Legrand: "Hors du commun"

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Propos recueillis par Michaël BALCAEN , modifié à
L'équipe de France aborde les championnats du monde à Bercy avec une énorme envie de bien faire. Conscient de l'avantage d'évoluer à domicile dans une des salles les plus chaudes au monde, Ugo Legrand (-73 kg) a travaillé d'arrache-pied afin de réaliser une très grosse performance. Le pensionnaire d'Orléans se considère comme un outsider dans sa catégorie, mais il se sent capable de battre tout le monde.

L'équipe de France aborde les championnats du monde à Bercy avec une énorme envie de bien faire. Conscient de l'avantage d'évoluer à domicile dans une des salles les plus chaudes au monde, Ugo Legrand (-73 kg) a travaillé d'arrache-pied afin de réaliser une très grosse performance. Le pensionnaire d'Orléans se considère comme un outsider dans sa catégorie, mais il se sent capable de battre tout le monde. Ugo, vous avez été blessé à l'épaule au printemps. Est-ce réglé ? Oui, j'ai commencé la préparation avec un programme allégé, beaucoup de rééducation et du "cardio". J'ai pris le temps nécessaire et je n'ai plus ni douleur ni appréhension depuis le mois de juillet. Depuis le stage à Dinard, je fais tout à fond. Etrangement, avec la reprise de l'activité, les douleurs ont totalement disparu. L'épaule ne travaillait plus du tout, du coup, il fallait peut-être la re-tonifier. Dans quel état d'esprit vous trouvez-vous à l'heure d'aborder les Mondiaux ? Je suis très pressé, j'ai vraiment envie que ça arrive. J'ai une énorme motivation, je ne réalise pas encore comment ça va être. Je crois que de venir tâter l'ambiance, voir les premiers combats, ça va vraiment me mettre l'eau à la bouche. Pour moi, ça va être hors du commun. Un Tournoi de Paris à Bercy, c'est déjà énorme, là je pense que ça va être Bercy puissance 10. J'avoue que j'ai du mal à me l'imaginer. Quel est le menu des derniers jours avant votre entrée en lice ? Certains vont continuer à travailler à Marcoussis, mais pour moi, ça va être light. Les lourds (ndlr, qui combattent les derniers jours) feront de la musculation, des séances plus complètes, mais de toute manière il n'y aura pas de relâchement, car il y a les compétitions par équipes dans la foulée. Comment vous considérez-vous dans cette catégorie ? Je me vois comme un outsider, je ne suis pas le meilleur mondial mais je suis dans les 15. Je sais que j'ai la possibilité de battre les meilleurs, je vais aborder les Mondiaux confiant, sans me poser de questions. Je sais qu'une médaille est possible dès cette année. De toute façon, ça passe tellement vite qu'on ne peut pas se permettre de se dire qu'on a le temps. "Faire chuter à outrance" Quels ont été vos axes de travail ? Le kumikata (ndlr, la prise de garde) à fond, faire chuter à outrance, avoir la meilleure liaison possible au sol car ça me fait gagner beaucoup, l'idée étant de renforcer mes points forts. De toute manière, dans une préparation à ce type d'événement, il ne faut pas trop ouvrir. Le noyau dur doit frôler la perfection, je ne vais pas sortir un nouveau mouvement fort comme ça, ça se travaille sur certaines périodes et il faut beaucoup de temps pour le mettre en place. Quelle est l'importance des résultats des autres Français ? Y a-t-il une dynamique positive si les premiers partenaires en lice brillent ? Oui, il y a une vraie émulation. Après, certains auront plus ou moins de chance, c'est certain, mais la dynamique sera importante et multipliée du fait d'être en France. Les locaux ont toujours davantage de réussite. On le voit tout le temps, y compris avec les Japonais lors des derniers Mondiaux. Mais c'est toujours le cas, par exemple lors du Tournoi de Paris, les Français ont plus de médailles qu'ailleurs. Pour terminer, quelle importance donnez-vous à la compétition par équipes ? C'est l'opportunité de réussir de belles choses ensemble. Le judo est un sport individuel. Lors des premières compétitions, on regarde ce que les autres font, on est ravi s'il y a des médailles, mais on pense d'abord et avant tout à notre performance. Là, il faudra être altruiste, c'est un travail commun et c'est énorme. En plus ce sera en France, avec tout le public derrière nous...