Legrand ouvre le compteur bleu

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Michaël BALCAEN , modifié à
Après une première journée blanche lors des championnats du monde, l'équipe de France a décroché sa première médaille mercredi à Bercy, grâce à Ugo Legrand, qui s'est emparé du bronze dans la catégorie des moins de 73 kg. De son côté, Priscilla Gneto (-52 kg) a échoué au pied du podium, alors que Morgane Ribout, Automne Pavia, Pénélope Bonna et Benjamin Darbelet ont été sortis prématurément.

Après une première journée blanche lors des championnats du monde, l'équipe de France a décroché sa première médaille mercredi à Bercy, grâce à Ugo Legrand, qui s'est emparé du bronze dans la catégorie des moins de 73 kg. De son côté, Priscilla Gneto (-52 kg) a échoué au pied du podium, alors que Morgane Ribout, Automne Pavia, Pénélope Bonna et Benjamin Darbelet ont été sortis prématurément. Du bronze, ça n'efface pas tout mais c'est déjà beau. Le feu d'artifice annoncé ressemble presque à un pétard mouillé tant les déceptions s'enchainent. Après le zéro pointé du premier jour, il y a heureusement eu Ugo Legrand. L'Orléanais a réalisé un superbe parcours avec notamment un succès impressionnant face au Corée Wang numéro 1 mondial en seulement 15 secondes. "J'avais prévu plusieurs schémas, il fallait être décisif d'entrée car je savais qu'il avait des lacunes en début de combat", analysera-t-il. Avant cela, il avait déjà passé deux tours contre le Colombien Castro puis le Kazak Zaripaknov. Il lui restait tout de même un quart de finale contre l'Ouzbek Jurakobilov pour filer en demi-finale. Une mission réussie sur yuko. Avant la demi-finale, Legrand interpelle Darberlet et lui dit: "Je prend Elmont, il faudra que je te demande". Il ne sait pas que son coéquipier vient de se faire éliminer et lui claque la bise. Les trucs, Darbelet n'a pas rechigné à lui en donner. De fait, ce fut très tendu contre le Néerlandais, un combat âpre avec plusieurs attaques fortes d'un Elmont qui passera aussi beaucoup de temps à reculer, d'où un sentiment étrange. Car Legrand n'a pas ménagé sa peine, il a attaqué, mais à la décision, il s'est incliné 3 drapeaux à 0. Dur, car sur le combat, il a répondu présent. Effondré en rentrant au vestiaire, il a réussi à se remettre rapidement dedans très rapidement. Son combat pour le bronze l'a prouvé avec une immobilisation opportuniste sur le Kazak qui aura duré 15 secondes. Avec un avantage de yuko à la clé qu'il aura tenu jusqu'au bout. Les bras levé, il a mérité de savourer et d'haranguer le public de Bercy pour demander encore plus de bruit. "C'est une belle satisfaction après une journée très difficile. Il a réussi à se reconcentrer (après la demi-finale) pour aller chercher une très belle médaille de bronze. Cela laisse augurer de belles choses à un an des Jeux", jubile un Daniel Fernandes, ancien de la catégorie et aujourd'hui son entraîneur à Orléans. Gneto si près du bronze Une première médaille pour les Bleus qui a bien failli être double. Car Priscilla Gneto finalement cinquième est passée tout près du bonheur. Elle n'avait pourtant pas un premier tour aisé face à la Chinoise He. Elle s'en est très bien sortie en s'imposant par ippon comme face à la Dominicaine Maria Garcia. Ce fut beaucoup plus dur contre la Cubaine Bermoy puisqu'elle a dû en passer par la décision des arbitres. En quarts de finale, elle a fait son combat devant l'Espagnole Carrasco mais l'arbitre a estimé qu'elle attaquait moins que son adversaire et l'a pénalisée à deux reprises contre une seule fois à son adversaire. Discutable... Eliminée, elle n'a pas eu à combattre en repêchage, la Russe Kuzyutina ayant déclaré forfait. Face à Chitu, une Roumaine très agressive, Gneto a rendu coup pour coup, elle s'est accrochée jusqu'au golden score. Une prolongation malheureusement fatale... "Je suis triste. Mais c'est tout de même une belle journée. Je me suis battue contre les meilleures mondiales qui pouvaient toutes faire un podium. J'ai réussi à aller au bout de moi-même. Ça me motive pour l'avenir même s'il me reste du travail", explique-t-elle. On attendait également beaucoup de Pénélope Bonna. La championne d'Europe en titre a chèrement vendu sa peau, franchissant les deux premiers tours en remportant ses combats par ippon face à Sayarath puis Kharitonova. Mais en huitièmes de finale, elle est tombée face à la Japonaise Nishida, numéro 1 mondiale et championne du monde en titre... La Française a commis une erreur qui lui a valu un waza ari de retard, elle a su remonter en passant une attaque forte mais comptée yuko. Contrainte d'attaquer, Bonna va se faire surprendre à 25 secondes du terme du combat. Fin de parcours sans repêchages... "Ça fait très mal car je venais pour gagner. Je suis très déçue. J'étais bien, c'est ce qui me déçoit le plus", reconnaîtra-t-elle. Le couac de Ribout, la déception Pavia Avant cela, le premier couac de la journée est venu de Morgane Ribout éliminée d'entrée. Une énorme déception pour la championne du monde 2009 tombée face à la Britannique Howlett sans donner le meilleur d'elle-même. "J'ai manqué de sérénité, de détermination. Je savais qu'elle avait un profil qui m'embête beaucoup car elle attaque vite. Je n'ai pas trouvé de solution, ça fait mal car la préparation s'est super bien passée et je me plante complètement", lâchera-t-elle après avoir séché ses larmes. Elle laissait donc seule en piste en -57kg une Automne Pavia concentrée lors des premiers tours puisqu'elle va sortir la Vénézuélienne Velazquez puis la Colombienne Arango. La voie était libre vers un huitième de finale très costaud face à la Russe Irina Zabludina. Un combat perdu sur une clé de bras. "C'est une énorme déception. C'est une fille forte, on se connaît toutes les deux. C'est dur et frustrant de travailler toute l'année, avec deux mois de stage et de perdre. Il reste les équipes pour se rattraper", reconnaitra-t-elle après coup. Une déception logique...