Le Togo dans l'incertitude

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
CAN 2010 - Alors que les joueurs togolais ont finalement décidé de disputer la compétition, leur gouvernement s'y oppose toujours.

La confusion règne toujours sur la CAN 2010 et la participation du Togo. Alors que les joueurs s'étaient dit prêt à participer à la compétition, le gouvernement togolais est toujours favorable au boycott et a organisé le rapatriement. Malgré l'attaque terroriste subie vendredi et la décision du gouvernement togolais de rappeler sa délégation, les joueurs du Togo seraient prêts à participer à la Coupe d'Afrique des Nations 2010. C'est du moins ce qu'a déclaré, dans la nuit de samedi à dimanche, le milieu de terrain de Grenoble Alaixys Romao à L'Equipe: "On vient de se réunir avec l'ensemble de la délégation et finalement, nous serons sur le terrain lundi pour affronter le Ghana".Vendredi, le bus de la sélection togolaise a été mitraillé par des séparatistes du Front de libération de l'enclave de Cabinda. Cet attentat a fait trois morts (l'entraîneur adjoint Abalo Amélété et l'intendant chargé de la communication Stan Ocloo, en plus du chauffeur du bus) et sept blessés au sein de la délégation. Le gardien de but Kodjovi Obilalé se trouve quant à lui toujours dans un état grave après son évacuation vers Johannesburg.Dans la foulée, plusieurs clubs comme Manchester City, employeur de la star de l'équipe Emmanuel Adebayor, ont demandé le rapatriement de leur joueur, suivi surtout par le gouvernement togolais, qui officialisait le rapatriement de la sélection. Les organisateurs de la compétition avaient même confirmé samedi soir que le groupe B, dans lequel figuraient les Eperviers, allait se jouer à trois (Côte d'Ivoire, Ghana, Burkina Faso). Bien que décidés quelques heures plus tôt à renoncer à la compétition, au point de tenter de convaincre d'autres sélections de boycotter cette édition, les joueurs auraient finalement fait volte-face et changé d'avis pour ne pas jouer le jeu des terroristes, toujours selon Romao: "Des personnes sont mortes pour cette CAN, d'autres sont blessées. On ne peut pas les abandonner et partir comme des lâches. Si on reste ici, c'est pour eux. Mais aussi pour ne pas donner satisfaction aux rebelles"."Ce serait irresponsable", selon le Premier MinistreUn revirement qui n'est pas du goût du gouvernement togolais. Selon le Premier Ministre, interrogé au micro d'Europe 1, le rapatriement des joueurs est en cours. "Un avion est parti ce matin vers 9-10h de Lomé et est arrivé à Cabinda. Nous avons parlé aux joueurs, à leur capitaine et à leur entraîneur. Ils vont être rapatriés. Les joueurs sont de bonne foi dans leur analyse. Mais la meilleure façon de rendre hommage aux deux disparus, c'est de prendre en compte l'avis de leur famille et de la population. Mais au-delà, le plus important, ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est que le pays a été victime d'un acte terroriste. C'est une question de sécurité. Nous devons nous assurer qu'il n'y ait pas un risque disproportionné que cela se répète. Ce serait irresponsable pour nous autorité de laisser nos joueurs continuer comme si de rien n'était".Soucieux de ne pas revenir sur sa décision, le gouvernement togolais n'aurait également pas apprécié l'attitude de la Confédération africaine de football, dont la réaction après l'attaque de vendredi a été plutôt timide et a manqué de fermeté à l'encontre de terroristes prêts à frapper à nouveau durant la compétition. Une décision définitive devrait être prise dans la journée de dimanche, notamment à l'occasion d'une allocution du président togolais, la compétition débutant à 20 heures avec la rencontre Angola-Mali.