqué de fraîcheur physique. Mais il ne faut pas s'arrêter là, il faut continuer à bosser. En tant qu'ailier, jouer au poste 4 vous a-t-il plu ? Oui, ce n'est pas si mal... Pour x ou y raison, on est parfois amené à dépanner. Moi, ça me permet d'évoluer sur deux postes. C'est bien d'être polyvalent. Ça peut apporter des choses différentes dans le jeu. Sur ce week-end là, ça m'a bien servi. LA JAV s'est inclinée en demi-finale contre Orléans, en partie à cause de la sortie sur blessure de Zach Moss à la mi-temps. N'y a-t-il pas de regrets ? Non parce qu'on n'a pas à rougir de notre prestation. On a fait une très belle Semaine des As. On était dans le match en première mi-temps contre Orléans. Perdre Zach, qui était notre point d'ancrage à l'intérieur, a changé les choses surtout que Dounia n'était pas là non plus. Après, c'est un fait de match. Il a fallu faire avec et je trouve qu'on a réussi à s'adapter. On a tenu jusqu'au troisième quart mais au début du quatrième, on a craqué. On avait pas mal donné physiquement, le cinq n'avait pas beaucoup tourné. Mais on a prouvé à tout le monde, notamment ceux qui nous voyaient perdre dès le premier match, qu'il fallait compter sur nous. Cette Semaine des As peut-elle donner des ailes à Vichy ? Personne ne nous attendait là avant même la dernière journée de la phase aller du championnat. Mais nous, on va faire le maximum pour accrocher les play-offs. Le premier objectif, c'est le maintien. C'est en bonne voie. Donc pourquoi pas voir plus grand ? "Il faut confirmer" Voir plus grand, surtout en temps de jeu, c'est ce qui vous a conduit à quitter Le Mans l'été dernier. Quel regard portez-vous sur votre saison ? J'ai dû faire un choix à l'issue des play-offs la saison dernière: rester au Mans pour jouer dix ou quinze minutes par match, et encore, ou partir pour avoir du temps de jeu. Maintenant, tout se passe bien. Je suis dans le cinq majeur, je joue vingt-cinq ou trente minutes. J'ai des responsabilités, j'apprends à gérer les fins de matches, ce que je n'étais pas habitué à faire au MSB. Là-bas, je jouais surtout dans le premier et au milieu de troisième. Je n'étais pas dans le money-time. Alors j'ai fait ce choix-là de venir à Vichy parce que j'avais envie de lancer ma carrière, de montrer que j'avais le niveau et qu'il fallait me laisser du temps de jeu. Ça me réussit pas mal cette année. Mais il faut confirmer. Cette gestion du money-time, on l'a vue face au Mans. Aviez-vous envie de prouver quelque chose au MSB, qui vous a prêté à la JAV ? Non, je n'avais pas dans l'idée de prouver quoique ce soit à quiconque. Ce que je voulais surtout, c'est jouer, prendre des minutes, progresser à apprendre à gérer ces situations-là parce que c'est jouissif ! Quand on a fait faute sur moi à la fin du dernier quart (alors que le score était de 77-75 en faveur du Mans, ndlr), j'ai tout de suite repensé au début d'année, au premier match, où j'avais eu trois lancers francs comme ça que j'avais loupés. Je me suis dit: "Bon, il ne faut pas les manquer." Ça prouve que j'ai grandi, que je suis mieux. En quoi ces deux matches réussis face au Mans et Orléans peuvent-ils vous permettre de franchir un nouveau palier ? Même si j'ai fait deux bons matches, et encore d'autres avant cette Semaine des As, il ne faut pas que je m'enflamme. J'ai encore beaucoup de boulot. Rien n'est acquis. Jusque-là, c'est clair que j'ai franchi un cap cette saison: j'hésite moins, je prends plus de risques. Mais il ne faut pas s'emballer, je vais rester dans ce que je sais faire, donner le maximum pour emmener Vichy le plus haut possible et continuer à m'épanouir comme je le fais en ce moment. "J'aimerais faire une belle carrière en France et pourquoi pas ensuite en Europe." Un mot sur Jean-Louis Borg, qui vous a accordé la confiance dont vous aviez besoin et vous permet d'éclore... Je suis super heureux qu'il m'ait venir à Vichy et me fasse autant confiance. C'est en grosse partie grâce à lui que cette saison me réussit parce que c'est le coach qui décide de me laisser ou pas sur le terrain. De m'intégrer dans le cinq majeur, de faire de moi un joueur cadre que je sois bon ou moins bon, c'est super important pour lancer une carrière et progresser. Je ne le remercierais jamais assez pour tout ça. S'il n'y a pas un coach comme ça qui m'avait lancé, je serais peut-être encore à jouer cinq ou dix minutes au fond du banc. C'est vraiment superbe ce qu'il m'arrive, en plus j'ai de bonnes relations avec lui. Votre prêt se terminera à la fin de saison. Que ferez-vous ensuite ? Je n'ai sais rien. Je suis avec Vichy. Quand le moment sera venu, je prendrai une décision. Dans mon contrat, il est prévu que je retourne au Mans l'année prochaine (le MSB l'avait prolongé avant de le prêter à la JAV, ndlr). Maintenant, reste à savoir ce qui peut se passer... Et à plus long terme, de quoi rêvez-vous ? Je vais déjà finir la saison, confirmer plusieurs années et voir ensuite l'évolution. J'aimerais faire une belle carrière en France et pourquoi pas ensuite en Europe. Je connais mes capacités. Je suis plus fait pour ça que pour le rêve américain. L'équipe de France ? J'y pense un peu, oui. Bon, ça n'occupe pas 100% de mon esprit, je ne veux pas me faire de film. J'attends de voir... N'avez-vous pas l'impression d'avoir perdu un ou deux ans dans votre progression au Mans ? Non, pas vraiment. Parce que j'ai quand même joué dix minutes de moyenne la saison dernière et que j'ai côtoyé des joueurs d'Euroligue. Ça m'a quand même permis de progresser. J'aurais perdu une saison si j'étais resté au Mans cette année parce que je n'aurais pas eu le temps de jeu que j'ai à Vichy actuellement.