Le spleen de Gourcuff

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LAURENT DUYCK , modifié à
Alors que certains internationaux tricolores ont brillé cette semaine à l'occasion de la sixième journée de la Ligue des champions, Yoann Gourcuff est lui toujours à l'infirmerie pour soigner son tendon d'Achille. Le meneur de jeu lyonnais, contraint de faire l'impasse sur la réception de Toulouse ce week-end en championnat, en profite pour se refaire un moral, touché par la charge virulente de Paolo Maldini à son encontre.

Alors que certains internationaux tricolores ont brillé cette semaine à l'occasion de la sixième journée de la Ligue des champions, Yoann Gourcuff est lui toujours à l'infirmerie pour soigner son tendon d'Achille. Le meneur de jeu lyonnais, contraint de faire l'impasse sur la réception de Toulouse ce week-end en championnat, en profite pour se refaire un moral, touché par la charge virulente de Paolo Maldini à son encontre. Les autres flambent et lui se morfond. Karim Benzema, auteur d'un triplé avec le Real Madrid contre Auxerre (4-0), Franck Ribéry, double buteur avec le Bayern face à Bâle (3-0), et Samir Nasri, qui est lui aussi allé de son petit but avec Arsenal contre le Partizan Belgrade (3-1), trois internationaux eux aussi comparés un jour avec Zinedine Zidane, ont profité de la sixième journée de la Ligue des champions pour se mettre en évidence mercredi. La veille, Yoann Gourcuff assistait lui de loin au petit nul (2-2) de l'Olympique Lyonnais face à Tel-Aviv. Le pied droit toujours douloureux et le coeur meurtri. Victime d'un écrasement musculaire du tendon d'Achille droit le 24 novembre dernier lors de la défaite lyonnaise à Gelsenkirchen contre Schalke 04 (0-3), le milieu de terrain international n'a plus rejoué depuis. Et sera une nouvelle fois forfait ce week-end pour la réception de Toulouse, un match qui pourrait permettre à l'OL de monter sur le podium au soir de la 17e journée de Ligue 1. Gourcuff ronge son frein. Mais rumine surtout cette charge aussi surprenante que violente à son encontre effectuée, deux jours après ce match perdu à Gelsenkirchen, par Paolo Maldini, l'ancien défenseur légendaire de l'AC Milan, dans les colonnes de L'Equipe. "Gourcuff au Milan s'est trompé à 100%. De ce que j'ai vu, une bonne part des torts provient de lui. Son problème ici c'était son comportement. Il ne s'est pas montré intelligent dans sa manière de se gérer lui", déclarait l'Italien, reprochant à son ancien coéquipier son manque d'implication dans le groupe et son laxisme tactique. L'OL se mobilise Un portrait au vitriol qui tranche avec cette image de bon garçon dégagée par l'intéressé, déjà chahuté en équipe de France. Lequel s'est depuis muré dans le silence après être venu chercher du réconfort en famille le week-end du 27 novembre à l'occasion du derby breton entre Lorient, dirigé par le paternel, et Rennes, son ancienne équipe. Un père, jamais très loin des intérêts de son fils, qui est monté au créneau cette semaine pour le défendre dans le bihebdomadaire France Football. "C'est une injustice terrible, tous ces ragots", s'est emporté l'entraîneur de Lorient. "Yoann dérange. Il est différent, il possède une autre structure culturelle, d'autres intérêts intellectuels. Personne n'aime la différence dans ce milieu. Et comme en plus, il est d'un naturel réservé..." Touché, le protégé de Laurent Blanc à Bordeaux puis en équipe de France peut compter sur le soutien de son nouveau club où il peine pourtant à s'imposer. "Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre eux à Milan, mais depuis qu'il est arrivé, Yoann se comporte de manière professionnelle, il fait son travail, il n'y a aucun problème de comportement ou d'état d'esprit", réagissait à l'époque Claude Puel, son entraîneur à Lyon. "Je ne comprends pas ce genre d'article, ça me semble bien loin de ce que je vois avec Yoann." Une incompréhension partagée par Jérémy Toulalan, l'un de ses potes du vestiaire, ou encore Michel Bastos, tous deux prompts à souligner le professionnalisme de leur coéquipier. Et si l'OL s'est fendu de deux courriers, l'un de Bernard Lacombe pour Paolo Maldini, l'autre de Jean-Michel Aulas à l'adresse d'Umberto Gandini, l'un des administrateurs de l'AC Milan, rapporte France Football, et si Carlo Ancelotti, son entraîneur de l'époque en Lombardie, a dit de lui qu'il était "un joueur talentueux", Gourcuff souffre toujours de cette histoire. "Ça ne le laisse vraiment pas froid. Il est tombé de haut avec cet article", avoue Christian Gourcuff qui s'explique sur le mutisme de son fils. "Il y a deux façons de procéder : se taire ou péter les plombs. (...) A ce compte-là, vu tout ce qui se raconte sur lui depuis plusieurs mois, il devrait chaque semaine se justifier et se défendre. Mais ne croyez pas qu'il n'y songe pas. Simplement, il réfléchit à la meilleure façon de répondre à tout ça." Et si c'était tout simplement sur le terrain ?