Le PSG a perdu parce que...

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LIGUE 1 - Le PSG a concédé mercredi à Annecy, face à l'ETG, sa première défaite de la saison (2-0).

Comme nous vous l'annoncions, le danger était réel. Et le PSG est tombé dans le panneau. Après 36 matches sans défaite toutes compétitions confondues, dont 26 en Ligue 1, le PSG a donc chuté, mercredi soir, à Annecy, sur la pelouse d'Evian Thonon-Gaillard, dans le cadre de la 16e journée (2-0). Tentative d'explication en cinq points.

Si le PSG a perdu, c'est d'abord parce qu'il a manqué de réalisme. Car les situations chaudes n'ont pas tardé à venir, notamment grâce à l'activité des deux latéraux, Lucas Digne et Christophe Jallet. Plusieurs centres du premier n'ont pas trouvé preneur, tandis que le second a été à l'origine de deux des meilleures actions parisiennes, une tête d'Edinson Cavani, pourtant en bonne position, au-dessus (10e), et une, plongeante, effectuée à 20 centimètres du sol (!) de Jérémy Ménez (35e), idéalement servi par Zlatan Ibrahimovic. "L'équipe d'Evian Thonon-Gaillard aurait été en difficulté si nous avions concrétisé nos occasions. A 0-0, elle a pu croire à ses chances", a expliqué Laurent Blanc. "On peut avoir des regrets sur la défaite puisque je pense que, en première mi-temps, on aurait pu ouvrir le score, ce qui nous aurait permis, à mon avis, d'avoir un résultat final autre." Au lieu de cela, le PSG a été puni en fin de match sur deux modèles de contres signés Clarck Nsikulu (75e) et Moudou Sougou (87e).

Son occasion manquée de la 35e minute a été à l'image de sa première période : Jérémy Ménez est totalement passé à côté. Cinq minutes après ce raté monumental, il a dévissé une reprise de volée sur une habile remise de Cavani (40e). Plus globalement, l'ancien Romain n'a jamais participé au jeu, laissant à Digne toutes les initiatives côté gauche et touchant un nombre famélique de ballons.

Les succès face à Lorient (4-0) ou à Reims (3-0) avaient pu laisser penser que le PSG avait l'équivalent de deux équipes pour dominer la Ligue 1. Force est de constater que ce n'est pas le cas. Si Digne a été performant, Jallet a souffert défensivement et Rabiot n'a pas réussi à faire oublier Thiago Motta, blessé et remplacé dans son rôle de sentinelle devant la défense par Blaise Matuidi. Titularisé à la place d'Alex en défense centrale, son compatriote Marquinhos a montré quelques lacunes, à l'image de son tacle-dégagement sur le premier but d'Evian, qui a directement atterri dans les pieds de Nsikulu.

Quant aux remplaçants, Javier Pastore et Lucas, ils n'ont pas fait la différence, ou alors dans le mauvais sens. Le Brésilien a dévissé une frappe et Pastore a cafouillé dans le dernier geste. Il perd le ballon sur l'ouverture du score haut-savoyarde et manque une occasion en or, de la tête, sur un service d'"Ibra", juste avant le but du break d'Evian.

Evidemment, la météo, fraîche, voire glacée, mercredi soir, au Parc des Sports d'Annecy, n'était pas idéale pour des techniciens. Ni pour une équipe qui aime avoir le ballon et développer du jeu. "Je ne voyais pas spécialement venir cette défaite même si nous jouons tous les trois jours et si nous nous déplaçons pour jouer le soir à 21h00 dans des conditions difficiles", a souligné Blanc. "Elles sont les mêmes pour les deux mais quand une équipe défend, c'est plus facile." Au coup d'envoi, la température était d'à peine 2°C et le terrain a commencé à geler en deuxième mi-temps. Après avoir laissé passer... l'orage en première période, l'ETG a réussi à profiter des conditions pour planter deux banderilles en fin de match.

Le scénario de ce match à Annecy rappelle d'ailleurs étrangement celui de Reims, le 2 mars dernier, qui restait la dernière défaite du PSG : une température basse, certes, mais également un succès de prestige la journée précédente (OM au printemps, OL dimanche), un déplacement chez une équipe jouant le maintien, un turnover inefficace, un manque d'engagement, un adversaire surmotivé jouant bas et habile en contre. Voilà peut-être le cocktail pour battre le PSG version QSI.

L'ETG va finir par devenir un spécialiste. Un peu plus de sept mois après l'avoir fait chuter en quarts de finale de la Coupe de France (1-1, 4-1 aux tab), le club haut-savoyard a cette fois mis fin à l'invincibilité du PSG. "En sport collectif, il est toujours possible de déjouer les pronostics", a insisté le coach de l'ETG, Pascal Dupraz. "Quand on est discipliné et concentré, on est capable de livrer de grands matches y compris contre les grandes équipes mais ce que je voudrais, c'est qu'on le fasse plus souvent en Ligue 1." L'ETG a effectivement livré un excellent match, mercredi soir, avec une grande solidarité en défense et une extrême efficacité devant, avec deux contres rondement menés avec, impliqué à chaque fois, l'étonnant Moudou Sougou, prêté cette saison par... l'OM.

Le carton réalisé face à l'OL dimanche (4-0) pouvait laisser penser que le PSG était invincible. Ce n'est pas le cas. "On ne va pas dire que c'est un coup de tonnerre", a dédramatisé Matuidi. "C'est une défaite, nous sommes déçus. (...) Cela ne remet pas tout en cause. Nous ne sommes pas abattus. Dans la saison, nous savions que nous aurions des matches compliqués comme celui-ci." De son côté, Ibrahimovic considère même que ce revers peut être un mal pour un bien pour le leader de la Ligue 1. "Cette défaite peut agir comme une piqûre de rappel", a-t-il considéré en zone mixte. Quant à Laurent Blanc, flegmatique, il a préféré ironiser sur les réactions que cette première défaite de la saison allait susciter. "Avant le match, on avait une "marge" énorme. J'ai entendu parler d'extra-terrestres", a-t-il insisté. "Et puis, après cette défaite-là, on va dire que la marge est très mince." En tout état de cause, il y a une marge qui est mince : c'est celle que le PSG possède sur ses deux poursuivants au classement : le Losc, deuxième, est à un point, et l'AS Monaco, troisième, à deux.