Le GP d'Abu Dhabi dans le rétro

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Par Yannick Sagorin , modifié à
C'est une première cette saison, Sebastian Vettel n'a pas coupé la ligne d'arrivée du Grand Prix d'Abu Dhabi, et Mark Webber n'a pu permettre à Red Bull d'apparaître sur le podium pour la 20e course de rang. Lewis Hamilton en a profité pour revenir sur le devant de la scène, sous la pression tout de même de Fernando Alonso. Et pendant que Nico Rosberg et Michael Schumacher s'amusaient à leur manière...

C'est une première cette saison, Sebastian Vettel n'a pas coupé la ligne d'arrivée du Grand Prix d'Abu Dhabi, et Mark Webber n'a pu permettre à Red Bull d'apparaître sur le podium pour la 20e course de rang. Lewis Hamilton en a profité pour revenir sur le devant de la scène, sous la pression tout de même de Fernando Alonso. Et pendant que Nico Rosberg et Michael Schumacher s'amusaient à leur manière... LE MOMENT CLÉ : Le 1er tour Coupé en plein élan... Poleman et parti pied au plancher pour asseoir sa domination sur le Yas Marina, Sebastian Vettel n'a pu boucler plus d'un tour dimanche à Abu Dhabi. Alors qu'il visait sa 12e victoire de la saison, pour se rapprocher du record de son aîné Michael Schumacher, le double champion du monde s'est vu contraint de renoncer prématurément à ses ambitions, trahi par le pneu arrière droit de sa RB7. Une crevaison fatale au moyeu et à la suspension concernés, pour un premier abandon cette saison. "Lors du retour au stand, on s'est aperçu que les dommages causés à la suspension signifiaient que l'on ne pouvait plus continuer, expliquait après coup le pilote allemand. Perdre la course ici, si tôt, ça fait mal, c'est sûr. On ne pouvait plus faire grand-chose, alors j'ai saisi l'opportunité d'en apprendre plus avec les ingénieurs." Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, l'intéressé s'est effectivement efforcé de comprendre les raisons de son retrait, tout en s'imprégnant de l'atmosphère du paddock en pleine course. Il avait envie de voir comment ça se passe pendant le Grand Prix. Il n'a pas manqué une miette, dixit Christian Horner, le patron du team Red Bull. DANS LE BAQUET DE : Lewis Hamilton "Tout a été parfait, je n'ai pas commis la moindre erreur. Je crois que c'est l'une de mes meilleures courses, l'une des plus abouties en tout cas." Vainqueur du Grand Prix d'Abu Dhabi ce week-end, Lewis Hamilton n'a surtout pas boudé son plaisir, lui qui affichait une triste mine ces derniers temps dans les paddocks. "Je me régale, je suis très heureux d'être à nouveau à cette place. Ce n'est que le début, mais j'ai vraiment l'impression que commence quelque chose qui pourrait être formidable." Opportuniste certes au départ, bénéficiaire de l'abandon rapide de Sebastian Vettel, le pilote McLaren a su maîtriser les assauts de Fernando Alonso et dessiner avec sang-froid sa troisième victoire de la saison, après ses succès en Chine et en Allemagne. "Lewis est le seul pilote capable d'être champion sans la meilleure voiture, assure l'Espagnol, ancien coéquipier et ennemi n°1 du Britannique. C'est pour cela que je le surveillerai de près lors des prochains essais hivernaux." Pour peu que McLaren se rapproche davantage de Red Bull durant la trêve... LA PERF : Fernando Alonso Fair play, Fernando Alonso le concède volontiers: "La McLaren de Lewis était de toute façon trop forte." Ça n'a pas empêché le Taureau des Asturies de mettre sous pression le champion du monde 2008, en le talonnant aux premiers tours de piste avant de perdre son dernier pari dans les stands, quelque peu gêné par la HRT de Daniel Ricciardo. Et pourtant le pilote Ferrari n'était que cinquième sur la grille... "Je n'ai pas forcément pris un bon départ, soufflait l'Espagnol à l'issue de la course. Mais en freinant plus tard que Webber au bout de la ligne droite, j'ai gagné une place, puis l'abandon de Vettel m'en a donné une autre, et grâce à l'aspiration j'ai pu me débarrasser de Button." Deuxième au final, Fernando Alonso enregistre ainsi son 10e podium de la saison, et demeure comme Jenson Button et, dans une moindre mesure, Mark Webber candidat au titre symbolique de vice-champion du monde. LA STAT : 19 Les deux Red Bull hors du podium, cela ne s'était plus vu depuis le Grand Prix de Corée du Sud 2010. Voilà 19 courses que Sebastian Vettel et Mark Webber figuraient au tableau d'honneur, avec au passage trois doublés pour le compte de l'écurie autrichienne à la clef. Une série qui a pris fin dimanche sur le circuit de Yas Marina. 19, c'était également le nombre de Grands Prix qu'avait terminés dans les points le double champion du monde, avant son abandon dans les stands d'Abu Dhabi. En la matière, seuls Ferrari et Michael Schumacher ont fait mieux, avec 53 podiums consécutifs entre 1999 et 2002 et 24 courses finies dans les points de 2001 à 2003. LA SORTIE DE PISTE : Mark Webber Une fois n'est pas coutume, c'est une sortie de piste tactique qui a marqué les esprits dimanche à Abu Dhabi. A la lutte avec Jenson Button et Felipe Massa pour le gain de la troisième place, Mark Webber et son team ont tenté un coup de poker en fin de Grand Prix, repoussant au dernier tour un troisième arrêt rendu obligatoire par une stratégie pneumatique audacieuse. "Lors du deuxième arrêt, on a décidé d'utiliser à nouveau les pneus les plus tendres pour essayer une autre stratégie, pour essayer de faire quelque chose de différent. Cela valait le coup, dixit l'Australien après la course. On a eu un premier arrêt qui a été mauvais (un souci au niveau de la roue arrière droite a alors prolongé la manoeuvre, ndlr). On a perdu beaucoup de temps et cela nous a mis en difficulté. On a perdu une position en piste et c'est là que nous avons perdu le podium." Rappelons que le règlement impose aux pilotes l'utilisation des deux types de gommes sèches (tendres et dures) durant le Grand Prix. LA PHRASE: "Ce fut un premier tour très vivant", de Ross Brawn (Mercedes) Le manager de l'écurie Mercedes a le sens de la formule, et de l'euphémisme ! "Nous avons vécu un premier tout très vivant", a-t-il sobrement commenté à l'issue du Grand Prix d'Abu Dhabi, dimanche, faisant ainsi allusion au duel à couteaux tirés entre ses deux pilotes dans les premières courbes de Yas Marina. Partis respectivement sixième et huitième, Nico Rosberg et Michael Schumacher se sont expliqués de près à l'extinction des feux, manquant à plusieurs reprises d'entrer en collision. "Nous avons eu une bataille amusante avec Michael", dixit Rosberg, sixième sous le drapeau à damiers. "Il y a eu une belle bagarre avec Nico mais je ne voulais pas le mettre en difficulté. Je savais qu'il avait de meilleurs pneus alors j'ai essayé de me focaliser sur ma course", confie de son côté Schumacher. Saine concurrence...