Le podium est complet

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Par Laurent Duyck , modifié à
Le podium de la Transat Jacques-Vabre en Imoca est désormais connu. Peu après minuit la nuit dernière, Alex Thomson et Guillermo Altadill (Hugo Boss) ont franchi la ligne d'arrivée à Puerto Limon au Costa Rica, plus de 15 heures après Jean-Pierre Dick et Jérémie Beyou (Virbac-Paprec), pour prendre la deuxième place de la course devant Armel Le Cléac'h et Christopher Pratt (Banque Populaire).

Le podium de la Transat Jacques-Vabre en Imoca est désormais connu. Peu après minuit la nuit dernière, Alex Thomson et Guillermo Altadill (Hugo Boss) ont franchi la ligne d'arrivée à Puerto Limon au Costa Rica, plus de 15 heures après Jean-Pierre Dick et Jérémie Beyou (Virbac-Paprec), pour prendre la deuxième place de la course devant Armel Le Cléac'h et Christopher Pratt (Banque Populaire). "Les derniers 150 milles... Hier c'était horrible, on était en plein milieu des grains, on voyait les autres avancer à 15 noeuds... c'était très stressant." La délivrance est intervenue à la nuit tombante vendredi au Costa Rica, peu après minuit heure française (à 00h20 heure française), pour Guillermo Altadill, coéquipier d'Alex Thomson sur Hugo Boss. Plus de 15 heures après Jean-Pierre Dick et Jérémie Beyou (Virbac-Paprec), intouchables sur cette transatlantique en double, le couple anglo-espagnol a pris la deuxième place de la Transat Jacques-Vabre. Une belle récompense pour ces deux durs au mal qui, à l'instar du duo gagnant, auront décidé de se frotter au plus gros des dépressions sur une route nord directe, quitte à souffrir plus que les autres. "Ce n'était pas la route la plus facile mais nous préférions cela plutôt que de rester deux jours coincés dans une zone sans vent avec les voiles qui font flap flap. Physiquement, ça va. Le plus dur, c'est que nous n'avons pas beaucoup dormi", reconnaît Alex Thomson, qui signe là, à la barre de l'ancien BT de Sébastien Josse, vainqueur de la Route du Rhum avec Roland Jourdain sous les couleurs de Veolia Environnement, son résultat le plus significatif en Imoca. Pouvait-il espérer mieux, à savoir venir chatouiller Virbac-Paprec 3 ? "Nous avons eu la même stratégie qu'eux. Et nous finissons l'un derrière l'autre. Je pense que notre bateau est un cran en dessous en vitesse. On espérait qu'il y aurait une opportunité pour revenir sur eux, on croyait que ce serait peut-être le cas à l'approche de l'arrivée mais ils avaient trop d'avance. Jean-Pierre Dick et Jérémie ont fait une course superbe. S'ils avaient choisi une autre stratégie, peut-être...", répond l'Anglais. Macif, sans énergie, au pied du podium En proie à des petits soucis techniques (on a évoqué des problèmes de rail de grand-voile) qui ne leur ont pas permis de suivre le rythme du duo Dick-Beyou, Thomson et Altadill auront au moins eu le mérite de résister au retour des sudistes, tous ces concurrents qui ont pris la décision au milieu de l'Atlantique de flirter avec la dorsale anticyclonique au sud de la route directe pour s'offrir un peu de répit. "Au moment où nous avons pris la décision, après les Açores, les deux options se valaient. Nous avons préféré faire confiance au court plutôt qu'au long terme et nous n'aurions pas dû", se justifiait à son arrivée Kito de Pavant, cinquième en compagnie de Yann Régniau sur Groupe Bel. Pour tous, l'objectif était alors de monter sur la boîte, une course qui s'est rapidement résumée à un duel entre Banque Populaire et Macif, le second étant la copie-conforme (à quelques détails près) du premier, l'ancien Foncia de Michel Desjoyeaux. Et à ce petit jeu, Armel Le Cléac'h et Christopher Pratt, pourtant bons derniers en sortie de Manche (la faute à un souci de moteur à la sortie du chenal du Havre et d'un problème de gennaker au moment du départ), mieux placés à l'entrée de la mer des Caraïbes ont pris le meilleur sur François Gabart et Sébastien Col pour un peu moins de deux heures à l'arrivée. "On a barré 24/24, peut-être plus que de raison, à l'extérieur de la casquette, c'est-à-dire tout le temps sous l'eau. Il n'y a pas besoin d'aller sur la Volvo pour se prendre de l'eau sur la tronche et faire de la navigation à vue", expliquait Pratt à l'arrivée. De leur côté, Gabart et Col ont connu des problèmes d'énergie qui les ont empêchés de se battre à armes égales jusqu'au bout. "Nous avons utilisé notre petit GPS portable qui nous a permis de savoir à peu près où nous allions et à quelle vitesse... c'étaient les seules infos que nous avions", se désolait le jeune skipper. "C'était aussi difficile, nerveusement et physiquement, que ce soit pour prendre les choix techniques, les choix de voiles... ou faire 20 minutes de quillage à la main, les manoeuvres tout seul quand l'autre barre...", ajoutait Col. Dans ces conditions, les deux hommes peuvent se satisfaire de cette quatrième place au pied du podium que convoitaient Kito de Pavant et Yann Régniau (Groupe Bel) revenus forts à la cinquième place devant Marc Guillemot et Yann Eliès (Safran). Tous se félicitaient surtout d'être arrivés à bon port à Puerto Limon, au terme d'une transatlantique exigeante, et n'oubliaient que leur principal objectif reste le Vendée Globe dont le départ sera donné dans un an.