Le physique de l'emploi

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Propos recueillis par S.L , modifié à
Si Marc Lièvremont, convaincu par l'état de fraîcheur de ses troupes à la veille de la demi-finale de Coupe du monde face au pays de Galles, a choisi de reconduire les vainqueurs de l'Angleterre, la jeunesse du XV du Poireau - face à la moyenne d'âge la plus élevée du dernier carré pour les Bleus - peut inquiéter. Julien Deloire, qui a mis au point la préparation des Tricolores, en dit plus.

Si Marc Lièvremont, convaincu par l'état de fraîcheur de ses troupes à la veille de la demi-finale de Coupe du monde face au pays de Galles, a choisi de reconduire les vainqueurs de l'Angleterre, la jeunesse du XV du Poireau - face à la moyenne d'âge la plus élevée du dernier carré pour les Bleus - peut inquiéter. Julien Deloire, qui a mis au point la préparation des Tricolores, en dit plus. Une montée en puissance "La question du pic de forme reste très difficile à objectiver, surtout sur un groupe de 30 joueurs. Le meilleur retour dont on bénéficie, c'est celui des joueurs. Surtout avec leur expérience, c'est forcément d'une grande richesse. On est beaucoup dans l'échange avec la certitude, comme on l'avait évoqué fin août, que le fait d'enchaîner les matches - certains viennent d'enchaîner un quatrième match consécutif - était pour eux une garantie de trouver le rythme de la compétition, et de se sentir de mieux en mieux au fil des rencontres. On peut toujours faire mieux, mais pour autant, je pense qu'on est sur la bonne voie." Des joueurs français version diesel "La moyenne d'âge nous a surtout interpellés, quand on a conçu la préparation, plutôt que les choix et les orientations à donner sur les semaines d'entraînement. Ça rend les joueurs diesel. Une fois encore, je le répète, les joueurs ont besoin d'enchaîner les matches. Les matches de la Nouvelle-Zélande et des Tonga auraient pu nous mettre davantage dans une plus grande intensité physique, la physionomie de ces rencontres en a décidé autrement. Le match face à l'Angleterre a été très engagé. Le temps de jeu effectif peut être faible, mais il peut y avoir beaucoup de contacts, comme ça a été le cas sur ce match. Là, il y a énormément besoin de récupérer, parce que les joueurs sont mâchés." Les Gallois déjà champions de l'intensité "Est-ce que les Gallois courent plus vite, plus longtemps ? Je ne suis pas en mesure de le mesurer. Mais est-ce qu'ils ont joué plus intensément et su relever le combat plus que dans le Tournoi ? Oui, c'est évident, on le constate dès leur premier match de la compétition face à l'Afrique du Sud. Je ne parle pas de jeu, ce n'est pas mon domaine, mais en termes d'engagement physique, c'est pour l'heure le plus intense du tournoi (ndlr, il n'avait pas encore travaillé sur Afrique du Sud-Australie). Ils l'ont quasiment renouvelé 15 jours après face aux Samoa. Ça signifie qu'il faudra être présent et s'attendre à un véritable combat, c'est une équipe très bien préparée." Des approches différentes "Pour bien m'entendre avec certains préparateurs physiques gallois, et avoir eu quelques indiscrétions, je sais qu'ils ont su s'appuyer sur une force essentielle, qui est d'avoir su fédérer une même préparation physique avec les provinces dès la fin de la saison sportive de Ligue Celte, et même des compétitions européennes. C'est surprenant de se dire qu'ils peuvent rester dans l'optique d'une finale pendant sept matches au plus haut niveau, mais quand on a vécu deux mois et demi de préparation, c'est totalement envisageable. Je verrai plus les Gallois rester à un bon niveau, et les nations du Sud, qui enchaînent les matches depuis le 1er juillet, peut-être caler davantage, potentiellement. Si les Gallois l'ont fait, c'est qu'ils avaient les moyens de le faire. On revient toujours à la même problématique sur les modes de fonctionnement: plutôt que de parler de handicap, je dirais que c'est un fait. Il ne faut pas le nier, mais on ne peut pas non plus se cacher derrière ça."